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«La relation avec le Maroc est prioritaire pour la politique de la Roumanie aux pays du Maghreb et en Afrique»

Le ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Melescanu, vient d’effectuer une visite de travail au Maroc à la tête d'une importante délégation. Cette visite a été une occasion propice de souligner la qualité des relations entre Rabat et Bucarest et l’importance de leur partenariat multidimensionnel.

Le Matin : Quelle lecture faites-vous des relations Maroc-Roumanie ?
Teodor Melescanu
: Les relations d’amitié et de coopération entre la Roumanie et le Royaume du Maroc ont toujours eu une qualité exceptionnelle, reposant sur un partenariat fort et durable, constamment renforcé par le statut que les deux pays ont dans la région : la Roumanie pays membre de l’Union européenne et le Maroc partenaire privilégié de l’Union européenne et partenaire régional majeur dans la lutte contre le terrorisme et l’immigration illégale. C’est une relation bilatérale traditionnellement proche, caractérisée par la confiance et le respect mutuel, qui a connu, durant plus d’un demi-siècle ‒ car on a célébré cette année le 56e anniversaire de  l’établissement des relations diplomatiques ‒ un développement continu et substantiel à travers un dialogue politique dynamique et pragmatique et une coopération étroite dans beaucoup de domaines. La réalisation de plusieurs visites bilatérales au niveau gouvernemental et parlementaire, ainsi que de missions économiques, témoignent cette dynamique.
Ma visite prouve aussi la force de nos liens et l’importance que nous attachons, à Bucarest comme à Rabat, au dialogue ouvert et constructif qui existe depuis longtemps entre nos deux pays. C’était une très bonne visite, car j’ai eu des rencontres très intéressantes et enrichissantes et je voudrais remercier les autorités marocaines pour la qualité de l’accueil amical qu’ils ont bien voulu me réserver et l’hospitalité dont j’ai fait l’objet. Comme vous l'avez noté, j'ai eu le plaisir de rencontrer à la fois le Chef du gouvernement marocain, M. Saad Eddine El Othmani, mon homologue marocain Nasser Bourita et d'autres ministres marocains sur le terrain, ainsi que des membres de la Chambre de commerce bilatérale Roumanie-Maroc. J’ai eu l’occasion d’échanger avec mes interlocuteurs marocains sur l’état d’avancement de la relation bilatérale et les moyens de la développer davantage et de l’approfondir, mais également sur les grands dossiers régionaux et internationaux qui font l’actualité de nos jours.

Quels sont les axes prioritaires de la coopération entre les deux pays ?
La relation avec le Maroc est prioritaire pour la politique de la Roumanie destinée aux pays du Maghreb et en Afrique, raison pour laquelle la Roumanie est intéressée à renforcer davantage le dialogue politique bilatéral, à diversifier et développer la coopération économique et sectorielle, ainsi qu’à poursuivre la coopération étroite au niveau multilatéral, mais aussi se concerter sur les questions d’intérêt commun au niveau régional et international. Sur le plan de la coopération économique, la coopération bilatérale qui lie nos deux pays touche des domaines bien divers, allant des projets majeurs de bâtiment ou d’aménagement de ports maritimes, d’infrastructures, de prospections minières et d’hydrocarbures, jusqu’aux constructions mécaniques et à la technologie de l’information. Nous avons de bonnes traditions dans le domaine des phosphates (importation des phosphates en contrepartie de travaux portuaires), l'énergie, les mines, les travaux d'infrastructure, etc. Au cours des dernières années, nous avons renforcer notre coopération pour englober des secteur tels que l’informatique et les télécommunications, l'aéronautique, les constructions civiles et industrielles, les énergies renouvelables et nous développons un partenariat dans le secteur automobile avec la marque Dacia.

Le Maroc est le premier partenaire commercial de la Roumanie en Afrique. Quelle stratégie bilatérale pour renforcer encore ce partenariat ?
La Roumanie porte un fort intérêt à l’approche de la diplomatie marocaine en Afrique et aux efforts du Maroc pour donner une forte impulsion à la coopération régionale afin d’assurer l’unité, la stabilité et le développement durable du continent africain. En effet, le Royaume du Maroc est devenu en 2017 le principal partenaire économique en Afrique de la Roumanie, ce qui confirme les bons développements enregistrés bilatéralement. Nos échanges commerciaux connaissent un grand dynamisme. Les exportations roumaines vers le Maroc progressent, notamment grâce à la vitalité de la communauté des hommes d’affaires de nos deux pays. Nos entreprises mesurent quotidiennement la nécessité d’être toujours plus performantes dans leurs offres, sur un marché caractérisé par une forte concurrence et par le dynamisme et la diversité des projets qui s’y développent. Au cours des dernières années, le volume des échanges commerciaux a enregistré des augmentations successives, avec un niveau record pendant l’année 2017, soit plus de 800 millions de dollars, tendance qui se maintient aussi cette année, selon les statistiques roumaines pour les premiers mois de 2018. La balance commerciale a toujours été en faveur de la Roumanie. Nous croyons que le Maroc pourrait devenir un pont pour les affaires conjointes en Afrique, non seulement pour les exportations des produits roumains, mais aussi pour des projets communs avec le Royaume du Maroc.
Nous avons un nombre important d'entreprises roumaines présentes au Maroc et nous travaillons à développer ces relations à travers nos Chambres de commerce et d'industrie. Un rôle important dans ce domaine est joué par la Chambre de commerce bilatérale Roumanie-Maroc, ainsi que par les Chambres régionales marocaines de commerce, d’industrie et de services. Afin de développer davantage ce secteur, nous prévoyons d'organiser davantage de forums économiques au Maroc et en Roumanie, bien entendu avec la participation des deux parties. Je suis convaincu que la Roumanie et le Maroc peuvent partager l'expérience accumulée individuellement et qu'ils peuvent continuer sur la voie du développement. Nous ne devons pas oublier le développement important dans le domaine du tourisme. Le Royaume du Maroc était en 2017 la destination choisie par plus de 20.000 citoyens roumains, ce qui prouve que notre coopération peut s'étendre davantage et qu'il existe de nouvelles pistes de coopération à explorer.

