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«Cela ne nous regarde pas si un joueur né en Espagne choisit de jouer pour le Maroc»

«Cela ne nous regarde pas si un joueur né en Espagne choisit de jouer pour le Maroc»

Le Matin : La Supercoupe d’Espagne s’est disputée le 12 août à Tanger. Comment cette décision a-t-elle été prise, en prenant en compte toute la polémique qu’elle a générée ?
Luis Rubiales : Il y avait un problème évident de calendrier, nous voulions choisir un terrain neutre et verrouiller une date qui serait bénéfique pour tous les clubs. La Fédération marocaine nous a offert toutes les facilités et nous avons compris qu’il s’agissait de la meilleure option. Nous avons pris la meilleure décision pour tous.

Le football espagnol conquiert chaque fois de nouveaux horizons grâce à des programmes comme «LaLiga World» (matchs amicaux impliquant des clubs de LaLiga, ndlr). La RFEF est-elle disposée à prendre le même chemin ?
Nous sommes l’institution qui représente le football en Espagne. Nous menons à bien une politique de rénovation et de modernisation avec comme objectif d’étendre et de rendre plus visibles toutes les valeurs sportives que nous défendons. Pour cela, nous explorons toutes les options pour mener notre jeu et nos principes à tous les endroits possibles.

Jusqu’au match de Coupe du monde, il n’y a eu qu’une seule rencontre entre les sélections A du Maroc et de l’Espagne. La «Roja» disputera-t-elle d’autres matchs face au Maroc dans le futur, au vu du bon niveau et de la passion qu’a engendrée le match de Kaliningrad ?
Comme je l’ai dit précédemment, notre objectif est d’explorer tous les chemins, de continuer d’avancer dans nos projets et, bien évidemment, nous sommes convaincus qu’il y aura de nouvelles opportunités pour voir évoluer ensemble les deux sélections.

La sélection marocaine est formée en grande partie par des joueurs qui sont nés et qui ont appris le football en Europe. Cela ne vous dérange pas que les joueurs avec la double nationalité marocaine et espagnole choisissent les Lions de l’Atlas pour leur carrière internationale ?
Absolument pas. Chaque personne doit choisir son chemin et les couleurs auxquelles elle s’identifie. C’est quelque chose de très personnel et cela ne peut pas être un motif de jugement. Il y a aussi des joueurs de la sélection espagnole qui sont dans d’autres pays. Ce sont des situations singulières.

Accueillir un Mondial en solitaire s’avère de plus en plus difficile pour un pays, à plus forte raison quand le tournoi passera à 48 équipes. L’Espagne est-elle disposée à présenter sa candidature pour accueillir le Mondial 2030, peut-être conjointement avec un pays voisin (Portugal, France ou Maroc) ?
C’est une approche qui n’est pas encore définie. Avant d’initier un rapprochement sur ces possibilités, il faudrait d’abord très bien les étudier et être rigoureux, et non pas créer des expectatives irréelles.

Deux jours avant le Mondial en Russie, vous avez congédié Julen Lopetegui de son poste de sélectionneur. Cette décision a-t-elle été prise pour en finir avec l’image véhiculée depuis que votre prédécesseur Angel Villar a été accusé de mauvaise gestion ?
Cette décision (de congédier Julen Lopetegui, ndlr) a été prise sur la base des valeurs que nous défendons à la RFEF. C’est la seule et unique réalité. Nous considérons prioritaire de les défendre et donc nous devons agir en conséquence.

Vos premières paroles après votre élection à la présidence de la RFEF ont été «transparence, modernité et unité». Comment allez-vous implémenter ces concepts au football espagnol ?
Nous avançons dans ce sens. Nous avons approuvé des mesures pour la bonne gouvernance, des actions concrètes pour être transparents, avec une communication constante sur nos décisions et accords. Nous voulons avancer pas à pas, mais sans repos dans tous les aspects. Nous avons un compromis important avec le football féminin, que nous allons renforcer et mettre à l’endroit qu’il mérite. 

Luis Rubiales en cinq dates

23 août 1977 : Naissance à Las Palmas. À un très jeune âge, il se fracture les deux jambes et les médecins sont alors unanimes : «Le petit Luis ne jouera jamais au football»
1991 : Début de carrière au Motril CF à 14 ans, dans la ville andalouse où il a grandi. Rubiales est chargé de ramasser les chaussures, mais finit par s’imposer. Débute alors une carrière longue de 18 ans, dont le plus long bail a été à Levante (2003-2008).
2008 : Alors que le club joue l’ascenseur entre la première et la deuxième division espagnole, une grave crise financière atteint Levante. Rubiales mène alors les protestations et fait en sorte à ce que ses coéquipiers obtiennent la majorité de leurs émoluments auprès du club qui était en pleine faillite.
2010 : Après sa retraite, Rubiales mène campagne et est élu président de l’Association des footballeurs espagnols (AFE). En 2011, il provoque la première grève de joueurs en Espagne depuis 27 ans, pour demander de garantir le versement des salaires des joueurs et de sanctionner les clubs mauvais payeurs.

2018 : Après avoir occupé des postes notamment à la FIFPro (syndicat mondial des joueurs) et à l’UEFA, Luis Rubiales est élu à la tête de la Fédération espagnole de football (RFEF), en s’imposant avec une majorité absolue. Rubiales incarne le renouveau après 29 ans de «règne» d’Angel Villar. Rubiales veut en finir avec les pratiques de son prédécesseur et 48 heures avant l’entrée en lice de la Roja au Mondial russe, il limoge, sans cligner des yeux, Julen Lopetegui de son poste de sélectionneur. 
Le technicien avait quelques heures auparavant officialisé son recrutement par le Real Madrid, un des deux géants du football espagnol.


Entretien réalisé par Amine El Amri

 

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