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Synthèse d’un riche parcours au sein du théâtre marocain

Le théâtre national Mohammed V organise, le 19 juin à 18 h 30, la signature de l’ouvrage «Proche des planches, loin d’elles» de l’écrivain et metteur en scène Abdelouahed Ouzri. La présentation sera assurée par la célèbre artiste Touria Jebrane et Abdelilah Benhddar.

Synthèse d’un riche parcours au sein du théâtre marocain

Cet ouvrage, paru en 2017, représente un récapitulatif de la vie théâtrale au Maroc, partant des questions et problématiques en rapport de près ou de loin avec cet art, tout en évoquant certaines pièces ayant spécialement touché Abdelouahed Ouzri, puis une lecture autour de quelques livres qui parlent du théâtre. Sans oublier, bien sûr, de dévoiler le parcours de la troupe «Masrah Al Yaoum» (Théâtre d’aujourd’hui), dont il est le fondateur en compagnie de Touria Jebrane. Toutefois, on peut aussi souligner que l’intérêt de ce livre réside, tout particulièrement, dans la présence de multiples témoignages d’intellectuels et d’artistes comme Tayeb Seddiki, Nass El Ghiwane et d'autres militants comme Latifa Jbabdi, dont certains nous ont quittés.

À ce propos, Abdelouahed Ouzri indique que l’idée de cet ouvrage est venue de la volonté de rassembler tout ce que lui-même avait écrit sur le sujet. Une sorte de référence pour les jeunes et futures générations. C’est tout un voyage à travers lequel nous découvrons en compagnie de Abdelouahed Ouzri ce qu’il a vécu dans cet univers, parfois en souffrance, et d’autres en joies. Tout en étant convaincu que ce vécu était à l’origine de plusieurs découvertes et changements dans sa personne d’artiste sensible à ce qui l’entoure.

Dans «Proche des planches, loin d’elles», Ouzri ne manque pas de relater les difficultés rencontrées dans le monde du théâtre, notamment à trouver les salles adéquates pour offrir de beaux spectacles. Car «en dehors du Théâtre 
Mohammed V, ces lieux, conçus soi-disant pour des représentations théâtrales, manquent, dans leur majorité, d’équipement et de ressources humaines. Ces salles n’ont, généralement, pas de budget et presque pas de programmation. En résumé, il y a un manque d’infrastructure flagrant. Au théâtre, on peut dire qu’il n’y a pas cet accompagnement qu’on peut trouver dans d’autres structures non artistiques. C’est comme une représentation volante. Aucune organisation, ce qui fait souffrir les gens du théâtre et les fait quitter parfois le métier. Alors que cela ne demande pas plus d’effort que dans d’autres secteurs comme le cinéma, le football…», précise-t-il. Par ailleurs, Ouzri ne nie pas que le projet de soutien au théâtre, par le ministère de la Culture, a été d’un grand appui pour beaucoup de pièces théâtrales qui ont vu le jour grâce à ce fonds d’aide. Mais, selon lui, cette même initiative doit être réorientée autrement, «car les décisions ne doivent pas rester figées. Il faut, à chaque fois qu’il est opportun, un changement de stratégies pour mieux faire et aller de l’avant», explique Ouzri, dont l’ouvrage en question représente une réflexion d’un grand homme du théâtre sur cet art en général, ses problèmes au Maroc et les contraintes que rencontrent les jeunes talents, en particulier.

D'ailleurs, l’artiste et ancien ministre de la Culture, Touria Jebrane, considère ce livre comme une valeur ajoutée à tous les efforts accomplis par des chercheurs et écrivains marocains pour le développement du niveau de la recherche dans le domaine théâtral. Ainsi, pour mettre en lumière toutes les affinités de cet art, la dernière partie de l’ouvrage fut consacrée à un dialogue entre l’auteur et le dramaturge Mohammed Bahjaji, où on trouve une synthèse de la carrière d’Ouzri, de tout ce qu’il a entrepris et des projets qu’il souhaite encore réaliser, surtout à travers l’écriture qui l’attire davantage en ces moments.

En réponse à une question en relation avec le titre de l’ouvrage posée par le dramaturge Mohammed Bahjaji, Abdelouahed Ouzri a spécifié que sa vie privée ou publique a toujours été remplie de représentations théâtrales, de débats sur le théâtre, de lecture et d’écriture sur cet art. «Je n’ai jamais quitté l’univers du théâtre, ni ses gens ni ses planches. Je suis resté fidèle à mes premiers choix, mais à travers différents angles. Puis, je reste toujours proche de tout ce qui se passe au Maroc en ce qui concerne les efforts qui se font en matière de théâtre. Quant à mon éloignement des planches comme metteur en scène, je n’ai pas de réponse, parce que je n’ai pas pris de décision à ce propos. C’est venu avec le temps et l'accumulation de plusieurs facteurs, notamment l’absence des conditions de travail théâtral, comme je me les imaginais dans le cadre du Théâtre d’aujourd’hui», affirme Abdeouahed Ouzri. 
 

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