Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

Un système de notation arrive

Sur fond de reconfiguration de l’offre de garantie, le ministère de l'Économie et des finances prépare un mécanisme d’évaluation et de notation des entreprises à confier à des auditeurs externes. Le but étant d’inciter les TPME à améliorer leur gouvernance pour un meilleur accès à la garantie et au financement bancaire, notamment en termes tarifaires.

Un système de notation arrive
Mohamed Benchaâboun planche sur un mécanisme pour le renforcement des fonds propres des PME par la dette subordonnée, 90% d'entre elles étant sous-capitalisées.

Mini big-bang attendu dans le système de garantie en faveur des TPME. Sur fond de reconfiguration de l’offre, le ministère de l'Économie et des finances prépare un mécanisme d’évaluation et de notation des entreprises afin de les inciter à améliorer leur gouvernance pour un meilleur accès au financement. «À travers la Caisse centrale de garantie, nous voulons mettre en place un mécanisme d’évaluation permettant à la TPME d’avoir intérêt à améliorer sa gouvernance. Il y a un certain nombre de conditions (pour l’accès à la garantie, ndlr) qui seront de plus en plus favorables pour l’entreprise chaque fois que la gouvernance est renforcée. L’évaluation ne sera pas réalisée par l’État, mais nous comptons la confier à des auditeurs externes ; des commissaires aux comptes», a souligné Mohamed Benchaâboun. Le ministre de l'Économie et des finances s’exprimait le 29 septembre à Casablanca, lors de la conférence de clôture de l'Université d'été de la CGEM. En clair, explique le ministre, ce nouveau mécanisme d’évaluation permettra à l’entreprise dont la gouvernance a été améliorée de bénéficier d’un meilleur taux de garantie et d’une réduction des commissions prélevées, comme c’est le cas dans le système bancaire. «Cela nous permettra d’aller plus loin dans le système de garantie et dans la facilitation de l’accès des TPME au financement», estime Benchaâboun. Rappelons que le ministère et la Caisse centrale de garantie (CCG) planchent sur une refonte de l’offre pour les entreprises. Cette initiative consiste essentiellement à regrouper les mécanismes de garanties, au nombre de 12 actuellement, en 2 uniquement : un fonds de garantie pour la trésorerie (ou les besoins en fonds de roulement) et un fonds de garantie pour l’investissement. «Ceci pour que la communication vis-à-vis de la PME (sur l’offre de garantie, ndlr), soit simple, compréhensible et que la mise en place de ces mécanismes par le système bancaire soit facilitée», a indiqué Benchaâboun.
Par ailleurs, l'argentier du Royaume planche également sur un mécanisme pour le renforcement des fonds propres des PME, 90% d’entre elles étant sous-capitalisées. «J’ai demandé à ce qu’on mette en place un mécanisme qui permette, non pas d’entrer dans le capital - cette solution étant refusée par la majorité des PME notamment celles à caractère familial - mais d’apporter des quasi-fonds propres, c’est-à-dire de la dette subordonnée et de la financer à des taux intéressants. Cela permettra d’améliorer la structure bilantielle des PME et, par ricochet, leur accès au crédit bancaire», a-t-il précisé. 
Concernant la TPE, plus spécifiquement, la microfinance sera plus généreuse. Comme nous l’annoncions dans Le Matin-Eco du lundi 1er octobre, la loi sera modifiée pour relever le plafond à plus de 50.000 DH, son niveau maximum aujourd'hui. La Caisse centrale de garantie sera appelée à apporter une contribution à ce nouveau dispositif. 
Globalement, le ministre a laissé entendre que la loi de Finances 2019 aura pour objectif de stimuler l’investissement privé, via un ensemble de mesures en faveur des TPME. «Pour la TPME, il faut qu’on prépare un cadre, l’équivalent d’un Small Business Act, permettant de regrouper l’ensemble des avantages en faveur de ces entreprises afin qu’elles opèrent dans un environnement beaucoup plus favorable que ce qu’il est aujourd’hui. Je pense évidemment à l’accès au financement et à la commande publique», a révélé le ministre. Ce dernier s’engage aussi à apurer les crédits TVA (la totalité des 40 milliards de DH) dans les délais convenus et améliorer sensiblement les délais de paiement, particulièrement des établissements et entreprises publics. «J’attends à ce que l’État respecte ses engagements et que les opérateurs privés investissent dans un cadre éthique et de confiance», conclut Benchaâboun.

Lisez nos e-Papers