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Le régulateur presse les intermédiaires de réinventer leur business model

Les intermédiaires d'assurances n’ont plus le choix. Ils doivent sans plus tarder réinventer leur business model pour prévenir les risques qui les guettent. Et ce, en cherchant de nouvelles sources de revenus, avec notamment d’autres types d’assurances où leur apport sera plus important et plus rémunérateur et en prenant en compte la donne du digital qui offre plus de pouvoir au consommateur. C’est la quintessence du message adressé par Hassan Boubrik, président de l'ACAPS à ces professionnels, lors de la 3e édition de leur rencontre annuelle hier à Casablanca.

Le régulateur du secteur des assurances presse les intermédiaires de réinventer leur business model et met à leur disposition des moyens pour les accompagner dans ce projet. Hassan Boubrik, président de l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), a profité de son intervention lors de la 3e édition de la rencontre annuelle des agents et courtiers d'assurance organisée par la Fédération nationale des agents et courtiers d'assurances au Maroc (FNACAM) hier à Casablanca pour aller à l’essentiel. Il a notamment exprimé aux intermédiaires d'assurances tout ce qu’il pense de leur profession, ses insuffisances, ses défis, leur a montré des pistes et proposé de l’aide pour faire face aux risques qui les guettent. Il a ainsi annoncé que, dès l’année prochaine, l’Acaps prévoit un budget dédié aux intermédiaires d'assurances et destiné à la formation sur des questions relatives, entre autres, à la réglementation et à la protection des assurés. Ce qui devra permettre de renforcer, souligne-t-il, l’effort consenti déjà par le régulateur qui prodigue pour les professionnels des séminaires de sensibilisation et formation dans les différentes régions. Autre axe d’action de l’Acaps en faveur de ces professionnels : la simplification et la fluidification de ses relations avec eux, en faisant appel davantage au numérique, relève le patron de l’Acaps. Ce qui lui a valu des applaudissements d’une assistance importante et très attentive. Objectif affiché par Hassan Boubrik : atteindre zéro papier dans les échanges avec les professionnels, y compris les compagnies d’assurances qui, dès la fin de cette semaine, devront envoyer toutes les statistiques par voie numérique, annonce-t-il. Il précisera que tous les échanges se feront désormais par cette voie. 
Hassan Boubrik a ainsi signifié aux intermédiaires d'assurances que le régulateur n’hésitera pas à mettre les moyens qu’il faut pour les accompagner dans la transformation de leur profession et que la balle est désormais dans leur camp pour entamer cette mue.
De quoi s’agit-il ? 
Le président de l’Acaps n’y est pas allé par quatre chemins. La profession doit tout simplement revoir, voire réinventer son business model pour prévenir de gros risques auxquelles elle fera face sans cette réorientation.
Concédant d’abord que le marché des assurances au Maroc se porte bien et est un modèle au niveau de la région, des compagnies solides et une croissance soutenue, Hassan Boubrik a relevé une multitude de «défis et fragilités». 
Il s’agit notamment, détaille-t-il, du déséquilibre du marché qui est porté surtout par l’assurance Vie, de la prédominance de l’assurance auto (27 à 28% du marché), du faible taux d’équipement des ménages en assurance (2% seulement pour les assurances facultatives), du déficit de confiance avec les clients et de leur protection. Il s’agit aussi du retard dans la conformité aux standards internationaux.
Mais le principal défi, estime Hassan Boubrik, est de chercher d’autres sources de revenus, en prenant en compte la nouvelle donne du digital qui est une chance mais également une menace pour les intermédiaires d'assurances. Avec des plateformes digitales qui offrent aux clients toute l’information sur les produits d’assurances, le consommateur prend le pouvoir, ce qui risque de faire perdre des parts de marchés aux intermédiaires, note-t-il. Le gendarme du marché pousse pour que ces professionnels se mettent à faire des activités annexes qui ne sont pas en conflit d’intérêts avec la profession et à proposer d’autres produits d’assurances que les offres classiques où leur apport (notamment en conseil) sera plus important et plus rémunérateur.
«C’est une évolution inéluctable, c’est le sens de l’histoire», prévient le président de l’ACAPS.
À bon entendeur salut ! 

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