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La reprise difficile, signe de mal-être ?

Les vacances sont déjà finies et la reprise du travail peut s’avérer difficile, voire une étape stressante pour beaucoup de salariés, comme l'indique le sondage lancé par «Le Matin-Éco» sur les réseaux sociaux. Pourquoi la reprise est-elle donc si difficile à vivre et comment peut-on gérer son stress pour un retour efficace au travail ?

Le mois de septembre est là et bon nombre de salariés ont déjà repris le travail. Eh oui ! Repos, grasses matinées, petit déjeuner au lit, fainéantise… tout cela est bien fini et ne sera bientôt que lointains souvenirs. La reprise est toujours difficile comme le confirment les résultats d’un sondage lancé par «Le Matin-Éco» sur ses réseaux sociaux. Dans cette enquête, à laquelle ont participé plus de 150 internautes, plus de 63% des participants affirment ne pas être contents de reprendre le chemin du bureau, contre seulement 37% qui disent le contraire.
«Le résultat de votre sondage n’est pas une surprise», atteste Malgorzata Saadani, coach international ICC. Toutefois, elle prêche la prudence quant à l’interprétation qu’il faut en faire. «J’éviterais les interprétations trop simples ou généralistes parce que chaque personne a des raisons différentes à ce ressenti dont l’intensité et la durée sont aussi variables», relativise-t-elle. Et d’expliquer : «dans l’imaginaire collectif, les vacances sont synonymes de liberté et de plaisirs, de l’absence des contraintes habituelles liées le plus souvent au travail. Or de retour au bureau, il faut faire le deuil de cette période d’insouciance».
Alors pas de panique ! Si vous stressez à l’idée de reprendre votre travail, c’est tout à fait normal. Les spécialistes vous préconisent dans ce cas-là de prendre quelques mesures assez faciles à appliquer afin de surmonter cette étape.
Par exemple changer la sonnerie de son réveil. Oui, on peut changer cette sonnerie stridente qui nous rappelle les mauvais souvenirs de l’année passée par une mélodie plus douce.
L’autre conseil qui revient souvent, c’est de reprendre en cours de semaine afin d’éviter le stress du lundi. L’idée est d’écourter la semaine de travail pour pouvoir «se mettre dans le bain» sans trop stresser. Le plus important est de garder en tête qu’une période d’adaptation est nécessaire avant une reprise complète du travail, alors ménagez vos efforts.

Par ailleurs, une reprise, cela se prépare pendant le congé. «Je pense que pour réussir la reprise, il faut d’abord que la période de congé soit bien savourée. Il y a des personnes qui, certes, prennent leur congé, mais elles ne se reposent pas vraiment et ne se déconnectent pas de leur boulot et de leurs objectifs de carrière», souligne Meryem Benslimane, consultante en développement des compétences et en ressources humaines. Et d’ajouter : «Toutefois, il faut l’avouer, à l’ère des smartphones et des tablettes, cette déconnexion devient difficile, parfois même impossible. Le collaborateur se voit obligé de répondre aux mails et aux appels téléphoniques ou carrément d’intervenir pour débloquer des situations. D’ailleurs, on voit de plus en plus des employeurs qui achètent des téléphones portables à leurs employés et les incitent à être toujours joignables, même en période de congé, ce qui n’est pas bénéfique pour le collaborateur».
Ce stress permanent peut être une source de mal-être chez le collaborateur, ce qui peut aussi compliquer le retour des vacances. «Le blues des vacances commence à être plus sérieux et se prolonge lorsqu’il est révélateur d’un vrai mal-être au travail dû à une mauvaise ambiance, au manque des perspectives de l’évolution de carrière, aux conflits personnels, à la non-reconnaissance des efforts ou encore à une rémunération frustrante», précise Malgorzata Saadani.

