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«Le soutien aux porteurs de projets est inscrit en gras dans le plan d’action de l’AIEM»

L’Association des ingénieurs (AIEM), en partenariat avec la société B&B Consultants, a organisé récemment un dîner-débat au profit des étudiants de l’École Mohammadia des ingénieurs (EMI), qualifiés pour la demi-finale de la compétition internationale «Hult Prize». L’une des missions principales de l’AIEM est de soutenir activement toutes les initiatives d’excellence des élèves ingénieurs de l’EMI. Pour ce faire, elle a engagé, depuis septembre 2017, des coaches professionnels pour accompagner les deux équipes, qui sont les seuls représentants du Maroc dans cette compétition, dans le but de les encadrer et de les propulser à la finale de New York en septembre 2018. La première équipe s’est qualifiée sur la base d’un projet d’économie d’eau dans les dispositifs de « douche » qu’elle soutiendra à Londres. La seconde équipe, qui concourra à Tunis, a développé son projet ECOBAT autour du stockage d’énergie sous forme cinétique. Le point avec Mohamed Hassi Rahou, secrétaire général de l’AIEM Rabat-Kénitra.

«Le soutien aux porteurs de projets est inscrit en gras  dans le plan d’action de l’AIEM»
Deux projets portés par des étudiants de l’École Mohammadia des ingénieurs (EMI), sont qualifiés pour la demi-finale de la compétition internationale «Hult Prize».

Éco-Emploi : Quelle place accordez-vous au soutien des jeunes porteurs de projets de l’EMI ?
Mohamed Hassi Rahou
: En 1959, feu Mohammed V lançait la construction de la première École d’ingénieurs du Maroc. L’École Mohammadia d’ingénieurs devait doter le Royaume de ressources humaines techniques nécessaires à son édification et son indépendance technologique. Presque 60 ans et 10.000 ingénieurs plus tard, l’AIEM, cadre institutionnel cimentant de facto ces lauréats toutes spécialités confondues, se fait un point d’honneur à continuer d’assumer pleinement et fièrement cette mission historique.
Dans une conception nationaliste de sa mission, forte de l’expérience pluridisciplinaire de ses membres et de la couverture géographique étendue de ses bureaux, y compris à l’étranger, et dans la droite ligne des discours de S.M. le Roi Mohammed VI encourageant l’initiative privée et l’éclosion d’une nouvelle dynamique économique, l’AIEM accorde une place primordiale à la sensibilisation des élèves ingénieurs de l’EMI à l’entrepreneuriat et à l’encouragement et l’accompagnement des jeunes porteurs de projets. Cet axe de soutien aux porteurs de projets est d’ailleurs inscrit en gras dans le plan d’action de ces trois prochaines années de l’AIEM. Des événements ayant vocation à éveiller, par effet d’émulation, la fibre entrepreneuriale chez l’élève EMIste sont – ou ont déjà été tenus pour certains – programmés, selon différents formats, soit par l’AIEM intégralement, soit avec le soutien des membres de l’AIEM comme le Forum EMI-Entreprises.

Quel type d'accompagnement offrez-vous à ces jeunes ?
L’AIEM est un réservoir inépuisable de compétences hautement qualifiées dans tous les domaines de l’ingénierie, ses experts ont participé au pilotage et à la mise en œuvre de tous les chantiers emblématiques du Maroc moderne. Cette richesse d’expertise est mise à la disposition des jeunes porteurs de projets de l‘EMI par l’AIEM selon plusieurs formes, notamment :
• Des interventions ponctuelles de ses membres comme invités dans certains cours pour sensibiliser les élèves à l’entrepreneuriat.
• L’assistance à la formalisation des idées de projets et la mise en place des chartes correspondantes.
• La désignation de coaches spécialisés dans les domaines du management de projets et de l’innovation pour accompagner ces jeunes.
• La mise en relation de ces jeunes porteurs de projets avec les entrepreneurs membres de l’AIEM. 
• L’organisation d’évènements à leur profit pour présenter leurs projets auprès de représentants de la sphère économique. 
• L’accompagnement dans les différentes étapes pour la concrétisation de ces projets. Et plus généralement la mise à disposition de ces jeunes de services comparables à ceux d’une pépinière d’entreprises.

Que représente pour vous le prix «Hult Prize» et comment évaluez-vous les deux projets qui représenteront le Maroc et l'EMI dans cette compétition ?
«Hult Prize», parrainé entre autres par la Fondation Clinton, et doté d’un million de dollars comme premier prix, a été cité par «Time Magazine» comme «l’une des Top 5 idées en train de changer le monde pour le meilleur». C’est dire l’extraordinaire visibilité qu’un tel événement offre aux jeunes EMIstes que l’AIEM sponsorise et encadre. 
Par-delà l’issue de la compétition, le Maroc gagne à travers ses enfants de l’École Mohammadia une notoriété certaine dans le cercle restreint des nations concourant dans les compétitions internationales axées sur le savoir et l’innovation. Une issue heureuse pour nos jeunes compétiteurs serait un motif de fierté, un de plus, dans le registre des réalisations de nos ingénieurs. Nous avons donc pleine confiance en nos jeunes, d’autant plus que l’AIEM a mis à leur disposition un encadrement et un coaching personnalisés depuis septembre 2017.
Le premier projet retenu est conçu autour de l’économie d’eau de douche. Les jeunes ingénieurs ont pour objectif d’éviter le gaspillage d’eau froide avant que l’eau chaude ne coule de la douche. Dans un contexte planétaire de rareté de l’eau, voire de stress hydrique, le volume de cette eau perdue peut prendre des proportions scandaleuses. Ils ont donc proposé un système ingénieux qui permet de mesurer la température de l’eau juste avant la sortie de douche et de ne la libérer qu’après qu’elle ait atteint la température souhaitée. L’eau froide, qui aurait dû être perdue, est réinjectée dans le circuit par un système intelligent de gestion écologique de la pression. Quant au second projet, il concerne le stockage d’énergie électrique sous forme d’énergie cinétique. En effet, nos jeunes ont remarqué que le stockage d’énergie dans les systèmes solaires présente une difficulté majeure du fait de la limitation des procédés utilisés actuellement dans les batteries électriques classiques (durée de vie, capacité, non écologique, etc.). Ils ont donc proposé un système basé sur un cylindre en ciment qui tourne sur un axe vertical complété par un système électromagnétique qui permet de transformer l’énergie électrique en mouvement du cylindre et vice versa. Ainsi, l’énergie injectée dans l’input de la «EcoBat» est conservée sous forme de mouvement du cylindre en ciment. Le chemin inverse est aussi possible grâce au système électronique conçu pour convertir l’énergie cinétique en énergie électrique.
Il va sans dire que le passage de ces idées au stade de production aura un impact certain, non seulement sur l’apport de solution aux problématiques concernées, mais également sur les problématiques collatérales relatives à l’expertise, à l’emploi, et au cycle économique en général engendré par tout acteur industriel. L’effet d’entraînement, que peut provoquer ce type d’entrepreneuriat, ne manquera pas d’instaurer une dynamique de cercle vertueux de visualisation, de projection et de concrétisation des rêves d’une jeunesse féconde en idées innovantes qui ne demande qu’à être guidée vers la réussite. 

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