La sculpture à l’honneur avec cinq touches rénovatrices

Il s’agit de Karim Bennani, Mohamed Assalmi, Azzeddine Baddou, Jamil Bennani et Mohamed Hafidi, tous connus dans l’univers artistique. Le choix des organisateurs de présenter ces artistes dans le créneau de la sculpture ne s’est pas fait par hasard. Car, selon le président du directoire de la Banque Populaire (Rabat-Kénitra), Jalil Sebti, «la sculpture ne bénéficie pas encore assez dans notre pays de la connaissance et la reconnaissance qu’elle mérite. En effet, elle est longtemps restée marginale et n’a commencé à s’affirmer au Maroc, face à la suprématie de la peinture, que depuis environ deux décennies». D’où, le choix d’artistes animés par cette même passion de créer et de rénover dans cet art, à travers des matériaux différents, à savoir le bronze, le métal, le bois, l’inox, l’aluminium, la pierre et autres, dont le fruit est présenté au large public de la capitale.
«Ce sont cinq sculpteurs qui offrent leurs recherches et leur imagination, comme pour capter l’attention de leurs concitoyens, les secouer. Comme pour les transporter au cœur de leurs dualités et de leurs duels avec la matière, avec la poésie et donc la vie. Ils nous dévoilent ici leur corps à corps avec le bois, le fer, la pierre, le béton… ; leurs discussions ininterrompues avec les matériaux, que leurs instincts respectifs leur ont imposé d’apprivoiser, de défier», souligne la médiatrice culturelle Yasmina Ghoulami.
Ainsi, pour l’artiste Karim Bennani, qui n’est plus à présenter, la sculpture est un élément moteur qui illustre si bien son souci pour le relief, la matière et la forme. «Je n'aime pas les cadres, car ils bloquent et gênent l'espace de l'œuvre. Heureusement, la sculpture n'a pas besoin de cadre. Il y a toujours cet attachement pour le contraste et le clair-obscur. Dans mon travail, comme vous l'avez bien remarqué, il y a beaucoup de lumière, des contrastes, du relief dans un sens. Cela veut dire qu'il y a déjà eu une naissance d'un regard de sculpture, il fallait seulement qu'il se débloque». Son fils Jamil Bennani s'est naturellement abreuvé à l’art depuis qu’il était jeune, en côtoyant, en plus de son père, les plus grands artistes-plasticiens.
Ainsi, en voyant sa passion, pour les couleurs et les formes, grandir de jour en jour, Jamil a voulu la mettre en valeur en faisant des études académiques qui lui ont permis de se perfectionner dans cet art et d'exposer, actuellement, un peu partout dans le monde.
Pour le peintre et professeur d’arts plastiques Mohamed Assalmi, la sculpture l'a toujours attiré. En s’y mettant, il trouve sa vocation tout en s’inspirant des paysages et du vécu du Sud d’où il est originaire. Quant à Azzeddine Baddou, natif de Rabat, devenu architecte plasticien, ses premières sculptures ont été exposées en 2007. Depuis, il n’a cessé de travailler et d’innover dans cet univers, où il propose «un monde qui passe incessamment du rire au cri, des pleurs à la joie, du drame au jeu, du sérieux au dérisoire, du pathétique au grotesque». Le parcours de Mohamed Hafidi est tout aussi brillant, car il a toujours opté pour la rénovation et l’expérience d’autres matériaux dans le but de renouveler ses recherches créatives qui lui ont valu beaucoup d’estime de la part des critiques et professionnels. En somme, ce passage des travaux d’un artiste à l’autre est une vraie richesse de sculptures réunies à la Galerie Banque Populaire. C’est, d’ailleurs, le but de cette exposition réalisée pour offrir un espace de rencontre et de voyage pour tous ceux qui ont le plaisir de la visiter.