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«Sexualité et célibat au Maroc» en débat au SIEL

À travers son livre «Sexualité et célibat au Maroc» de 500 pages édité par «La croisée des chemins», Sanaa El Aji a voulu apporter un éclairage sur la sexualité préconjugale. Le livre est le résultat de témoignages et réalités sociales étudiés pendant 6 ans.

«Sexualité et célibat au Maroc»  en débat au SIEL

La journaliste et écrivaine Sanaa El Aji a présenté le 10 février au Salon international de l’édition et du livre (SIEL) son livre «Sexualité et célibat au Maroc». Ce thème débattu pour la première fois à Casablanca a attiré intellectuels, curieux, jeunes et moins jeunes. L'assistance a été intéressée par le sujet, mais surtout par l’approche adoptée par Sanaa El Aji. «Mon travail se concentre sur un travail de la sexualité préconjugale. Je n’ai pas étudié la question physique, mais les pratiques sociétales en liaison avec la sexualité préconjugale qui n’est pas censée exister. Il y a une illégitimité légale, religieuse de cette sexualité, pourtant elle existe sous différentes formes plus ou moins cachées», explique Sanaa El Aji. 
Cette sociologue traite le sujet avec objectivité au-delà des courants qui réclament de l’abstinence ou la liberté de la sexualité préconjugale. Son étude, concentrée sur le milieu urbain, présente un rapport identitaire de la société marocaine. 

Elle décode et analyse en profondeur les modes de pensée, de vie et de verbalisation d’une sexualité qui existe et évolue même lorsqu’elle est face à une triple illégitimité (religieuse, légale et sociale). Virginité des hommes et femmes, pornographie et ramadan, Darija et sexe, pensées traditionnalistes, hypocrisie sociale, entre autres... sont des sujets qu’on retrouve dans cet ouvrage de 500 pages édité par «La croisée des chemins». Sanaa El Aji parle également de la réfection d'hymen pratiquée entre 2.000 et 4.000 dirhams. Le livre est le résultat de témoignages et réalités sociales étudiés pendant 6 ans. 
Pour faire son analyse, la sociologue a mis le doigt sur plusieurs faits de viol, de mort et de problèmes sexuels connus par la société marocaine. Sanaa El Aji a cité l'exemple de l'affaire du baiser de Nador en 2013, le débat créé autour du film Much Loved de Nabil Ayouch. 
Elle a voulu à travers cette étude comprendre la dynamique historique, socio-économique et démographique autour de la sexualité préconjugale au Maroc. Le livre nous apporte aussi un éclairage sur la place de cette sexualité dans les rapports sociaux, dans les rapports de domination et dans les représentations individuelles et collectives. Il s’agit pour l’auteure de produire un corpus de description de pratiques réelles recueillies et observées sur le terrain et d'analyser la différence entre le discours normatif et les pratiques réelles. 

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