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Redonner un nouveau souffle à la Vision 2020

Le secteur du tourisme semble stagner. La Vision 2020 qui arrive bientôt à échéance n’a pas permis de relancer le secteur qui à ce jour ne contribue qu’à hauteur de 7% du PIB national. Quelles sont les insuffisances de cette vision et comment donner un nouveau souffle à la réforme ? Éclairage avec Samir Sahraoui, président de Chorus Consulting et ancien directeur de l'Office national marocain de tourisme.

Redonner un nouveau souffle à la Vision 2020
Rachid Hallaouy recevant Samir Sahraoui pour L’Info en Face.

Moins de deux années nous séparent de l’échéance de la Vision 2020 pour le développement du tourisme. Mais tous les indicateurs affichent des résultats plutôt modestes comparés aux engagements de départ. Pour faire le point sur ce dossier, L’Info en Face a invité Samir Sahraoui, expert en la matière. Première précision apportée par M. Sahraoui est relative à la nature même du secteur touristique qu’il ne faut pas comparer à une industrie. Le tourisme est un secteur qu’il faut lier d’abord à l’humain, au relationnel et au culturel, explique cet expert qui ne manque pas d’insister sur l’histoire du tourisme au Maroc qui représente «l’une des plus anciennes industries au pays». «Dans le tourisme, on administre du bien-être pour offrir une immersion dans une expérience de qualité, d’où la complexité du secteur», indique-t-il. Cette vision a-t-elle été négligée lors de la conception de la stratégie de développement touristique ? Bien qu’elle ait eu le mérite de créer une mobilisation autour du secteur, cette vision s’est inscrite dans le cadre du constat qui dit que 60% de la demande touristique mondiale est balnéaire. «Le souci c’est qu’au Maroc, il ne faut pas oublier le positionnement historique qui est celui d’une destination orientée aventure, exotisme…, mais cette perception a été écartée au profit d’une feuille de route qui s’inscrit dans les tendances mondiales», explique M. Sahraoui. Transposer un modèle étranger sans tenir compte des spécificités du pays est, selon l’expert, l’une des carences au niveau de la vision de développement du tourisme marocain.    

Le constat est sans équivoque, «la vision 2010-2020, en termes de résultats et d’impact sur la croissance économique est nulle. Nous sommes loin des chiffres annoncés. Le taux annuel moyen de croissance touristique, de 1960 à 2018, était entre 1 et 2% parce que nous sommes dans une démarche “pull” et non “push” qui change selon la conjoncture mondiale», indique M. Sahraoui qui déplore par ailleurs l’absence de réaction de la part des pouvoirs publics. L’une des pistes privilégiées par l’expert est la réflexion sur les business model du tourisme marocain. C’est un préalable à toute réforme, insiste M. Sahraoui qui pointe du doigt l’approche quantitative adoptée par la vision stratégique 2010-2020. «Aujourd’hui, il faut à mon sens faire un focus sur les recettes touristiques génériques que sur le nombre de touristes. Je suis convaincue que ce sont les recettes qui font de l’emploi et non pas le nombre de touristes», explique l’invité. Et d’ajouter qu’il faut également accorder la priorité à la qualité des services offerts aux touristes imposant ainsi une montée en gamme sur plusieurs fronts : la formation, les produits, les infrastructures, la gouvernance du secteur… 
Découvrez l’intégralité de l’émission sur lematin.ma.                                                      

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