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Le Matin : Depuis l’ouverture du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, vous avez noué des partenariats avec de grandes institutions muséales. Pouvez-vous évoquer les projets que vous avez réalisés avec l’Espagne en termes d’expositions plastiques ?
Mehdi Qotbi : En 2017, le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain a présenté l’exposition «De Goya à nos jours. Regards sur la Collection Banco de España» qui retrace l’histoire de la collection la Banque d’Espagne. Cette exposition, organisée avec la collaboration du ministère espagnol des Affaires étrangères et de la coopération et l'ambassade d'Espagne, a connu un grand succès. Elle a permis de donner au public marocain un aperçu complet de l’une des plus importantes collections d’art en Espagne à travers des tableaux et des sculptures d’artistes majeurs tels que Goya, Sorolla, Zuloaga, Saura, Tapiès, Chillida ou encore Barceló. Elle s'inscrivait dans le cadre des grandes expositions organisées avec d'autres institutions.
Quels sont les principaux axes sur lesquels vous prévoyez de collaborer dans l’avenir avec l’Espagne ?
Nous avons entamé les préparatifs pour la concrétisation de la saison culturelle marocaine à Madrid en 2019, notamment à travers une exposition d’art contemporain marocain au Musée national centre d'art Reina Sofía, ainsi qu’une exposition archéologique au Musée archéologique national d’Espagne qui mettra en avant l'héritage historique et civilisationnel que le Maroc et l'Espagne ont en commun.
En matière de coopération et d’échange culturel, j’ai aussi demandé au ministre de nous accompagner dans la réalisation du Musée des arts de l’Islam à Fès.
Compte tenu de ce que nos deux Royaumes partagent dans les domaines du patrimoine et de l’art, nous attachons une valeur particulière à la qualité de ce partenariat.
Que représente, pour vous en tant que président de la Fondation nationale des musées, l’apport de l’Espagne dans la gestion des musées ?
L’expérience espagnole dans le domaine muséal nous intéresse. Comme je l’ai évoqué avec le ministre de la Culture et des sports espagnol lors de sa visite au Maroc, nous souhaitons développer des partenariats axés sur la formation qui permettront l’échange d’expérience et le transfert de savoir-faire en matière de muséologie.
C’est en multipliant ce type d’échanges que nos structures et nos équipes développent leurs compétences et ont pu consolider une réelle expertise en seulement quelques années.
Pouvez-vous nous dévoiler les grandes lignes des projets que vous avez évoqués avec le ministre de la Culture et des sports lors de sa visite au Maroc ?
Nous avons principalement abordé la question de la formation, mais nous avons aussi discuté de la nécessité de renforcer la coopération dans le domaine culturel pour une meilleure connaissance des deux peuples qui sont unis par la proximité géographique et des siècles de liens historiques.
Comment le Maroc peut-il exploiter la présence de l’héritage arabe dans le patrimoine culturel espagnol ?
L’exposition «Le Maroc médiéval, un empire de l'Afrique à l'Espagne», organisée au Louvre en 2014, témoigne de la présence de l’héritage arabe dans le patrimoine culturel espagnol. Cette exposition, qui a connu un succès considérable auprès du public français, a présenté des objets liés à l’histoire du Maroc qui sont issus des collections des musées espagnols. Il y a, effectivement, un véritable enjeu pour les historiens de l’art et les professionnels des musées de nos deux pays à mettre en commun leurs approches pour valoriser ce patrimoine civilisationnel unique et commun.
