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S.M. le Roi, Amir Al Mouminine, préside à Casablanca la quatrième causerie religieuse du mois sacré de Ramadan

S.M. le Roi, Amir Al Mouminine, préside à Casablanca la quatrième causerie religieuse du mois sacré de Ramadan

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, accompagné de S.A.R. le Prince Héritier Moulay El Hassan, de S.A.R. le Prince Moulay Rachid et de S.A. le Prince Moulay Ismail, a présidé, mercredi au Palais Royal de Casablanca, la quatrième causerie religieuse du mois sacré de Ramadan.
Cette causerie a été animée par le professeur Abdelkader Mekki Kettani, ingénieur et spécialiste du hadith acharif, sur le thème «Les divergences des jurisprudences des fakih et comment en tirer profit» à la lumière du hadith du Prophète Sidna Mohammed, paix et salut de Dieu soient sur Lui : «Dans chaque descendance, des (gens) justes seront chargés de cette science (la science du Dine), ils la débarrasseront des déformations des exagérateurs, des usurpations des négateurs et des interprétations des ignorants».
Au début de cette causerie, le conférencier a souligné que les divergences entre les oulémas dans leurs fatwas à propos de certaines questions secondaires à travers les siècles répondent à l'impératif de tenir compte de la différence des conditions de vie et du cadre spatio-temporel des gens, contrairement aux allégations avancées par certains ignorants, parmi les usurpateurs, les fanatiques et autres extrémistes, dès lors que cette divergence est une source de diversité et de richesse pour la charia islamique.
Il a estimé que les oulémas d'aujourd’hui sont en droit de faire valoir la richesse diversifiée et fantastique de cet héritage auprès des penseurs d’autres nations en ces temps où les méthodologies, les idées et les orientations font florès, notant que la divergence entre les oulémas est une source de clémence divine à l’égard de ces créatures.
Selon lui, le pire qui pourrait advenir à un interprète ayant avancé une jurisprudence erronée s’inscrivant à faux contre la communauté des oulémas serait de lui rappeler qu’il a commis une erreur, sans jamais le taxer d’apostasie ou d’athéisme.
Dans ce sens, il a indiqué que le premier type de divergence réelle est d’une émanation éminemment personnelle obéissant à un penchant ou à un désir qui, souvent, fait l’objet d’une réprobation, le fakih étant tenu de souscrire aux préceptes de la charia, sans rien céder à ses penchants et à ses visions personnelles.
Le second type, le plus important, émane d’une jurisprudence basée sur le Saint Coran et ses interprétations et sur la tradition prophétique (Sounna), a-t-il poursuivi, précisant que ce type de divergence tient à la manière avec laquelle les oulémas appréhendent les sources de la Révélation, en fonction de leur compréhension, de leur interprétation et de leurs compétences.
Ainsi, les oulémas peuvent-ils avoir des appréciations différentes en termes d’acceptation de certains hadiths, selon leurs sources, leurs rapporteurs ou leur degré de compatibilité avec les préceptes généraux de la religion et de ses finalités ultimes, a-t-il noté.
Le conférencier a, par la suite, abordé certaines problématiques liées à l’interprétation du Saint Coran et de la Sounna et les dispositions qu’elles renferment, relevant que la divergence entre les oulémas est aussi fonction de leurs compétences cognitives et innées, mais également de la différence des environnements et des âges.
Rappelant un aphorisme attribué à Omar Ibn Abdelaziz selon lequel la divergence entre les Compagnons du Prophète Sidna Mohammed a permis aux gens d’être à l’aise, il a estimé que cette divergence serait une source de clémence si les oulémas mettaient à contribution ce riche héritage d’opinions diverses au profit de l’unité de la Oumma et de sa solidarité dans le respect des finalités de la religion.