Le Maroc est devenu un hub économique régional. Quelle est votre vision pour une coopération triangulaire Maroc-Roumanie-Afrique ?
Vous avez raison, le Maroc est devenu une véritable porte d'accès vers l'Afrique subsaharienne et cela ne peut être qu'une opportunité pour toutes les entreprises roumaines. Nous espérons promouvoir cette opportunité auprès des entreprises privées roumaines qui peuvent utiliser l'expertise, les connaissances et l'implication du Maroc dans l'économie africaine.

Votre pays accueille plus de 1.350 étudiants marocains. Quelle place accordez-vous à la promotion de la coopération dans le domaine de l'enseignement supérieur ?
L'enseignement supérieur est un domaine qui a fortement contribué à la durabilité des relations roumano-marocaines. Environs 500 professeurs roumains ont enseigné dans les écoles et les lycées du Maroc dans les années 1970-80, et il y a encore plusieurs enseignants roumains au Maroc, surtout dans l’enseignement technique, tandis que beaucoup de jeunes marocains ont choisi de poursuivre leurs études universitaire en Roumanie. Plus de 1.350 étudiants marocains sont inscrits dans les Universités de Bucarest, Cluj-Napoca, Constanta, Craiova, Iasi, Timisoara, etc. Plusieurs accords de coopération en matière d’éducation et de recherche entre les grandes universités de nos pays ont été signés et les échanges inter universitaires au niveau des étudiants, des enseignants et des chercheurs fonctionnent très bien. Et pour faire mieux connaître la Roumanie aux jeunes et pour faciliter davantage la mobilité des étudiants marocains vers l’enseignement supérieur roumain, un Lectorat de langue, littérature, culture et civilisation roumaines sera fonctionnel à partir de septembre 2018, à l'Université Mohammed V de Rabat.
En outre, comme vous le savez, au début du mois de mars de cette année, une délégation de représentants d'universités roumaines est venue au Maroc pour présenter le système d’enseignement roumain et les opportunités que celui-ci offre, afin de mieux informer le public marocain. À cette occasion, on a présenté l’offre des universités roumaines et les démarches à accomplir. Au cours de cette visite, plusieurs accords ont été signés directement entre les universités roumaines et marocaines, et d’autres sont en cours de négociation. La Roumanie continuera à contribuer à la formation des étudiants marocains et leur donner ainsi l'opportunité d'apporter leur propre contribution au développement économique et social du Maroc. 


Rupture des relations diplomatiques avec l'Iran : La Roumanie rejette toute ingérence dans les affaires du Maroc

La Roumanie est contre toute ingérence qui peut nuire à la stabilité du Maroc, a indiqué, vendredi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères de la Roumanie, Teodor Melescanu, en réaction à la décision du Royaume de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran. «Nous sommes contre toute ingérence d’États, d’organismes, de formations politiques ou autres, qui peut toucher et nuire à la stabilité du Maroc», a dit M. Melescanu, lors d'un point de presse à l'issue de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita. La stabilité du Maroc est cruciale pour tout ce qui est de la sécurité dans la région et dans le monde, a affirmé le chef de la diplomatie roumaine, qui commentait la décision du Maroc de rompre ses relations diplomatiques avec Téhéran à cause du soutien militaire de son allié le mouvement Hezbollah au «polisario». M. Melescanu, qui effectue une visite de travail au Maroc à la tête d'une importante délégation, a indiqué que Rabat peut compter sur l’appui de Bucarest sur le plan bilatéral, mais aussi dans les instances internationales.


Le Maroc soutient la candidature de la Roumanie au Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2020-2021

Le Maroc réitère son soutien à la candidature de la Roumanie au Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2020-2021, a indiqué, vendredi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita. S'exprimant lors d'un point de presse conjoint tenu à l'issue de ses entretiens avec son homologue roumain, Teodor Melescanu, M. Bourita a exprimé «le soutien fort apporté par le Maroc à cette candidature». M. Bourita a estimé que la présence de la Roumanie au Conseil de sécurité de l’ONU apportera du professionnalisme, de la sagesse et une perspective constructive relative à plusieurs questions régionales et internationales. Pour sa part, M. Melescanu, en visite de travail au Royaume à la tête d'une importante délégation, s'est félicité de l’appui du Maroc, ajoutant que la Roumanie pourra compter sur le soutien de plusieurs États après avoir présenté sa vision de sa participation en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Le chef de la diplomatie roumaine a par ailleurs indiqué que les questions relatives au monde arabe et à l’Afrique constitueront des «tâches fonctionnelles très importantes» pour la Roumanie au sein du Conseil de la sécurité.

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