Le Matin : Merci M. le président de nous avoir accueilli au sein du Palais des congrès à Laayoune. Quelles sont vos attentes par rapport à ce forum d’affaires qui se tient pour la première fois à Laâyoune ?
Pourriez-vous M. le président nous fournir de plus amples informations sur les conventions qui ont été signées à l’occasion de Forum ?
La convention signée avec le ministère du Commerce, de l’industrie et de l’économie numérique permettra la mise en œuvre de la convention-cadre qui avait été signée en présence du Souverain. En vertu de cet accord, il a été convenu de réserver 40 hectares à la zone industrielle et 35 hectares à la zone logistique. Donc, la convention signée lors de ce forum peut être considérée comme la mise à exécution du Programme Royal. La contribution du ministère à ce programme s’élève à 192 millions de DH, alors que celle de la région se monte à 68 millions de DH. La deuxième convention a été conclue entre la région de Laâyoune-Sakia Al Hamra et la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc, en vertu de laquelle, la gestion de ces deux zones sera déléguée à cette Chambre dans le cadre d’un partenariat public-privé.Vous avez eu, M. le président, des rencontres avec des investisseurs français et avec des investisseurs marocains de France. De même, vous avez tenu une réunion avec les représentants des banques ainsi qu’avec plusieurs experts. Quel est le premier bilan de ces rencontres et quels sont les résultats escomptés ?
En effet, j’ai rencontré des investisseurs qui sont dans le même temps des élus faisant partie de la communauté marocaine à l’étranger. Ayant à cœur le développement de leur pays d’origine, ces investisseurs ont manifesté la volonté de prendre part à ce forum dès qu’ils en ont pris connaissance. J’ai accordé de mon côté un intérêt particulier à leur participation afin de leur permettre de constater de visu les potentialités de la région, les opportunités existantes et les facilités offertes. Nous avons tenu à donner toutes les explications nécessaires à tout un chacun dans le domaine qui l’intéresse. Pour ce qui est des autres rencontres et qui ont réuni des cadres bancaires, des experts et des responsables territoriaux, il s’agissait de répondre à leurs questionnements, d’écouter leurs analyses et leurs suggestions, car ils sont tous des intervenants dans le processus permettant d’attirer les investissements. Ce forum a rassemblé toutes les parties prenantes et couvert tous les volets relatifs à l’investissement privé. Car il ne faut oublier que durant 44 ans, le principal investisseur, sinon le seul, était l’État. C’est pourquoi j’estime qu’il est temps de créer un climat propice aux affaires et à la promotion de l’investissement privé. Ce dernier va alléger le fardeau que porte l’État dans ce registre et ne manquera pas favoriser le lancement d’une nouvelle dynamique basée sur l’initiative privée, suivant la logique existant dans toutes les économies modernes, aux côtés de l’État, dynamique que la région continuera de soutenir à travers le renforcement de l’infrastructure et l’encouragement de l’entreprise.Dans votre allocution lors de la séance inaugurale, vous avez dit que votre principal souci est de répondre aux besoins de la population, de lutter contre le chômage des jeunes et de faire de la région une locomotive et un modèle de la mise en œuvre de la régionalisation avancée. Comment ce forum peut-il contribuer à relever ces défis ?
Je traduis, tout simplement, la Volonté Royale exprimée dans les discours du Souverain. Le dernier discours du Trône pose la problématique des jeunes et de l’accès au marché de l’emploi. Le discours à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple a évoqué la question de la formation et de la révision globale des systèmes d’encadrement et de qualification des jeunes, sachant que le nouveau marché de l’emploi exige des métiers plus pointus sur le plan économique et technique. Notre préoccupation est la suivante : nous avons aujourd’hui nombre de jeunes titulaires de licences ou plus, mais dans des spécialités qui ne sont pas en adéquation avec les besoins dans le secteur privé. La fonction publique ne peut plus les absorber comme c’était le cas auparavant. En examinant n’importe quel projet d’investissement, la question qu’on se pose est la suivante : combien de postes d’emploi stables seront créés ? Quand un programme de développement régional de 49 milliards de DH, dont 43 milliards de DH assurés par l’État dans le cadre d’une Vision Royale et dont 4,5 milliards de DH sont assurés par la région, il est impérieux de s’assurer des retombées sur la population, en particulier les jeunes.Vous vous êtes engagé personnellement devant l’assistance à entamer la mise en œuvre des conventions signées et le lancement des chantiers avant fin mars. Ne pensez-vous pas que la lenteur des procédures administratives pourrait impacter les délais de réalisation ?
Je tiens à vous rassurer. Avant la signature, j’ai obtenu au préalable l’accord relatif aux cahiers des charges et aux plans. Les dépenses ont été avalisées au niveau central. Il ne reste plus que les questions juridiques et réglementaires relatives aux appels d’offres des marchés à réaliser.