Une thématique purement marocaine qui renvoie l’observateur vers le travail de l’artiste sur l’identité, le patrimoine et les racines du pays, et ce, dans un style très simple qu’on pourrait même qualifier d’enfantin.
D’ailleurs, la vision de ces travaux ne manque pas d'arracher un petit sourire à toute personne qui contemple ces bonshommes singuliers. Ryad Mouline ne prétend transmettre aucun message. «Chacun peut percevoir ces travaux comme il le conçoit», souligne-t-il, tout en indiquant qu’il s’est inspiré de son vécu et de ses souvenirs d’enfance pour dresser une galerie de profils et de silhouettes typiques du patrimoine culturel marocain.
Cette idée nostalgique vient, sans aucun doute, de son séjour aux États-Unis où il n’a jamais oublié son pays d’origine, ses traditions, us et coutumes. Donc, à son retour au Maroc, Ryad Mouline a pensé rendre hommage à une partie de ce patrimoine immatériel en le spécifiant
dans les trois éléments : tarbouch rouge, djellaba blanche et babouches jaunes. Mais, ce qui est innovant dans l’exposition de cet artiste est le fait de noter, en la visitant, un passage d’un support à l’autre, tout en gardant la même thématique.
Ce qui donne le sentiment d’un renouvellement dans chacune de ses toiles et statues. Ainsi, la vision et la lecture du public changent d’une création à l’autre et d’une personne à l’autre. C’est de cette manière que cet artiste autodidacte dévoile son amour pour son pays en s’inspirant des souvenirs qui ont marqué son enfance et son adolescence.
Comme c’est rapporté dans la présentation de cette exposition, «cette démarche, qui raconte l’histoire d’un Maroc à la fois traditionnel et actuel, met en lumière, avec ce qu’il faut de naïveté, les traits saillants de l’identité du Royaume et de ses habitants. Univers coloré et expressif au sein duquel transparait tout le plaisir que le peintre a pris dans
l’exécution de ses toiles. Il met à profit sa passion pour l’art et la culture marocaine en esquissant des portraits sensibles de figures qui rendent hommage aux traditions de son pays et aux coutumes locales».
Donc, avec cette première exposition de l’année 2018, les visiteurs de la galerie de la Villa des arts de Rabat pourront apprécier toute une sélection de belles peintures (à l’huile et à l’acrylique), ainsi que des sculptures que l’artiste a rassemblées pour mettre à l’honneur des personnages marocains anonymes portant tarbouches, babouches et vêtements traditionnels.