Menu
Search
Vendredi 26 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 26 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Régions

Settat-Berrechid : L’investissement urge dans le tourisme, l'agroalimentaire et les résidences universitaires

Les résidences universitaires, le tourisme, les infrastructures de loisirs et d’accueil, les centres d’affaires et les structures pour les rencontres d’affaires. L’axe Settat-Berrechid, jadis cantonné dans les seuls projets industriels, regorge aujourd’hui d’opportunités dans d’autres secteurs qui attendent l’arrivée d’investisseurs.

Settat-Berrechid : L’investissement urge  dans le tourisme, l'agroalimentaire  et les résidences universitaires

L’industrie n’est pas le seul secteur porteur sur l'axe Settat-Berrechid. Représentant près de la moitié de la région Casablanca-Settat et abritant 10% des entreprises industrielles de la région, cet axe offre plusieurs niches pour les investisseurs à la recherche de nouvelles opportunités. Parmi les options qui leur sont offertes, les résidences universitaires qui représentent «une bonne piste pour les promoteurs souhaitant y investir, sachant que la région abrite plus de 26.000 étudiants, tandis que la capacité d’accueil effective est de seulement 2.300. Le manque à combler est donc de 91%», déclare au «Matin-Éco», Rachid Sraidi, président de l'antenne Settat-El Jadida de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Cette piste est prometteuse d’autant plus que ce genre d’investissements bénéficie d’incitations.
Le tourisme, y compris d’affaires, représente également une niche intéressante pour la région. Parmi les investissements recherchés, «les infrastructures d’accueil et de loisirs, les centres d’affaires et les structures pour les rencontres d’affaires, soit une opportunité d’investissement dans des structures classées 3 et 4 étoiles, adaptées aux besoins des touristes d’affaires», précise Sraidi. Le tourisme écologique est aussi prometteur, puisqu’il existe une multitude de possibilités d’activités aux alentours des barrages. Pour le représentant du patronat de la région, le déficit en structures touristiques est énorme et la capacité d’accueil est parmi les plus faibles du Royaume.
L’agroalimentaire constitue, en outre, une des pistes dans lesquelles peuvent s’engager les investisseurs. Certes, l’industrie accapare la part du lion des activités de la région, avec plus de 50% du volume global des investissements, sur les 5 dernières années, soit 41 milliards de DH, drainés à travers 113 projets. «Mais, il reste encore des efforts à fournir dans l’industrie agroalimentaire, pour tirer un profit optimal de la richesse agricole de la région», poursuit le président de la CGEM Settat-
El Jadida. Pour se lancer dans l’aventure, il est recommandé de s’appuyer sur l’offre d’infrastructures locales telles que Settapark, érigé par la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM), en partenariat avec le ministère de l'Industrie, sur une vingtaine d'hectares. Cet espace accueille 85 entreprises industrielles. Le Parc industriel (PI) ECOPARC, à Berrchid, est lui aussi présenté comme un atout de cette région. Ce nouveau chantier, prévu sur une superficie globale de 61 hectares (176 lots industriels), est le premier projet certifié HQE au Maroc. «Il présente aux investisseurs opérant dans le secteur industriel un environnement adéquat pour la réalisation de leurs projets, avec des infrastructures de qualité et des avantages importants, notamment, des prix compétitifs, une offre commerciale diversifiée (location de terrains/bâtiments), ainsi qu’une connexion directe à la route nationale reliant Berrechid à Had Soualem», détaille Sraidi.
D’autres infrastructures sont dans le pipe et permettront à terme de diversifier l’offre à destination des investisseurs. Sur la liste notamment, un parc de production qualitative et d'innovation spécialisé «Viandes blanches et céréales semences», d’une superficie de 140 ha. Ce projet est porté par le Conseil Régional en partenariat avec le ministère de l’Agriculture, dans le cadre du Plan Maroc vert. Le projet est dans la phase étude. Autre projet d’envergure : une zone industrielle destinée aux PME/PMI développant des projets non polluants. D’une superficie de 60 ha, ce projet est porté par la Municipalité de Berrechid. 

Plus du quart des projets approuvés par le CRI sont industriels

L’industrie continue de mener la danse sur l’axe Settat-Berrechid. «Selon des statistiques du Centre régional d’investissement (CRI), publiées en janvier dernier, 26% des projets approuvés sur l’axe Settat-Berrechid et les régions avoisinantes sont dans l’industrie, pour une enveloppe budgétaire de près de 900 millions de DH et 16.150 nouveaux postes d’emploi», indique Rachid Sraidi. Ces projets visent la mise en place d’une zone industrielle aux normes internationales et la création d’une usine dédiée à l’industrie alimentaire en vue d’impulser une nouvelle dynamique dans ce secteur. Le développement durable n’est pas en reste, rappelle Sraidi, la commission régionale d’investissement a approuvé la création, à Settat, d’une unité industrielle dédiée à la fabrication du papier écologique. 
L’axe Settat-Berrechid regorge de potentialités : logistiques, à travers sa plateforme dédiée, de proximité (notamment du port de Casablanca et de Jorf Lasfar, ainsi que des trois grands pôles de consommation du Maroc (Casablanca, Rabat et Marrakech). Autant d’atouts qui attirent, chaque jour, de nouveaux investisseurs.


