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Le spectacle d’ouverture ou l’âme de la cité spirituelle

C’est une soirée exceptionnelle et magique qu’a vécue, vendredi soir à Bab El Makina, le public de Fès avec le spectacle autour des «Savoirs ancestraux» réalisés spécialement pour l’ouverture de cet événement devenu incontournable pour la ville de Fès.

Le metteur en scène et concepteur de cette création, Alain Weber, a plongé avec tout son imaginaire dans les savoir-faire artisanaux qui sont liés à l’origine à une révélation divine ou prophétique témoignant du désir d’intégrer le métier à une sagesse et à une spiritualité pratique et quotidienne. Une approche tout à fait unique où l'esprit de tolérance et de dialogue des cultures et des civilisations était à l’honneur avec une centaine d’artistes, chanteurs et musiciens, à leur tête le comédien Younès Bouab qui a campé le rôle du conteur ayant mené tout un voyage dans le temps et l’espace. D’Ibn Khaldoun à Khalil Jabrane, en passant par Ibn Arabi, le poète syrien Abou Bakr Sanaoubari, et bien d’autres auteurs arabes ont été évoqués.
Plusieurs artistes se sont relayés sur la scène, notamment des danseurs de flamenco, des groupes indiens et pakistanais et leurs danseuses, des groupes d’Aïta et amazighs, Sanae Marhati, le jeune chanteur Abdelaziz… Le tout se produisait devant un habillage des murailles de Bab El Makina des plus fantastiques, avec des changements de décor à chacune des prestations artistiques, grâce aux allumeurs d’images et créateurs scénographiques (mapping). Un beau voyage de rêve, inspiré de la réalité du vécu de la ville de Fès, révélant ses savoirs ancestraux et son legs patrimonial inestimable. Le conteur revient de temps à autre sur scène pour parler de «l’artisan qui modèle et travaille la matière, de même que l’Intellect divin configure l’âme pour produire le cosmos, avec ses formes et ses couleurs. Rappelant que le geste artisanal, par conséquent, est comme un fragment de l’action universelle de l’âme, créatrice de l’univers».
Cette création a donné lieu à une grande évocation poétique et musicale de la relation privilégiée qui existe dans la Cité entre architecture, artisanat, confréries et métiers. Ces réflexions, comme l’ont constaté les spectateurs, furent nourries par les pensées des grands philosophes arabes anciens et contemporains, inspirés par la philosophie grecque, notamment celle d’Aristote. Avec ce spectacle, un autre point fort s’ajoute dans les annales du Festival de Fès des musiques sacrées du monde. Une vraie consécration pour cet événement. 

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