Le sujet choisi à l’occasion de la célébration de la Journée nationale du cinéma, «Un siècle de production étrangère cinématographique au Maroc (1919-2019) : bilan et perspectives», n’a pas été bien accueilli par la majorité des professionnels du secteur. Selon eux, ils auraient aimé, dans cette journée nationale, qui revient une fois par an, discuter de leurs doléances concernant le métier qu’ils exercent et des problématiques du secteur. En réponse à cette requête, le directeur Sarim Al Haq Fassi-Fihri a souligné l’importance de ce thème, qui célèbre un siècle d’existence des productions étrangères, surtout après les mesures adoptées cette année et les arrivées de ces productions. D’autant plus que c’est la première fois que le CCM le propose. Pour sa part, le président de la Chambre marocaine des producteurs de films, Jamal Souissi, a souhaité la présence du ministre de la Culture et de la communication à cette journée, afin que les professionnels puissent soulever, devant lui, plusieurs points dont souffre le secteur. Toujours est-il que la discussion autour de la thématique choisie a eu lieu avec les intervenants sollicités, tous travaillant dans la production exécutive pour des films étrangers, notamment Souad Lamriki, qui représente la Société Agora, Khalil Lougmani de Magic Pictures, Karim Debbagh de Kasbah Films Tangier et Frantz Richard de Lions Production and Service, qui ont tous eu à répondre aux questions pertinentes du modérateur de la rencontre, l’écrivain, scénariste et chroniqueur Mohamed Laroussi. Ils ont ainsi expliqué leur travail avec les productions étrangères au Maroc, comment ils gèrent ces tournages, les contraintes auxquelles ils sont confrontés et qu'ils sont censés dépasser pour attirer plus de producteurs ? «C’est tout un travail qui nécessite le recrutement de techniciens et de figurants, l'accueil des stars, ainsi que tout l’accompagnement du tournage. Mais en ce qui concerne Agora, on fait aussi bien la production exécutive étrangère que la production locale. C’est une manière, pour nous, de faire profiter le cinéma marocain, en demandant, aussi, à des producteurs étrangers de contribuer à la production nationale. Donc, le lien entre production étrangère et marocaine peut exister. Quant aux atouts du Maroc pour attirer plus de producteurs, il ne faut pas oublier qu’en plus du climat et des divers paysages, il y a la structure cinématographique à ne pas négliger, avec les techniciens et les autres professionnels du secteur», précise Souad Lamriki. Pour Khalil Lougmani, la collaboration avec le cinéma marocain n’a pas encore eu lieu, vu qu’il n'y a pas encore de terrain d’entente avec les réalisateurs marocains. «Mon rêve était toujours de produire des films marocains. Mais l'obstacle que je rencontre est le fait que les films marocains sont beaucoup plus liés au réalisateur, alors que moi, je préfère avoir affaire aux producteurs».
