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Jeudi 28 Mars 2024
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Rare intervention du Président Mahmoud Abbas dans une conjoncture inédite

Le Président palestinien Mahmoud Abbas devait intervenir, mardi pour la première fois en près de neuf ans, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, pour présenter sa vision d’une solution du conflit israélo-palestinien, dans une conjoncture inédite dans l’histoire de ce différend de sept décennies.

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L’intervention de M. Abbas vient couronner une tournée et des consultations qu’il a effectuées avec plusieurs capitales arabes et occidentales pour recueillir un soutien à son approche visant à diminuer, sinon mettre fin au rôle des États-Unis dans le processus de paix, tout en élargissant celui de l’ONU et de la Russie.
Le Président de l’Autorité palestinienne entendait présenter une alternative après la décision du Président Donald Trump de reconnaître Al Qods capitale d’Israël et d’y déménager l’ambassade américaine. Une décision qui a, de l’avis des dirigeants palestiniens, compromis le rôle US, suscitant une levée de boucliers dans l’ensemble du monde arabo-musulman, et rendu une solution au conflit israélo-palestinien plus que jamais hors de portée.
Selon des observateurs cités par la presse, la tenue de cette réunion du Conseil de sécurité, malgré de lourdes pressions américaines, donne le feu vert à la partie palestinienne pour entamer des démarches sans précédent visant à aller de l’avant concrètement vers une issue au conflit.
L’action phare de ce mouvement palestinien sera de lancer les démarches d’une demande d’adhésion à l’Organisation des Nations unies en tant qu’État à part entière, a déclaré à la presse l’ambassadeur de Palestine à l’ONU, Riyad Mansour.
En effet, ces démarches commenceront dès la fin de la réunion du Conseil, a-t-il précisé, ajoutant que des réunions ont été tenues avec nombre d’ambassadeurs arabes pour former une équipe chargée de consulter les membres du Conseil concernant l’adhésion de la Palestine.
Selon M. Mansour, le Président palestinien devait, dans son intervention, appeler le Conseil à assumer ses responsabilités, mettre en application ses propres décisions sur la solution de deux États, s’élever contre la décision américaine sur Al Qods et en mettre fin aux souffrances du peuple palestinien. M. Abbas devait appeler également à former une «alliance internationale» pour superviser le processus de paix qui devrait déboucher sur l’application des résolutions de la communauté internationale visant l’établissement d’un État palestinien sur les frontières de 1967, avec Al Qods-est comme sa capitale.
Suite à son intervention, M. Abbas devait s’entretenir avec le président du Conseil pour le mois de février, le ministre des Affaires étrangères de Koweït, Mansour Al Otaibi, et avec le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
À noter que M. Guterres a, à plusieurs reprises, renouvelé son soutien inébranlable à la solution à deux États, aujourd’hui plus que jamais mise à l’épreuve. Le Président palestinien conduit une délégation de haut niveau, composée notamment du ministre des Affaires étrangères, Riyad Al Maliki, du chef des renseignements, Majid Faraj, et du porte-parole de la présidence, Nabil Abou Roudeina. 

Le Conseil de sécurité appelé à assumer ses responsabilités  envers le peuple palestinien

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à assumer ses responsabilités légales et morales envers le peuple palestinien et à prendre les mesures nécessaires pour mettre en œuvre les résolutions de la légitimité internationale sur la situation en Palestine en vue de parvenir à une paix durable sur la base d'une solution à deux États.
Le Conseil de sécurité doit reconnaitre l'État palestinien en tant que membre à part entière du système international afin de lever l'injustice sur le peuple palestinien et mettre fin à l'occupation et à la colonisation dans les territoires palestiniens, a indiqué le ministère cité par l'agence de presse Wafa. Déplorant l’absence d’un partenaire de paix, le ministère a souligné que le gouvernement israélien, dirigé par Benjamin Netanyahou, poursuit sa politique de colonisation et de judaïsation des terres palestiniennes en approuvant 3.000 nouvelles unités de logement au sud d’Al-Qods occupée.La politique de colonisation israélienne s'accompagne d'intenses opérations de construction de routes le long du territoire palestinien, ce qui conduit à l'établissement d'un État géographiquement lié à la profondeur israélienne, tout en fermant la porte devant la mise en place d’un État palestinien viable, a ajouté la même source.

La France réitérera son attachement à la solution à deux États

La France a exprimé, mardi, son intention de réitérer, à l’occasion d’une intervention du Président palestinien, Mahmoud Abbas, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, son attachement à la solution de deux États, vivant côte à côte en paix et en sécurité, ayant l'un et l'autre Jérusalem comme capitale, comme moyen de parvenir à un règlement du conflit israélo-palestinien. Interrogée au sujet de l’intervention du président Abbas, la porte-parole du Quai d’Orsay a souligné que la France réaffirmera à cette occasion «sa préoccupation concernant la situation sur le terrain» et «rappellera qu'il n'existe pas d'alternative à la solution des deux États, vivant côte à côte en paix et en sécurité, ayant l'un et l'autre Jérusalem comme capitale». La France exprimera également «sa disposition à tout faire pour qu'une négociation décisive s'engage enfin pour parvenir à la paix», a ajouté la porte-parole. Samedi dernier, le porte-parole de l'autorité palestinienne, Nabil Abu Rudeina, avait indiqué qu’Al Qods Acharif et les constantes nationales palestiniennes seront au cœur de l'important discours du Président palestinien, ce mardi, devant le conseil de sécurité de l'ONU.
«Cette période de notre histoire de lutte est sensible et dangereuse et exige des positions palestiniennes et arabes claires afin de faire face aux dangers qui menacent notre cause nationale», avait affirmé M. Abu Rudeina, soulignant que «la bataille actuelle par rapport à la question d'Al Qods déterminera les caractéristiques de la région dans le futur proche et lointain».

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