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Soixantième anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques Chine-Maroc : huit grands moments

L'année 2018 marque le 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Maroc. Voici les huit grands moments des relations sino-marocaines au cours des six décennies écoulées.

Soixantième anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques Chine-Maroc : huit grands moments
11-13 mai 2016 : S.M. le Roi effectue une visite officielle en République populaire de Chine. Le Souverain a été reçu par le président chinois, SEM. Xi Jinping.Ph. Archives

Établissement des relations bilatérales
Le 1er novembre 1958, le Maroc a établi des relations diplomatiques avec la Chine, devenant le deuxième pays africain à le faire avec la République populaire de Chine. La visite officielle effectuée en 1963 au Maroc par le Premier ministre chinois Zhou Enlai a été couronnée de succès et a contribué à la promotion de l'élargissement et du développement des relations sino-marocaines. Tout comme les relations de coopération dans d'autres domaines, les échanges culturels bilatéraux ont connu un prompt développement. En 1964, le gouvernement chinois a envoyé 30 étudiants au Maroc pour la première fois, un événement culturel important à l'issue de la visite au Maroc de Zhou Enlai. La tournée de M. Zhou dans 14 pays asiatiques et africains en 1963 a permis de créer les conditions favorables au développement de la diplomatie chinoise, en faisant de la formation d'un grand nombre de professionnels connaissant des langues étrangères une priorité urgente.

Résolution 2758 de l'ONU
Le 25 octobre 1971, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté la résolution 2758, reconnaissant que les représentants du gouvernement de la République populaire de Chine sont les seuls représentants légitimes de la Chine à l'Organisation des Nations unies et que la République populaire de Chine est l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Cette résolution, permettant à la République populaire de Chine de rejoindre les rangs de l'ONU, a été adoptée par 76 voix pour, dont le Maroc, 35 contre et 17 abstentions.

Mission médicale chinoise
Au Maroc, la santé figure parmi les principaux secteurs de la coopération sino-africaine. Depuis 1975, plus de 1.700 médecins bénévoles chinois ont défilé dans les hôpitaux publics marocains, et plus particulièrement dans les régions les plus reculées. La 170e mission médicale chinoise, composée de 25 praticiens, a entamé fin 2017 son séjour dans trois villes marocaines : Settat, Benguérir et Meknès. Au total, environ 80 médecins bénévoles chinois exercent actuellement dans huit villes marocaines, à savoir Agadir, Benguérir, Chefchaouen, Errachidia, Meknès, Mohammedia, Settat et Taza. Le Maroc est ainsi l'une des plus importantes destinations pour les missions médicales chinoises. «Les médecins spécialistes chinois s'engagent en général au Maroc pendant deux ans pour offrir leurs services aux populations», précise Lahcen Chtaïbi, inspecteur général au ministère de la Santé. Le bénévolat chinois en matière de santé s'étend dans de nombreux pays. Depuis 1963, environ 20.000 médecins chinois ont été envoyés dans 51 pays africains, dont le Maroc.

Traduction en chinois de «Rihla d'Ibn Battûta»
Ibn Battûta (1304-1377), né à Tanger, est considéré comme l'un des plus grands voyageurs de tous les temps. Il est bien connu pour ses récits de voyage. Le titre complet du livre de ses voyages est «Tuhfat al-anzar fi gharaaib al-amsar wa ajaaib al-asfar» (Un cadeau pour ceux qui contemplent les splendeurs des villes et les merveilles des voyages), mais communément appelé «Rihla d'Ibn Battûta» (rihla signifie «voyage» en arabe). En août 1985, la première traduction en chinois de «Rihla d'Ibn Battûta» a été publiée en Chine. Le traducteur de cette grande œuvre, Ma Jinpeng, rappelle dans l'introduction que le travail de traduction a duré plus de 40 ans.
M. Ma, qui faisait ses études au Caire dans les années 1930, a eu l'idée de traduire cet ouvrage d'Ibn Battûta. Après son retour en Chine en 1936, il s'est lancé dans cette entreprise. En raison de la guerre et de l'agitation politique, ses travaux ont été perturbés à de multiples reprises. Grâce à sa persévérance exceptionnelle et son travail assidu, Ma Jinpeng, professeur à l'Université de Beijing, a achevé la traduction de cette œuvre, avant de la publier en 1985. En 1987, le professeur chinois Li Yinghua a présenté la traduction au Roi Hassan II lors d'une visite au Maroc. D'après M. Li, ce cadeau spécial a été très apprécié par le Souverain chérifien, qui l'a considéré comme un symbole du développement de l'amitié entre les deux pays.

