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«Notre souci est de montrer que le Maroc est un pays d’ouverture, de paix et de tolérance»

Les nuits de la 24e édition du Festival de Fès des musiques sacrées se poursuivent dans la cité spirituelle, envoûtant tout un monde assoiffé de musiques ancrées dans la tradition et transmettant des paroles qui n’ont pris aucune ride tout au long des siècles. Un privilège que les mélomanes et amateurs doivent à toute l’équipe de cet exceptionnel événement, présidée par Abderrafih Zouitene. Un homme très épris culture et tout à fait conscient de son rôle pour instaurer les valeurs de dialogue, de paix et de tolérance. Cette entrevue avec ce grand et humble monsieur nous met au parfum de ce qui se passe dans les coulisses de ce festival.

«Notre souci est de montrer que le Maroc est un pays d’ouverture,  de paix et de tolérance»
Abderrafih Zouitene, président du Festival de Fès des musiques sacrées du monde

Le Matin : Cela fait trois années que vous êtes à la tête de ce Festival. 
Pensez-vous qu’il a un impact direct sur le tourisme de la ville ?
Abderrafih Zouitene :
D’abord, il faut noter que Fès a connu plusieurs restaurations au niveau de sa Médina, à travers des rénovations extraordinaires de lieux ancestraux, très ancrés dans l’histoire de cette cité. Il y a toute une stratégie déterminante impulsée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et qui sera très payante pour la ville et sa population. Toutefois, si on réfléchit aux activités qui peuvent donner vie et avoir des retombées économiques sur cette ville, ce sont bien la culture et la musique. Il y a aussi un autre travail, auquel j’ai déjà pensé, et qui consiste à la connecter en termes de transport aérien à toutes les grandes capitales européennes. Car, même s’il y a une bonne stratégie et des activités, il faut une connexion aérienne. C’est un tout qu’il faut gérer avec beaucoup d’intelligence et de cohérence et dont la promotion constitue le point le plus important. Donc, on saisit l’opportunité de ce festival pour montrer le renouveau de Fès où plusieurs lieux connaissent une vie nouvelle. Puis, on étale cela à toute la région qui regorge d’attractions touristiques naturelles.

Comment procédez-vous, par exemple, pendant le Festival ?
En dehors des soirées du Festival, il y a des rencontres avec la presse, des visites guidées. On demande, aussi, aux artistes de mettre dans leur Blog leur prestation à Fès et de parler un peu de la ville et de ses atouts. C’est tout un travail en profondeur que nous faisons pour mettre en exergue les potentialités touristiques et culturelles de Fès. Car, notre objectif n’est pas seulement de réussir ce festival, mais de faire profiter la ville de tout ce qui peut intéresser aussi bien un public national qu’étranger. Puis, notre souci est de montrer que le Maroc est un pays d’ouverture, de paix et de tolérance. Si on arrive à ancrer ces valeurs, nous sommes gagnants sur toute la ligne, à travers le dialogue des cultures et des religions pour dire que le Marocain est différent, très accueillant et n’a rien à voir avec tout ce que se dit sur les musulmans en termes de terrorisme et d’extrémisme. C’est-à-dire faire découvrir aux autres toutes nos valeurs dont nous sommes très fiers et qu’on essaye de véhiculer.

Vous voulez dire que le festival a d’autres objectifs ?
Effectivement, le but est de professionnaliser l’événement. Il ne doit pas être seulement un moment de divertissement passager. Il faut qu’il soit au service du pays et de la ville de Fès. Notre rôle est de faire en sorte que le festival puisse avoir un impact positif à long terme, en dehors de la qualité artistique et culturelle qu’il présente.

Est-ce que la Fondation pense à la réalisation d’autres événements en plus du Festival des musiques sacrées ?
Nous travaillons sur ce projet pour créer d’autres activités, en plus de ce festival, afin de donner à la ville une dynamique tout au long de l’année, surtout dans les périodes de basse saison où la ville a besoin d’être plus vivante.

Parlons un peu de la programmation musicale. Quel est le rôle du directeur artistique ?
Il faut bien un directeur artistique, dans un événement de ce genre, pour le choix des programmes, la présence aux répétitions… Mais, il ne décide pas tout seul. 
On travaille en coordination dans le choix des artistes. Nous avons un comité artistique et culturel au sein duquel on échange ensemble autour de la thématique et du programme. Le tout est soumis au conseil d’administration qui approuve la thématique, le budget… On essaye de réaliser tout ce qui est possible et selon le budget et la logistique. Par exemple, on a pensé pour les prochaines créations à mettre à la disposition des publics des traductions en deux ou trois langues.

Comment voyez-vous les prochaines éditions ?
Il faut qu’on reste dans les messages de spiritualité et d’ouverture, dans le brassage et la fusion pour donner la chance à des talents marocains de rencontrer des artistes étrangers. On pense donner davantage l’occasion aux enfants des associations et aux étudiants d’assister aux spectacles. Nous sommes toujours à la recherche d’idées qui peuvent offrir un plus à ce festival. On espère s’ouvrir sur d’autres personnes qui peuvent apporter à ce festival et à la Fondation leur savoir et leurs connaissances. 

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