Sur la même lancée, la divergence sur des questions secondaires est une chose naturelle qui est, du reste, le propre de toute législation qu’elle soit céleste ou positive, a-t-il affirmé, relevant que c’est précisément cette malléabilité qui a fourni à la bibliothèque islamique des encyclopédies énormes en matière de législation et qui a permis aux musulmans de disposer d’une fortune inégalée de textes ayant fait de l’Islam une religion universelle, souple, pérenne, acceptable et constamment renouvelée.  Il a dans ce sens souligné l’importance de renouveler le discours islamique et de promouvoir la pensée modérée et éclairée, dont les bases ont été lancées par le Prophète Sidna Mohammed et magnifiées par le Saint Coran, conformément au verset : «C’est ainsi qu’Allah vous explique Ses versets, afin que vous raisonniez !»
S’agissant des vertus du dialogue et de l’acceptation de l’avis contraire, il a mis l’accent sur l’impératif de s’inspirer d’abord de la tradition du Prophète Sidna Mohammed, de son humilité et de sa sagesse, comme lors de son dialogue soutenu avec les Chrétiens de Najrane, d’observer le respect mutuel, de s’en tenir à l’équité et d’abandonner le fanatisme et la haine.
Selon lui, la mise à contribution des divergences dans le renouvellement du discours islamique est d’une grande importance, pourvu que l’on s’attache aux sources fondamentales de la législation, en l’occurrence le Saint Coran en revisitant ses exégèses et en le purifiant des interprétations israélites et des explications erronées ou basées sur des avis personnels de certains exégètes, d’une part, et les hadiths prophétiques qui font l’unanimité des grands imams.
Pour ce faire, a-t-il ajouté, il importe de réexaminer les doctrines islamiques et de mettre à profit leurs divergences et leur richesse dans l’appréhension des problématiques économiques, culturelles, sociales, intellectuelles et médiatiques contemporaines, en s’appuyant sur le Saint Coran, les hadiths dont la véracité a été unanimement établie et les avis des Imams.
Ces études devant être accomplies, l’on se retrouvera devant une série de vérités éclatantes, dont la première consiste à ressortir l’image réelle de l’Islam en tant que religion, un système de pensée et une civilisation basés sur le dialogue et la conviction, sans obligation et sans contraintes aucune, conformément à la parole divine : «Par la sagesse et la bonne exhortation appelle au sentier de ton Seigneur».
La deuxième vérité, a-t-il poursuivi, révélera que l’Islam fut l’une des premières législations au monde à avoir appelé au respect des droits de l’Homme dans leur intégralité, et la troisième montrera que le Jihad en Islam est décrété pour lever l’injustice et repousser les colonisateurs, les agresseurs et les usurpateurs de la terre et des droits. Et de conclure que les musulmans, à l’apogée de leur force et de leur civilisation politique, économique et scientifique, étaient ouverts sur le monde et sur la diversité des opinions et plus enclins à accepter la différence, mais lorsqu'ils sont devenus faibles, effrayés et inquiets pour leur religion, leur réaction s’est muée en extrémisme abject et en fanatisme infâme.
Au terme de cette quatrième causerie religieuse, Sa Majesté le Roi, Amir Al Mouminine, a été salué par Son Altesse Ibrahim Sulu Gambari, Émir de l’émirat de Llorin dans l’État de Kwara au Nigeria, Cheikh Ibrahim Salih Al Hosseini, président de l’Instance de la fatwa et du Conseil islamique nigérian et président de la section de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains au Nigeria, Oussama Sayid Al Azhari, conseiller du Président de la République arabe d’Égypte, Farid Ben Yaakoub Al-Miftah, Commissaire du ministère bahreini de la Justice, des affaires islamiques et du waqf, Mohamed Mansour Sy, Conseiller et adjoint du Khalife général de la tariqa Tijaniya au Sénégal, Cheikh El hadj Moustapha Sonta, Khalife général des Tidjanes en Côte d'Ivoire.
Le Souverain a été également salué par Cheikh Bakou Abderrachid, responsable des relations publiques à l’Association d’aide directe et vice-président de la section de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains au Togo, Abdessamie Al Anis, un des oulémas des Émirats arabes unis, Mohamed Akram Nadwi, professeur à l’Institut de la Paix Oxford en Grande-Bretagne, Zaki Moussa Klone, directeur de l’Académie islamique Abdeljalil et membre de la section de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains en Sierra-Léone, et Wilton Da Conceicao Das Neves, Imam, prédicateur et membre de la section de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains à Sao Tomé. 

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