Le Matin : Parlez-nous des nouvelles perspectives de l'INDH.
Quels sont selon vous les secteurs et les chantiers qui ont le plus besoin de soutien ?
Comme vous le savez, la démarche adoptée par l’INDH est de répondre aux besoins qui émanent de la population et qui traduisent ses préoccupations. Il ressort des différents diagnostics participatifs réalisés au niveau territorial que malgré les efforts déployés, des besoins existent encore en termes d’infrastructures de base, surtout en milieu rural, de services sociaux, notamment pour les personnes vulnérables et en situation de précarité. Aussi, les déficits et les attentes de la population concernent les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’emploi, qui représentent des priorités urgentes de la population, pour lesquels il faut redoubler de mobilisation et de vigilance. Ce sont de grands chantiers qui nous interpellent tous, et qui demandent une mutualisation des efforts et des moyens. L’INDH investira davantage et d’une façon volontariste, dans un cadre de complémentarité avec les départements sectoriels et les collectivités territoriales, dans ces chantiers pour être en phase avec les aspirations et les attentes de la population défavorisée. Ceci demande qu’on soit plus dans l’écoute et qu’on fasse preuve de plus de créativité et de réactivité. De même, il est de notre devoir, d’une part, d’optimiser davantage l’impact des investissements sur la population concernée, et ce conformément aux Orientations Royales pour plus d’équité et de solidarité sociale et territoriale, et, d’autre part, de renforcer notre système de valeurs, en l’occurrence la responsabilité, l’engagement et la citoyenneté.Comment évaluez-vous l'impact direct des différentes actions de l’INDH sur les bénéficiaires ?
Les différentes réalisations de l’INDH ont pu contribuer, dans une large mesure, à assurer une vie digne aux bénéficiaires cibles en soutenant la mixité et la justice sociale et en luttant contre toutes sortes d’inégalité et de stigmatisation touchant les différentes catégories de populations qui vivent dans la précarité, la pauvreté et l’exclusion sociale. Ainsi, l’INDH a contribué de manière significative à la réduction de la pauvreté dans notre pays et plus concrètement dans les communes rurales cibles de l’INDH. Je fais référence ici à l’étude réalisée en 2017 par le Haut Commissariat au Plan qui a mis en exergue la baisse du taux de pauvreté multidimensionnelle de 30 points dans les communes cibles de l’INDH, passant de 51% en 2004 à 21% en 2014.L’INDH est également appréciée au niveau international ?
En effet, les regards des institutions internationales et des bailleurs de fonds vont dans ce sens. Les derniers en date sont les témoignages apportés lors de la rencontre nationale organisée à l’occasion du 13e anniversaire de l’INDH, j’évoquerai, à titre d’exemple, le témoignage de Madame la directrice du Département Maghreb et Malte de la Banque mondiale, qui a souligné que l’engagement de son institution dans le développement humain s’est concrétisé par l’accompagnement de l’INDH depuis son lancement en 2005. De même, elle a mis en exergue la contribution de l’INDH dans le développement des familles issues des zones difficiles, en mettant à leur disposition les outils nécessaires. Également, Monsieur Philipe Poinsot, coordonnateur résident du Système des Nations unies et représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Maroc, a affirmé que l’INDH est une bonne pratique qui mérite d’être partagée et reproduite. Il va dans le même sens que celui des résultats de l’évaluation faite en 2017 par l’Union européenne des programmes de l’INDH. Cette étude a mis en évidence, entre autres, la contribution de l’INDH dans la promotion du mode de vie des jeunes et des femmes avec plus d’épanouissement et d’auto responsabilité et aussi dans l’amélioration de la qualité de la vie scolaire et du taux d’accouchement en milieu surveillé au niveau des zones cibles INDH. Un autre témoignage, celui du Conseil économique et social des Nations unies (Ecosoc) en avril 2018, qui a reconnu les réalisations économiques et sociales du Royaume, notamment à travers l’INDH, chose qui a permis à notre pays d’être élu par cette instance à trois importants organes de l'ONU. Il s’agit du conseil d’administration d’ONU-Femmes, du conseil d’administration de l’Unicef et de la Commission du développement social. Cette triple élection témoigne du rayonnement du Royaume du Maroc, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu l’assiste.