Solidarité avec un journaliste emprisonné depuis 508 jours sans jugement

Les journalistes algériens ont organisé, lundi à Alger, un rassemblement pour exiger la libération du journaliste Said Chitour, en prison depuis 508 jours sans le moindre jugement. Saïd Chitour, arrêté le 5 juin 2017, à l’aéroport international d’Alger et placé en détention depuis, est accusé d’avoir livré des informations classées secrètes à des diplomates étrangers. Le réseau des droits de l’Homme EuroMed Droits (EuroMed Rights) avait appelé à la libération «de toute urgence» du journaliste algérien, dont l’état de santé est jugé critique, condamnant sa «mise en détention arbitraire». L’ONG de défense des droits de l’Homme rappelle que les avocats de Chitour ont «souligné l’absence de preuves» sur les faits qui ont été reprochés à leur client, ce dernier n’exerçant aucune fonction officielle qui lui permettrait d’accéder à des documents ou des informations relevant du secret d’État. «Détenu sans jugement depuis 16 mois, l’état de santé de Chitour est alarmant et ne cesse de se dégrader. Il souffre notamment d’une tumeur à la base du crâne et d’un diabète sévère qui mettent sa vie en danger», affirme le réseau regroupant 80 ONG de défense des droits de l’Homme. EuroMed Droits ajoute que «Said Chitour n’est pas un cas isolé, Mohamed Tamalt, journaliste algérien, a été arrêté le 27 juin 2016 et condamné à deux années de prison ferme», rappelant que «depuis le début de sa détention, il avait entamé une grève de la faim, qui a conduit à la détérioration de son état de santé et son décès en prison, le 11 décembre 2016».