Le «Back to work blues» : quézako?
Après la musique «blues», le «baby blues», le blues du dimanche soir, voici le blues de la reprise. Oui, oui, cela existe. Il s’agit de ce sentiment d'angoisse, de stress et de lassitude, voire même de dépression qui s’accapare de nous avant la reprise du travail. Il se définit comme un «syndrome de déprime post-vacances». Le remède ? Tout simplement bien préparer son retour. Dans ce sens, il est généralement conseillé d’essayer certaines astuces telles que consulter sa boite email la veille, établir une «to-do list», éviter de vouloir tout faire le premier jour et privilégier plutôt une montée en puissance progressive, conserver certaines bonnes habitudes prises pendant les vacances comme celle de ne pas sauter les repas et manger lentement, marcher ou encore méditer.

Y a-t-il une période idéale pour le congé ?
En général, lorsqu’on pense congé annuel, on table sur une longue durée allant de trois à quatre semaines. En effet, on pense que plus on se repose longtemps, plus on pourra reprendre le travail avec plus d’énergie. Mais ce n’est pas toujours le cas. Pour Malgorzata Saadani, il est préférable d’opter pour une période de deux semaines, à condition qu’elle soit bien utilisée. «Je pense que cette durée, quoiqu’individuelle, peut osciller d’une manière optimale autour de deux semaines. Cette durée peut paraître courte, mais elle est vraiment suffisante. En plus, elle ne génère pas l’accumulation des dossiers en absence. Cependant, voyager dans les embouteillages, aller dans les plages surpeuplées et faire des rencontres forcées ne va certainement pas nous rebooster. Mieux vaut prendre des vacances plus courtes en deux fois, plutôt que de s’absenter pendant un mois entier et attendre un an pour une autre occasion d’évasion», souligne la coach.
Même son de cloche chez Saïd Rezeg, consultant bilan de compétences et conseiller en évolution professionnelle et VAE. «Il n’existe pas de durée idéale dans l’absolu, elle est très variable en fonction des individus. Cela va d’une à trois semaines en général, car une déconnexion totale est plutôt néfaste à un retour en douceur vers son activité professionnelle», indique-t-il. Il rappelle qu’il faut se contraindre à mettre en marge le travail durant le congé. «Il faut s’imposer le droit à la déconnexion», insiste-t-il. 


Déclaration de Meryem Benslimane, consultante en développement des compétences et en ressources humaines

«À mon avis, chaque collaborateur a le droit à une période de congé ou de repos où il va se déconnecter complètement du travail pour pouvoir se ressourcer en énergie. Maintenant, pour ceux et celles qui ne peuvent pas vraiment se déconnecter pendant leur congé, il leur est recommandé de se fixer des plages horaires de travail. Par exemple, consacrer chaque jour 10 à 15 minutes maximum pour vérifier la boite mail et le téléphone professionnel. C’est une manière qui permet de répondre aux urgences et de rester libre après. Cette technique permet au collaborateur de mieux s’organiser, d’optimiser sa période de congé et de pouvoir ainsi répondre aux urgences tout en bénéficiant de son droit au repos et à la déconnexion. Je tiens à souligner que la déconnexion pendant les vacances est très importante : Plus on se déconnecte pendant les vacances, plus on est efficace et en pleine énergie à la rentrée». 
N.B.​


Déclaration de Saïd Rezeg, Conseiller en évolution professionnelle et en bilan professionnel

«La facilitation du retour des collaborateurs peut s’appuyer sur le concept du “Onboarding” lorsque l’on accueille pour la première fois un salarié. Mettre en place un contexte de travail sain et propice à une reprise d’activité. Cela peut se traduire par une réunion d’équipe de type “Brunch” où un temps d’échange assez court peut-être consacré en début de réunion pour évoquer avec ses collaborateurs les bons moments passés en congés. Il est nécessaire avant de rentrer dans le “dur” de prendre en compte le fameux sas de décompression qui peut prendre deux à trois jours jusqu’au juste retour des choses c'est-à-dire à la reprise de son activité sous forme de rythme de croisière. L’objectif principal des RH ou plus simplement les managers de structure est de relancer la machine des collaborateurs après des congés plus ou moins longs. Il faut trouver tous les leviers de la motivation : introduire un principe de nouveauté ou de nouveau process, fixer de nouveaux caps ou de nouveaux objectifs vers un marché qui a peut-être évolué depuis nos dernières vacances, renforcer l’esprit d’équipe en introduisant des “brunchs” ou des séminaires de rentrée».
N.B.​

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