Entretien avec Rachid Sraidi, président de la CGEM Settat-El Jadida

«Nous voulons faire du PPP notre cheval de bataille»

Le Matin-Éco : Les adhésions à votre antenne se multiplient. Quel impact sur la représentativité régionale ?
Rachid Sraidi :
Notre défi était d’atteindre un nombre représentatif des membres dans la région Settat-Berrechid. Nous avons relevé le challenge, ce qui a renforcé notre poids et notre représentativité au sein d’un tissu économique organisé et responsable. Aujourd’hui, de grosses pointures du monde des affaires de la région Settat-Berrechid ont adhéré à notre antenne. D’autres grands noms de l’économie de la région nous font confiance. Chacun des nouveaux membres apporte un réseau influent, un parcours et un background des plus riches ou encore des success-stories. Ceci nous permet de gagner en pouvoir de négociation, mais aussi en force de proposition ce qui fait de la CGEM un lobby patronal encore plus puissant.

Quels sont vos projets pour développer l’économie de la région ?
Située en plein centre-ville de Settat, notre antenne a initié des mesures visant à faire de la CGEM une plateforme de communication de proximité capable de répondre aux attentes des patrons de la région. Nous avons ainsi œuvré pour stimuler l’adhésion des entreprises aux différents programmes d’appui et de financement. Nous avons également misé sur le capital humain, sur la formation et la responsabilité sociale de nos entreprises. Un cycle de formation gratuit a été lancé dans ce sens. Nous avons signé des partenariats publics/privés avec des institutions publiques régionales comme l’Université, l’Anapec, le CRI, l’Ofppt. D’autres conventions sont en cours de signature. 
Nous voulons faire du PPP notre cheval de bataille. Ce qui nous permettra d’avoir des avantages et des facilités pour nos membres, de garantir une concertation régulière et de contribuer à l’installation des bases d’une confiance mutuelle avec nos partenaires.

Quels sont vos chantiers pour l’amélioration du climat des affaires et l’attractivité de la région ?
Nous avons essayé d'assurer aux entreprises un climat des affaires sain, où toute entité travaille dans un environnement transparent, aux règles clarifiées et aux règles de jeu définies. 
Notre stratégie est aussi véhiculée par l’enclenchement d’un processus d’industrialisation régional qui doit passer par un développement des filières historiques de la région et une intégration d’autres filières «Métiers mondiaux du Maroc», pour maximiser le contenu en valeur ajoutée régionale, et permettre à la région d’être plus attractive. 
Notre stratégie s’appuie ensuite sur le renforcement de l’implication du secteur privé en amont des politiques publiques et l’amélioration de l’accès au financement bancaire, notamment pour la PME.


Quelles sont les articulations de ces projets dans la régionalisation avancée ?
Nous sommes convaincus du succès de la régionalisation voulue par le Souverain, et du fait qu’il en émanera des bonds en avant considérables, dans chacune des provinces qui composent la région. En mettant les projecteurs sur le potentiel économique, culturel et stratégique de Settat et Berrechid, nos projets ambitionnent de faire connaître ou de rappeler aux opérateurs économiques, mais aussi à tous les citoyens, en particulier les jeunes, l’importance des gisements de croissance dont recèle cette région. 
Je voudrais rappeler qu’avant la mise en place de la régionalisation, nous avons pu créer le Comité régional de l’environnement des affaires (CREA) en collaboration avec la wilaya et le CRI. 
Ce CREA était présidé par le wali avec une approche participative basée sur le dialogue et la concertation avec nos différents partenaires. Il faut dire que dans le cas particulier de Settat, la régionalisation ne nous a pas servi vu que la prise de décision est, jusqu’à aujourd’hui, centralisée à Casablanca.

Qu’en est-il de la promotion des startups dans la région ?
La promotion des startups et de l’innovation font partie des objectifs de la CGEM. L’idée est de participer à la création d’un écosystème entrepreneurial de startups au Maroc et permettre l’émergence de jeunes entreprises innovantes, modernes, performantes et concurrentielles. Pour la région de Settat-Berrechid, nous avons conclu un partenariat avec l’Université Hassan Ier de Settat afin d’encourager les jeunes à entreprendre et à créer leurs propres startups. Grâce à ce partenariat, nous avons organisé avec l’université plusieurs manifestations afin de sensibiliser les jeunes et leur instaurer cette réflexion de startup. Nous comptons également, à l’avenir, organiser des challenges pour ces jeunes afin de les accompagner depuis l’idée de projet, jusqu’à la création et le développement des entreprises.

 

Lisez nos e-Papers