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La scène politique marocaine : quel bilan pour quels défis

La scène politique marocaine :  quel bilan pour quels défis

Le personnel politique a-t-il été au rendez-vous en 2018 ? C’est la question posée au politologue Mustapha Sehimi qui estime que «le Maroc se trouve encore dans une phase de transition inachevée et brouillonne». Le ton est donné ! Après l’élan politique qui a coïncidé avec les élections de 2016, les politiques publiques ne sont toujours pas parvenues à être enclenchées en 2017 et 2018, déplore le politologue. «Les caps sont fixés, les programmes aussi, mais l’Exécutif n’arrive toujours pas à imprimer sa marque et à donner un rythme à ces chantiers. Et donc, nous sommes face à une situation d’attentisme, d’interrogation et une visibilité économique et politique insuffisante», explique-t-il. Ce constat, la majorité gouvernementale y est pour quelque chose, laisse entendre M. Sehimi qui reproche à cette coalition d’être «en brouille» en rappelant notamment les controverses entre le PJD et le RNI d’une part, et entre le PJD et le PPS d’autre part. Autre fait marquant de 2018, c’est l’appel royal à l’élaboration d’un nouveau modèle de développement. Un modèle basé sur une vision globale et inclusive qui engage trois grands aspects : économique, social et politique. Pour ce dernier aspect, la question à se poser, selon M. Sehimi, est de savoir si nos partis politiques sont capables de se ressourcer vers de nouvelles compétences, d’où le débat sur le renouvellement des élites. «2018 a été une nouvelle expression d’un blocage de notre système politique quant à la place et au rôle des élites», relève le politologue. Rappelant justement le vrai rôle des partis politiques qui est de répondre aux attentes des citoyens, M. Sehimi dresse un bilan plutôt négatif de l’action partisane dans ce sens, que ce soit pour les formations de la coalition ou celles qui composent l’opposition. Et 2019 ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices, semble penser l’invité de la Rétro-prospective de l’Info en Face. M. Sehimi s’interroge, en effet, quant à la capacité de la classe politique à amorcer un quelconque changement. En l’état, le système institutionnel est-il en mesure de porter des réformes ? C’est la grande préoccupation de 2019 exprimée par le politologue qui rappelle les grands chantiers qui attendent le gouvernement pendant le prochain exercice tout en précisant que cette année coïncide avec la mi-législature, «et il n’est pas exclu qu’il y ait des ajustements», lance-t-il avant de s’interroger à nouveau sur les possibles alternatives. Mais pour terminer sur une note positive, M. Sehimi a tenu à rappeler le succès de notre politique étrangère durant cette année 2018 et du positionnement diplomatique du Royaume à l’international. «Je suis optimiste pour 2019, mais le changement ne se fera pas tout seul», conclut M. Sehimi. 

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