Institut Confucius au Maroc
Inauguré le 5 décembre 2009, l'Institut Confucius de Rabat est né d'un partenariat entre l'Université 
Mohammed V-Agdal et l'Université des études internationales de Beijing. Il a vu le jour dans le cadre du protocole d'accord du 26 mars 2008 entre la Chine et le Maroc, ayant pour objectif d'encourager l'apprentissage du chinois au Maroc, ainsi que de promouvoir les échanges culturels bilatéraux. Après un premier institut ouvert à Rabat, un second s'est ouvert en janvier 2012 à Casablanca, la plus grande ville marocaine. Il est le fruit de la collaboration entre l'Université des études internationales de Shanghai et l'Université Hassan II Aïn-Chock. En mars 2017, l'Institut Confucius au sein de l'Université Abdelmalek Essaâdi a été inauguré à Tétouan. Cette nouvelle structure s'inscrit dans le cadre d'une convention de partenariat signée entre l'établissement tétouanais et l'Université normale scientifique et technologique du Jiangxi (Chine). Le Maroc est ainsi devenu le premier pays arabe à disposer de trois Instituts Confucius.

Pont Mohammed VI
Le 7 juillet 2016, le pont à haubans sur l'oued Bouregreg, un projet phare de l'autoroute de contournement de Rabat, est entré en service. Il s'agit d'un des plus longs ponts à haubans d'Afrique avec ses 950 mètres de longueur, ses deux pylônes de 200 mètres de hauteur et son tablier large de 30 mètres. Il a été conçu en forme d'arche symbolisant les nouvelles portes des deux villes de Rabat et Salé. Premier de son genre au Maroc, l'ouvrage a été réalisé par la société China Railway Major Bridge Engineering Group. S.M. le Roi Mohammed VI a participé à la cérémonie d'inauguration et a baptisé l'ouvrage «Pont Mohammed VI». Les autorités marocaines ont exprimé à cette occasion leur reconnaissance à l'entreprise chinoise de BTP pour les travaux de haute qualité sur ce pont.

Exemption de visa
En mai 2016, S.M. le Roi Mohammed VI a effectué une visite officielle en Chine. À cette occasion, les deux pays ont établi un partenariat stratégique, en plus de la signature de quinze conventions. L'une d'elles, signée par les deux ministres des Affaires étrangères, porte sur l'exemption de visa pour certaines catégories et la simplification réciproque des procédures de délivrance de certaines catégories de visas. Le 1er juin 2016, le ministère marocain des Affaires étrangères a annoncé l'exemption de visa pour les citoyens chinois. Les titulaires de passeport chinois peuvent dorénavant séjourner au Maroc pour une période de moins de 90 jours. L'exemption de visa est considérée par l'Office national du tourisme du Maroc comme un générateur pour le marché touristique, quelque 100.000 touristes chinois ayant ainsi visité le Maroc en 2017, soit plus du double par rapport à 2016.

«La Ceinture et la Route»
Le 17 novembre 2017, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, et son homologue marocain, Nasser Bourita, ont signé à Beijing un protocole d'accord sur «la Ceinture et la Route». La Chine apprécie le soutien ferme du Maroc aux intérêts et aux préoccupations majeures de la Chine, a estimé M. Wang, notant que son pays soutiendrait avec constance les efforts marocains visant à maintenir son unité nationale, la stabilité et le développement. Selon lui, la Chine est prête à coopérer davantage avec le Maroc dans les domaines tels que le commerce, les investissements, la défense, la sécurité, la culture, l'éducation et le tourisme, ainsi que sur les grandes questions régionales et internationales, tout en travaillant main dans la main afin de préserver les intérêts communs des pays en développement. Considérant la Chine comme un partenaire fiable, M. Bourita a déclaré que le Maroc soutenait les efforts chinois visant à préserver sa souveraineté, son intégrité territoriale ainsi que ses intérêts maritimes légitimes. Il a indiqué que le Maroc était prêt à coopérer plus avant avec la Chine en matière de commerce, d'investissements et de construction ferroviaire, notant que les entreprises chinoises étaient les bienvenues dans son pays pour développer les marchés en Afrique et dans les pays arabes en profitant des atouts géographiques qu'offre le Maroc. L'initiative «la Ceinture et la Route», qui désigne la Ceinture économique de la Route de la soie et la Route de la soie maritime du XXIe siècle, a été proposée en 2013 par la Chine. Elle vise à constituer un réseau de commerce, d'investissements et d'infrastructures connectant l'Asie à l'Europe et l'Afrique le long des anciennes routes commerciales. Xinhua

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