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Une réunion «extraordinaire» des dirigeants arabes dans une conjoncture sensible

La Ligue des États arabes table sur le 29e Sommet arabe pour relancer l'action arabe commune et surmonter les obstacles qui se dressent devant elle. Les ambitions expansionnistes de l’Iran, les développements de la question palestinienne, la situation au Yémen et la crise syrienne sont autant de dossiers épineux qui seront au menu de la réunion de Dhahran en Arabie saoudite.

Une réunion «extraordinaire» des dirigeants arabes  dans une conjoncture sensible

Certes, les dirigeants arabes se réunissent, ce dimanche dans l'est de l'Arabie saoudite, dans le cadre du 29e Sommet «ordinaire» de la Ligue arabe, toutefois la conjoncture sensible que traverse la région et les défis auxquels elle est confrontée sur différents plans font de ce conclave un événement plus qu'«extraordinaire». Ce Sommet, dont Riyad abrite les réunions préparatoires depuis le 12 avril courant, revêt une importance capitale, à la lumière des développements régionaux et mondiaux accélérés, alimentés par l’antagonisme des grandes puissances internationales et les grands défis économiques et de sécurité qui nécessitent l'intensification et l’unification des efforts arabes pour les relever.
Entre les ambitions expansionnistes de l’Iran dans la région et la crise liée à son dossier nucléaire, les développements de la question palestinienne après la décision américaine de reconnaître Al-Qods comme capitale d'Israël, la situation au Yémen, les défis auxquels fait face l’Irak, les niveaux préoccupants et sans précédent de la crise syrienne et la menace terroriste à la sécurité et la stabilité de la nation arabe, les analystes et responsables politiques, et avec eux les peuples arabes, nourrissent l’espoir de voir ce sommet de Dhahran favoriser l'ouverture de nouveaux horizons devant le monde arabe à même de lui permettre de surmonter la division dont il souffre.

De son côté, la Ligue des États arabes ambitionne que ce Sommet favorise une percée importante dans l'action arabe commune en surmontant les obstacles qui se dressent devant le consensus arabe sur de nombreuses questions et dossiers, et qui sapent les ambitions des peuples arabes d'unité, de solidarité et d’action commune.
À la lumière de la situation actuelle qui sévit dans la région, les dirigeants arabes se réunissent en Arabie saoudite tout en nourrissant l’espoir que ce Sommet parvienne à trouver des solutions concrètes aux diverses questions arabes et jette les bases d'une nouvelle ère marquée l'espoir, la fin de l’effusion de sang, l’unité et de la réinstauration de la sécurité et la stabilité, tout en œuvrant pour l'intégration économique arabe escomptée.
Dans une déclaration aux médias, le porte-parole de la Ligue arabe, Mahmoud Afifi, a souligné l'importance de ce 29e Sommet qui intervient au milieu «d’importants défis auxquels sont confrontés les États arabes et qui menacent leur sécurité nationale», faisant part de son vœu de voir cette réunion débucher sur des décisions et des positions à même de permettre aux pays arabes de faire face avec efficacité aux défis et menaces actuels. Ce Sommet de Dhahran constitue «une pierre angulaire dans le système de l'action arabe commun et donnera une forte impulsion au traitement de plusieurs questions et crises dans la région», a-t-il dit, soulignant que le Sommet verra la participation importante de Chefs d’État, Rois et Émirs arabes.
Certes, ce Sommet veillera à trouver des solutions aux questions arabes décisives, avec à leur tête la question palestinienne, en tant que première cause de la nation arabe, et au sujet de laquelle le Sommet précédent, tenu en mars 2017 en Jordanie, avait réaffirmé la position commune des dirigeants arabes et leur volonté de parvenir à une réconciliation historique avec Israël en contrepartie de son retrait des territoires qu'il a occupés depuis 1967, conformément à l'initiative arabe de 2002, tout en appelant les autres pays du monde à ne pas transférer leurs ambassades à Al-Qods ou de reconnaître la Ville sainte comme capitale d'Israël.

Toutefois, la succession des développements sur le terrain dénote le manque de volonté de Tel-Aviv de parvenir à une paix juste et durable qui garantirait au peuple palestinien ses droits à un État indépendant avec Al-Qods comme capitale, et l'annonce par le Président Donald Trump du transfert de l'ambassade américaine à Al-Qods et sa reconnaissance en tant que capitale d'Israël, a compliqué davantage la situation et propulsé la question palestinienne au-devant de la scène comme l'un des principaux défis auxquels la nation arabe est confrontée.
Dans ce sillage, le secrétariat général de la Ligue arabe a indiqué qu'il existe «des dossiers fixes» depuis plusieurs années qui sont périodiquement examinés lors des Sommets arabes, parmi lesquels figure le dossier palestinien qui occupera une place particulière dans les travaux de ce 29e Sommet. La question palestinienne sera ainsi un sujet principal sur la table de ce Sommet, à la lumière de la récente escalade israélienne dans la bande de Gaza, et la décision du Président Trump sur Al-Qods, et sa détermination d’y transférer l’ambassade américaine en mai prochain, outre l’examen du plan de paix soumis par le Président palestinien, Mahmoud Abbas, au Conseil de sécurité en février dernier.

Dans ce contexte, M. Abbas a mis l’accent sur l'importance de ce Sommet arabe, soulignant qu’il s’agit d’un «Sommet d’Al-Qods» pour faire face à cette attaque féroce menée contre la Ville sainte dans le sillage des décisions américaines de reconnaître Al-Qods comme capitale d’Israël et d’y transférer l’ambassade des États-Unis. C’est ainsi que les États arabes sont appelés à convaincre la nouvelle administration américaine, à travers une position arabe unifiée sur la question palestinienne, en vue de préserver la «solution à deux États» et d’amener le gouvernement israélien à mettre fin à ses pratiques quotidiennes qui sapent les droits des Palestiniens, en violation de la légalité et des résolutions internationales.
En outre, ce sommet arabe ambitionne l'adoption de positions communes et de décisions claires permettant aux États arabes de réagir efficacement face aux menaces qui guettent la sécurité arabe, notamment les immixtions de certaines puissances régionales dans les affaires des pays arabes. L’accent sera mis, dans ce sens, sur le soutien du régime iranien à des milices qui en dépendent dans certains pays arabes, dont les milices houties, qu’il approvisionne en armes, et ce dans le sillage de l’intensification des tirs de missiles balistiques par ces milices en direction des villes saoudiennes, dont Riyad.

D'autre part, le Sommet arabe aspire à déboucher sur des décisions décisives sur la prévention de la menace terroriste et de l'extrémisme, le règlement des crises en Syrie, au Yémen et en Libye, ainsi que sur d’autres questions économiques et sociales. Ainsi, de l’avis des analystes, compte tenu du contexte dans lequel il intervient, ce 29e Sommet s’annonce «décisif» dans l'histoire de la Oumma arabe. «Soit il sera un Sommet du défi, de la confrontation et du consensus positif entre les dirigeants et leaders arabes, soit il sera juste un nouveau chiffre sur la liste des Sommets arabes».

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