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Les recettes mondiales augmentent de 50% à 33 milliards de dollars en 2017

Le rapport sur l'«État et tendances du prix du carbone» qui vient d'être publié par la Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique indique que les États ont réalisé des recettes de 33 milliards de dollars en 2017 grâce à la tarification du carbone, soit une augmentation de 50% comparativement à 2016. Selon la Banque mondiale, donner un prix au carbone revient à faire peser le poids des dommages environnementaux, dus aux gaz à effet de serre, sur ceux qui en sont responsables.

Les recettes mondiales augmentent de 50%  à 33 milliards de dollars en 2017

Le rapport sur les tendances du prix du carbone, intitulé «State and Trends of Carbon Pricing 2018», a été rendu public lors de la conférence «Innovate4Climate» à Francfort, l'événement annuel phare du Groupe de la Banque mondiale sur le financement climatique, l'investissement et les marchés, qui rassemble des leaders mondiaux du monde des affaires, des politiques et de la finance. Selon ce rapport, actuellement 70 juridictions (45 nationales et 25 infra-nationales) ont mis en œuvre des initiatives de tarification du carbone. «Ces mécanismes ont aidé les gouvernements à encaisser environ 33 milliards de dollars en 2017 grâce à des enchères de quotas, à des paiements directs pour respecter les obligations de conformité et à des recettes provenant de la taxe carbone». Les recettes carbone ont donc augmenté de 50% par rapport aux 22 milliards de dollars générés en 2016. Selon la Banque mondiale, donner un prix au carbone contribue à faire peser le poids des dommages découlant des émissions de gaz à effet de serre sur ceux qui en sont responsables et qui sont en mesure de les faire baisser. En plus clair, la tarification carbone est l’illustration du principe du pollueur-payeur. Pour illustrer l'importance de cette tarification, la Banque mondiale cite en exemple une interview donnée par l'ancien président américain Barack Obama. «Selon vous, que faudrait-il faire avant tout pour lutter contre le changement climatique ?» À cette question qui lui était posée par l'éditorialiste du «New York Times», l'ancien président des États-Unis Barack avait alors répondu : «il faudrait que nous commencions par donner un prix aux émissions de carbone». Le nombre d'institutions à travers le monde qui applique la tarification du carbone est passé de 40 en 2014 à 70 institutions actuellement. En 2014, ces institutions étaient responsables de plus de 22% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. D'après la même source, entre 2016 et 2017, cette augmentation est principalement due au Chili, Colombie, Alberta au Canada et l'Ontario et les États américains de Californie. Mais la contribution la plus importante est venue de Chine, premier pollueur mondial.

L'Empire du Milieu a mis en œuvre, en 2017, son plan d'opérationnalisation progressive du système d'échange de droits d'émission. Cette nouvelle mesure une fois pleinement opérationnelle permettrait, selon le rapport, de couvrir 11 gigatonnes d'équivalent dioxyde de carbone, soit environ 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, contre 15% l'année dernière. Ainsi, le rapport annuel «State and Trends of Carbon Pricing 2018» montre que la tarification du carbone continue à gagner du terrain. Concernant le Maroc, la secrétaire d’État au Développement durable avait fait savoir, en mai 2017 lors du «Dialogue de Petersberg sur le climat,» que le Royaume a initié avec l’appui de la Banque mondiale, les études de faisabilité de la création d’un marché carbone. Selon la Banque mondiale, le Royaume a montré un intérêt actif dans la mobilisation de financements carbone. «Le Maroc est un faible émetteur de gaz à effet de serre (GES), mais son profil d'émission évolue rapidement. Les émissions par habitant s’élèvent à environ 2,2 tonnes de CO2 par habitant.

L'énergie représente la moitié des émissions nettes de GES (50,9%), suivie par l'agriculture (32,5%) et l'industrie (5,9%)», note la Banque mondiale dans le document d'étude de faisabilité d'un marché carbone au Maroc. En 2015, la Banque mondiale a estimé à 300 millions de dollars, sous forme de don, le budget nécessaire à la création d'un marché carbone au Maroc. Enfin, cette édition du rapport «State and Trends of Carbon Pricing 2018» inclut également les tendances émergentes à mesure que les pays négocient les lignes directrices de l'Accord de Paris, dans la perspective de la 24e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. «Les gouvernements à tous les niveaux commencent à voir l'efficacité de la tarification du carbone dans leurs efforts pour réduire la pollution carbone, tout en augmentant les revenus pour le climat et d'autres politiques, y compris environnementales», a déclaré John Roome, spécialisé en changement climatique à la Banque mondiale. 

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