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Le Raja enfonce le Wydad et menace le leadership du Hassania d’Agadir

À l’issue d’un match marqué par l’appréhension et qui s’est finalement joué en trois coups de pied arrêtés, le Raja de Casablanca a empiré la situation de son éternel rival, le Wydad, avec lequel le Tunisien Faouzi Benzarti a entamé son aventure sur une fausse note (2-1), samedi. Les Aigles rajaouis retrouvent ainsi la deuxième place du classement général de la Botola D1, reléguant l’IRT en troisième position, et pourraient même s’emparer des commandes en cas de victoire face à l’OCK, mercredi prochain.

Opposant deux équipes casablancaises en proie à des crises de natures divergentes cette saison, le derby aller de la saison 2017-2018 de la Botola Maroc Telecom D1 a toutefois tenu ses promesses, samedi au complexe Mohammed V. Les Rouges, victimes de résultats accablants depuis leur consécration en Ligue des champions de la CAF, sont aux abords de la zone de relégation, alors que leurs voisins rajaouis affichent un bilan plus glorieux, mais croulent sous les dettes et souffrent sur le plan managérial. La mise à jour de la dixième journée de la Botola a donc mis aux prises le troisième du classement et le douzième, dans un chaudron casablancais qui n’a pas affiché complet, malgré les annonces faisant état de l’écoulement de l’ensemble des billets disponibles.
Ce duel capital entre les deux rivaux éternels de Casablanca représentait le premier match de l’entraîneur tunisien Faouzi Benzarti avec le WAC, et a enregistré les premières apparitions de trois joueurs sur la pelouse du stade d’honneur : l’Argentin Alejandro Quintana du côté du WAC et Abdelaâdim Khadrouf et Mounir Obbadi chez le RCA. Fidèle à sa réputation, Benzarti a donné ses instructions pour que son équipe contrôle le ballon et exerce un pressing avancé sur l’adversaire dès les premiers souffles de la rencontre. En face, le Raja de Juan Garrido a préféré prendre du retrait et répliquer par contre-attaques, un peu comme ce qu’il faisait lors des tours avancés de la Coupe du Trône qu’il a remportée en octobre dernier.

Avec un léger avantage en termes de possession, le Wydad a donc dominé l’entrejeu, mais n’a pas su concrétiser, puisque le Raja sera le premier à menacer les bois adverses. Le premier tir cadré de la rencontre est signé Abdelilah Hafidi à la 13e minute, après une belle combinaison avec Boutayeb sur le couloir droit, mais l’intervention de Zouheir Laâroubi est décisive, en deux temps. Ensuite, sur un coup franc botté par Tighazoui sur le côté droit, le gardien Anas Znaiti réagit tardivement et envoie le ballon sur son défenseur Boutayeb qui marque contre son camp. Les coéquipiers de Badr Banoune, irrités, accentueront le rythme de leurs offensives et chercheront surtout les coups francs à quelques mètres de la surface de Laâroubi. Après quelques tentatives d’Achakir, le buteur Mouhcine Yajour réussi à tromper le portier wydadi d’une frappe du droit à la 34e, remettant les compteurs à égalité.

Une défaite «qui fait mal» au Wydad, à quelques jours d’une finale africaine
De retour des vestiaires, le Wydad est encore le premier à se signaler, sans réellement menacer Znaiti. L’indécision des attaquants du WAC et la sortie du défenseur central Ibrahim Comara sur blessure ont boosté la confiance des Verts, qui ont raté le break à la 70e lorsque Hadraf envoyait une frappe dévissée à côté du poteau gauche de Laâroubi, à l’issue d’un face-à-face. Mais ce n’était que partie remise, puisqu’à deux minutes de la fin du temps réglementaire, le gardien du Wydad est lâché par sa défense sur un coup franc transformé par Achakir et conclu par le capitaine Banoune. Les fans des Aigles exultaient et scandaient des hymnes de victoire même avant le coup de sifflet de l’arbitre Noureddine El Jaafari.
Le Raja s’emparait de ce fait de la deuxième position de la Botola D1 et rétrécissait l’écart le séparant du Hassania d’Agadir, leader du classement, qui a été accroché par le CRA samedi et qui pourrait perdre la première loge dès mercredi prochain. Le Wydad, lui, a encaissé une défaite «qui fait mal» aux dires de son nouveau coach Faouzi Benzarti, qui hérite de la lourde tâche d'extirper l’équipe de la 12e place qu’il occupe depuis décembre dernier. Assaidi et compagnie devront impérativement et rapidement relever la tête, car le WAC devra croiser le fer avec le FUS mercredi prochain avant de défier le TP Mazembe, samedi 17 février au complexe Mohammed V, pour le compte de la Supercoupe africaine. 


Déclarations

«L’équipe a démontré sa capacité à réagir»

«Je pense que le public peut être fier de son équipe. Après le but encaissé, l’équipe a démontré sa capacité à réagir, ce qui est très important. Mouhcine Iajour a encore démontré l’une de ses qualités en réussissant un joli but. Nous avons ensuite continué à pousser et nous avons raté deux occasions franches, celles de Hafidi et Hadraf. Finalement, le coup franc très bien botté par Achakir a été marqué par Banoune, doté d’un excellent jeu de tête. Je crois que cette victoire vient récompenser le travail effectué par le groupe… Ma mission est de sélectionner les joueurs qui travaillent le plus, qui sont les plus disciplinés. Ceux qui ont dessiné les reliefs de cette victoire sont les plus aptes à défendre les couleurs du club.» Juan Garrido, coach du Raja de Casablanca

«Je n’ai pas eu le temps de transmettre mes messages»

«C’est une défaite très difficile à digérer. Lorsque je suis arrivé, il y avait plusieurs joueurs en sélection pour le CHAN, nous avons effectué une concentration avec le groupe dont nous disposions, mais ce n’était apparemment pas suffisant. Je crois que nous avons payé le prix de ce manque de préparation. Au début du match, nous avons réussi à tenir le coup en défense, mais il y avait un problème dans la transition qui n’était pas suffisamment fluide et rapide. Il y avait des appels de balle en attaque, mais il y avait aussi de la fatigue pour certains joueurs… il y a certainement un problème qu’il faudra régler. Je n’ai pas eu le temps de transmettre mes messages aux joueurs. Je suis un adepte du football moderne, et le Wydad n’a pas d’autres choix que de pratiquer un excellent football.» Faouzi Benzarti, entraîneur du Wydad de Casablanca

 

 

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