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Ramadan et culture semblent faire bon ménage

À Kénitra, les soirées ramadanesques se suivent et ne se ressemblent pas. Elles sont rythmées tant par le cultuel que par le culturel.

Ramadan et culture semblent faire bon ménage
La soirée a été consacrée à la présentation et à la signature du roman «La cinquième symphonie» du cinéaste et écrivain Mohamed El Younsi.


Après les prières des «Tarawih» et à partir de 22 h, plusieurs espaces ouvrent leurs portes, dans la cité des marguerites, pour accueillir un public en quête de rêve, d’émotion et de convivialité. Cette soif de connaissance et de découverte s’est illustrée par la soirée littéraire organisée, au café Saphir Palace, par l’Association Forums en collaboration avec le réseau des cafés culturels au Maroc. La soirée a été consacrée à la présentation et à la signature du roman «La cinquième symphonie» du cinéaste et écrivain Mohamed El Younsi, paru aux éditions Abdessamad Mouhieddine. Le livre relate l’histoire de deux femmes, Touda, Marocaine du Rif, et Maria, Espagnole, que le destin a réunies en vue de lutter contre les atrocités de la guerre, l’injustice et l’arbitraire. L’écrivain a choisi la guerre du Rif (1921-1926) comme toile de fond pour son premier ouvrage. Une guerre coloniale, extrêmement violente, où l’armée coloniale espagnole a massivement gazé la région. 
Dans ces conditions tragiques, les deux héroïnes du roman ont lutté farouchement contre toutes les formes de violence, physique et symbolique. Elles ont aussi mené un long combat contre le machisme et l’ultra-conservatisme. Leur objectif primordial est la victoire des valeurs de l’amour et de la dignité humaine. 
Au-delà du contexte historique, l’ouvrage de Mohamed El Younsi nous invite à la découverte de la sensibilité féminine bien différente de celle des hommes où la tendresse n’est pas synonyme de faiblesse. L’écrivain belge Hendrick Conscience disait, à cet effet, dans son ouvrage «Les drames flamands» : «Amour, tendresse, douceurs, tels sont les éléments principaux dont Dieu a formé l'âme de la femme ; aimer, guérir, consoler, telle est sa destination sur terre». 
Cette soirée culturelle animée par le critique et écrivain Driss El Korri a également été l’occasion pour ouvrir un débat sur le cinéma. Mohammed El Younsi a récemment réalisé un long métrage intitulé «Les coups du destin». Tiré de son roman «La cinquième symphonie», ce nouveau film, qui sortira prochainement sur les écrans, aborde la question des souffrances des femmes soumises au poids de certaines traditions et coutumes ankylosantes. 
Que ce soit pour le roman ou pour le film, le réalisateur de «L’écharpe rouge» met en doute le caractère objectif de l’Histoire ou celui du destin. À ce propos, il est catégorique : «L’Histoire ne peut pas être transmise dans une totale objectivité. Elle est inséparable de l’historien. Quoi qu’il fasse, ce dernier appartient toujours à un pays, une classe sociale ou une époque. Écrire un roman ou réaliser un film en se basant sur l’Histoire n’est pas une tâche aisée. Les récits ou les écrits historiques concernant un même événement ou une même époque sont souvent contradictoires».  
La passion de Mohammed El Younsi pour l’écriture et son militantisme artistique et intellectuel n’ont pas manqué de susciter, lors de cette soirée littéraire et artistique, un débat fructueux sur la réalité du septième art national. Plusieurs intervenants ont mis l’accent sur la crise du scénario, considéré comme la pierre angulaire de la production filmique. Tout le monde s’accorde à dire que les bons scénaristes se comptent sur le bout des doigts. Certains orateurs ont mis le couteau sur la plaie, en soulignant qu’un bon scénario est l’œuvre de personnes qui ont enrichi leur parcours professionnel par leur ouverture sur le monde et sur l’univers de la culture, de l’art et de la connaissance sous 
ses multiples formes. 

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