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Une soirée mystique solennelle ouvre le bal

Une soirée mystique solennelle donnée par les Aissaoua de Fès dirigés par Abdellah Yaakoubi, le jazzman suisse François Lindemann et l'artiste syrien Badr Rami a ouvert, jeudi soir à Casablanca, le bal de la première édition du Festival international de la Tareqa aissaouia, organisée jusqu’à ce samedi par la section casablancaise de l’association Fès-Saïss.

Des artistes de différents courants musicaux ont conquis avec brio le public par une fusion majestueuse de la musique aissaouie et des chants mystiques, au cours d’une soirée marquée par la présence du wali de la région Casablanca-Settat, Abdelkébir Zahoud, et d’éminentes personnalités des mondes de l’art, de l’économie et de la culture.
La première soirée du festival, qui s'est tenue sur le thème «Une pensée, une culture, une pratique», s’est déroulée au célèbre quartier des Habous de la ville blanche, qui offre une immersion totale dans le Casablanca d’antan, riche d’histoires et de traditions, et présente une ambiance paisible et calme, une atmosphère empreinte de spiritualité.
Dans son mot d’ouverture, le président de l’association Fès-Saïss, Driss Alaoui Mdaghri, a souligné qu’«il est nécessaire de sauvegarder et de retrouver auprès de notre jeunesse un ancrage des valeurs de la Tariqa aissaouia, à savoir spiritualité, culture, solidarité, et identité».

Après avoir rappelé que la Tariqa aissaouia a rayonné depuis des siècles au Maghreb et dans le monde arabo-musulman, M. Mdaghri a fait valoir que la musique mystique, qui représente une langue commune à toute l'humanité, permet d’apaiser les tensions et de renforcer la communication entre les peuples et les civilisations du monde.
De son côté, Abdellah El Hessnaoui, président de la section casablancaise de l’association Fès-Saïss, a indiqué que cette manifestation culturelle ambitionne de faire connaitre l’art de la Tariqa aissaouia et son rôle de taille dans la vie sociale des Marocains. «L’objectif du festival est d’atteindre une large audience, spécialement la plus jeune, afin d’assurer la continuité de cette discipline ancestrale», a-t-il ajouté. La soirée du 20 avril devait être marquée par l’interprétation du chant soufi algérien présenté par la Taifa Aissaouia de Constantine, sous la direction du M’qadem Zineddine Bouchaala. Il s’agit d’une symphonie aissaouia produite par l’alliance des M’qadems de la Tariqa aissaouia de la région Casablanca–Settat présidée par Cheikh Abdelhadi Cohen. 

À son tour, la soirée de clôture sera spirituelle et célébrera l’héritage aissaoui dans la musique andalouse par un concert conçu et réalisé par le Pr Abdelhamid Essbai, et interprété par la chorale Andalucia du Maroc, accompagnée de l’artiste Marouane Hajji et l’orchestre de musique andalouse de Fès dirigé par Me Mohamed Otmani, l’ensemble Aissaoua de Salé sous la conduite du M’qadem Yasser Cherki, l’orchestre Assala de Melhoun de Meknès dirigé par Me Rachid Lahkim ainsi que l’ensemble Hadra de Chaouen dirigé par Khayra Afazaz.
Au menu du festival, figure également un colloque scientifique qui rassemblera experts et chercheurs de renom autour du «Rôle du soufisme dans l’éducation des générations et la diffusion des valeurs de l’amour et de la fraternité».

Le programme donnera un éclairage sur la Tariqa des Aissaoua qui est un ordre mystico-religieux, fondé à Meknès par Muhammad Ben Aïssa, surnommé le «Maître Parfait» (Cheikh Al Kamel) et originaire de la ville de Taroudant. 
Le terme Aissaoua, qui est issu du nom du fondateur, désigne la confrérie (tariqa) et ses disciples (fouqara). À l’origine, cette confrérie est devenue un phénomène social complexe à la charnière du sacré et du profane ainsi que des cultures savantes et populaires. 
Les Aissaoua sont célèbres dans le monde arabe pour leur musique spirituelle caractérisée par l’utilisation du hautbois (ghaita), de chants collectifs d’hymnes religieux accompagnés d'un orchestre de percussions utilisant des éléments de polyrythmie. 

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