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Le Matin : Est-ce que René Girard a démissionné, comme il se dit ici à Casablanca, ou a-t-il plutôt été démis de ses fonctions ?
Fouad Bellaroussi : Il n’a jamais démissionné. Il a été limogé. On l’a privé d’accès au banc. On lui a enlevé ses instruments de travail. On lui a modifié les horaires d’entraînement. On l’a empêché de diriger les entraînements. Il a été purement et simplement empêché de travailler. Pour nous, c’est ce qu’on appelle limoger quelqu'un.
A-t-il subi des pressions quelconques dans l’exercice de ses fonctions pour le pousser à présenter sa démission ?
Oui, il était convoqué tous les jours. Il a travaillé avec des huissiers. Il y a un huissier qui venait à l’entraînement pendant dix jours, envoyé par M. Naciri.
Allez-vous saisir le Tribunal arbitral du sport ?
On va utiliser tous les moyens légaux pour obtenir réparation, y compris le recours au TAS.
Avez-vous tenté de trouver une solution à l’amiable avec les dirigeants du club ?
Non, parce qu’on nous avait dit : «On vous donne un mois de salaire et vous partez.» M. Naciri a considéré que c’était uniquement à lui de décider et qu’après avoir recruté quelqu’un, il avait le droit de le licencier comme bon lui semblait, alors qu’il avait un contrat. M. Naciri a fermé la porte de la discussion.
Dans quel état psychologique était René Girard après son passage WAC ?
Disons qu’il est un peu déçu. Il avait beaucoup de respect pour les clubs marocains. Il en a toujours et pour les clubs et pour le Maroc. Il est personnellement déçu parce qu’on ne lui a pas permis de mettre en place sa stratégie pour réaliser son projet. Quand au bout de quatre semaines vous êtes limogé, c’est compliqué de mettre en place un projet. Il est venu pour mettre en place un projet sur le long terme. Il est frustré de ne plus avoir pu réaliser ce projet. Il a surtout organisé sa vie pour les deux prochaines années au Maroc. Ses petits-enfants étaient là, son fils travaille avec lui. Les enfants étaient inscrits à l’école. Et du jour au lendemain, on lui dit au revoir. C’est un peu frustrant.
Propos recueillis par A.I.
