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Régime de change : La flexibilisation actée

Le passage au régime de change plus flexible a été acté le 15 janvier. Dans ce nouveau régime, la parité du dirham est déterminée à l’intérieur d’une bande de fluctuation de ±2,5%, contre ±0,3% appliquée jusque-là, par rapport à un cours central fixé par Bank Al-Maghrib sur la base d’un panier de devises composé de l’euro et du dollar américain à hauteur respectivement de 60 et 40%. Selon ses initiateurs et défenseurs, ce premier pan de la réforme a bien réussi.

Régime de change : La flexibilisation actée
Le passage au régime de change plus flexible a réussi, selon les autorités monétaires.

L’année 2018 aura été marquée par le tant attendu passage au régime de change plus flexible. Cette importante réforme, en préparation depuis des années, est entrée en vigueur au début de l'année. Le ministère de l’Économie et des finances, après avis de Bank Al-Maghrib (BAM), a, en effet, décidé d’adopter, à partir du 15 janvier, un nouveau régime de change où la parité du dirham est déterminée à l’intérieur d’une bande de fluctuation de ±2,5%, contre ±0,3% appliquée jusque-là, par rapport à un cours central fixé par Bank Al-Magrib sur la base d’un panier de devises composé de l’euro et du dollar américain à hauteur respectivement de 60 et 40%.
Ce nouveau régime n’empêche pas le régulateur du secteur de continuer d’intervenir sur le marché des changes en vue d’assurer sa liquidité. L’objectif de la réforme étant, selon ses initiateurs, de renforcer la résilience de l’économie nationale aux chocs exogènes, de soutenir sa compétitivité et d’améliorer son niveau de croissance. Elle devrait, expliquent-ils, accompagner les mutations structurelles qu’a connues l’économie marocaine durant ces dernières années, notamment en termes de diversification, d’ouverture et d'intégration dans l'économie mondiale.
Pour franchir ce pas et passer à l’opérationnalisation de la flexibilisation du régime de change, ses initiateurs ont attendu que les prérequis soient réunis. Ce qui était le cas, d’après eux, au moment de son démarrage. «Cette réforme est entamée dans des conditions favorables marquées par la solidité du secteur financier et la consolidation des fondamentaux macroéconomiques, notamment un niveau approprié des réserves de change, et une inflation maîtrisée», avait alors indiqué Abdellatif Jouahri, gouverneur de BAM, notant que cette réforme sera également soutenue par la poursuite des réformes structurelles et sectorielles.
Les initiateurs de cette réforme avaient tenu à préciser qu’il ne s’agit pas de flottement, mais plutôt de flexibilisation du régime de change. À ce sujet, ils se sont appuyés sur la classification du Fonds monétaire international (FMI) en la matière qui montre que le Maroc reste soumis à un régime fixe à ancrage souple avec une bande de fluctuation supérieure à 2%, accompagné d'interventions directes ou indirectes de la Banque centrale sur le marché.

«C'est une décision souveraine émanant de la volonté des autorités et préparée de manière coordonnée entre le gouvernement, représenté par le ministère de l’Économie et des finances, et Bank Al-Maghrib», avait souligné Abdellatif Jouahri. La preuve en est, selon le même responsable, que le FMI soulevait systématiquement la question de la réforme du régime de change lors des consultations annuelles au titre de l’article IV, depuis 1998. De même, avait-il ajouté lors du lancement de cette flexibilisation, la Banque mondiale a évoqué la question dès le milieu des années 1990 et dans son «mémorandum économique pays» de 2006.
«Nous avons pris le temps qu’il faut pour réaliser les études, les analyses et les benchmarks relatifs à la réforme ainsi que ses impacts sur l’économie et le pouvoir d’achat, et ce avec le ministère de l’Économie et des finances», avait-il indiqué. Et «ce n'est que lorsque nous avons estimé que les prérequis étaient satisfaits que nous avons engagé la préparation pour l’adoption du nouveau régime de change», avait-il noté. Cette réforme opérationnalisée, le plus important est de passer aux réformes de seconde génération, avait insisté Abdellatif Jouahri qui affirmait que le Maroc ne passerait à la phase suivante de cette réforme du régime de change qu'une fois que le pays aura encore réuni les prérequis nécessaires.
Par ailleurs, la mise en œuvre de cette réforme a confirmé les assurances de ses meneurs. Les appréhensions exprimées à la veille de son lancement, parfois avec force, se sont avérées infondées et la réforme a bien réussi, selon Abdellatif Jouahri. En effet, le gouverneur de Bank Al-Maghrib ne cessait de réitérer, notamment lors des réunions trimestrielles de la Banque centrale, que les règles de marché fonctionnent bien et que les banques ont totalement assimilé cette réforme. La preuve en est que le marché n’a plus besoin de l’intervention de la Banque centrale pour la fourniture de devises, relevait-il, notant que depuis le 20 mars dernier, les banques n’ont plus fait appel à BAM pour l’achat des devises. 

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