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La recette de l’OCDE pour une dynamique de croissance forte, pérenne et inclusive au Maroc

L’OCDE devait présenter, hier, au Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, son nouveau rapport «Examen multidimensionnel du Maroc (Volume 2)». Elle y a identifié trois axes de «réformes essentielles» qui devront permettre au Royaume de franchir une nouvelle étape dans son développement et d'enclencher une dynamique de croissance forte, pérenne et inclusive. Détails.

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) livre sa recette au Maroc pour lui permettre d’accéder à un nouveau palier de développement. Elle devait, en effet, présenter hier au Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, son nouveau rapport «Examen multidimensionnel du Maroc (Volume 2)», qui contient une analyse approfondie, assortie de recommandations.
Dans ce document de 216 pages, l’OCDE a identifié trois axes de «réformes essentielles» qui sont censés permettre au Royaume «de franchir une nouvelle étape dans son développement et d’enclencher une dynamique de croissance forte, pérenne et inclusive». Le premier a pour objectif de renforcer la compétitivité des entreprises industrielles pour donner une nouvelle impulsion à la transformation structurelle. Le deuxième a pour but de relever le niveau de formation de la population et de le mettre en adéquation avec les besoins du marché du travail. Le troisième, enfin, cherche à renforcer la cohérence des stratégies sectorielles pour accroître l’efficacité des politiques publiques et de l’action de l’État.
Concernant le premier axe, l’OCDE considère que l’économie marocaine est dynamique et internationalisée, mais reste marquée par une stagnation de sa structure sur une longue période, nuance-t-elle. L'organisation concède que le Maroc a repensé son approche industrielle, avec la mise en place d'écosystèmes et l’option pour une politique basée sur l'offre au lieu de la demande. Ce qui est à même de créer des emplois et d’augmenter le contenu en valeur ajoutée locale dans les exportations. Toutefois, note le rapport, des contraintes à l’émergence des secteurs ayant un potentiel d’offre exportable et des effets d’entrainement sur l’offre nationale persistent, «freinant le Maroc dans sa démarche de diversification et de montée en gamme».
Pour y remédier et renforcer sa compétitivité, le Maroc doit soutenir l’innovation, renforcer la logistique et le transport intérieur structuré pour accroitre la qualité de la logistique et la compétitivité du secteur industriel et tirer davantage profit de la dynamique de normalisation, selon les experts de l’OCDE. Le soutien de l’innovation passera par la mise en place d’un environnement propice au développement, l’augmentation de la contribution du secteur privé au financement de l’innovation et le développement de l’esprit de l’innovation.

Sur le volet formation, l’OCDE estime que le niveau au Maroc est faible comparé à des pays au  développement similaire. En effet, explique-t-elle, à l’exception du cycle primaire, l’accès à l’éducation obligatoire peine à se généraliser et les ressources financières investies dans le secteur de l’éducation ne commencent à être soutenues que depuis le début de la décennie et leur efficacité pour soutenir le niveau de formation reste limitée, relève-t-elle.
L’OCDE note que la politique des ressources humaines au Maroc présente de nombreuses défaillances en termes de planification des besoins en enseignants et de leur bonne répartition sur le territoire national, ainsi qu’en termes de formation initiale et continue. Elle pâtit également de l’évaluation des professionnels de l’enseignement qui n’est pas suffisamment basée sur les performances, ajoutent les auteurs de ce rapport qui indiquent aussi que si les temps d’instruction obligatoires des élèves sont élevés, ils sont diminués sur l’absentéisme des enseignants. Pour faire face à cette situation, l’OCDE recommande la planification annuelle de la gestion ressources humaines qui reposera sur la mise en place d’un système d’information intégré et cohérent, le respect de la charge horaire réglementaire des enseignants, la réforme de la politique d’affectation géographique et le développement des systèmes d’évaluation basé sur les compétences.
Le rapport insiste aussi sur la poursuite des efforts actuels en termes d’infrastructure et de programmes d’appui existants et le renforcement du système de formation des enseignants et l’adaptation des temps d’instruction aux besoins du marché du travail. Relevant une forte inadéquation entre l’offre de formation et la demande d’emploi au Maroc, l’OCDE prône la création des licences professionnelles et de masters spécialisés à l’université et le développement de la formation en milieu professionnel. Elle met également l’accent sur l’apprentissage des savoirs comportementaux et des langues étrangères, l’apprentissage tout au long de la vie, notamment pour les salariés, ainsi que sur la mise en place d’un système d’information global et le développement de mécanismes capables d’anticiper les besoins du marché du travail. Au chapitre des stratégies sectorielles, l’organisation estime qu’elles jouent un rôle important, mais insuffisant pour soutenir la cohérence des politiques publiques. Elle présente, selon elle, un manque de cohérence aussi bien en matière d’élaboration, de mise en œuvre que d’évaluation.
Pour en finir avec cette situation, les experts de l’OCDE appellent le Maroc à s’assurer que sa vision du développement soit déclinée en objectifs prioritaires clairs et partagés, à améliorer la planification et l’élaboration des stratégies sectorielles, renforcer la coordination des politiques publiques, soutenir la prise de décision par un système intégré de suivi de réalisation des stratégies et développer une culture d’évaluation au sein de l’administration. Elle prône aussi de faire de l’amélioration de la gouvernance budgétaire un instrument pour assurer une assurer une meilleure coordination et une soutenabilité des politiques publiques sur les court et moyen termes. 

 

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