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La transformation digitale, vecteur de développement des territoires

Dans le cadre du Morocco Today Forum, «L’Info en Face» fait un tour d’horizon des enjeux de la régionalisation avancée au Maroc. «Le Matin» a reçu Tarik Fadli, expert en transformation digitale, pour débattre des enjeux de la transformation numérique des territoires et des potentialités qu’elle présente pour la réduction des inégalités territoriales.

La transformation digitale, vecteur de développement des territoires

Quelles sont les stratégies à mettre en place pour booster la transformation digitale des territoires ? Quel impact sur l’amélioration de la qualité de vie des citoyens ? Quelles compétences pour accompagner ces mutations technologiques ? Quelle place pour la cybersécurité, maillon essentiel pour réussir le pilotage d’une Smart Région ? Ces questions et d’autres ont été débattues par Tarik Fadli, expert en transformation digitale, invité de «L’Info en Face» dans le cadre du Morocco Today Forum.
«La transformation digitale des territoires constitue un virage que beaucoup de pays ont déjà pris ou sont en train de prendre», souligne Tarik Fadli. Et d’ajouter qu’«il y a un train du digital qui est en train de passer, il y a une prise de conscience au niveau national par rapport à cet enjeu, qui s’est exprimé par un ensemble d’actions, que ce soit de la part du public ou du privé». L’idée est de prendre ce train déjà en marche et qui est en train d’accélérer.
D’après l’expert, cette transformation digitale passe par trois niveaux : les infrastructures, l’accès à la technologie et l’applicatif et le contenu. Concernant les infrastructures, le taux de pénétration d’Internet à l’échelle nationale selon les chiffres de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) dépasse les 60%. Cela dit, «il y a un réel besoin d’avoir des points d’échange Internet (IXP) au niveau national, ce qui va permettre une accessibilité optimisée aux usagers marocains, une baisse des prix et une sécurité du trafic Internet», note M. Fadli.
Deuxième niveau : l’accès à la technologie. Celle-ci est également primordiale, notamment en ce qui concerne le prix des appareils et des technologies de communication. Le troisième niveau concerne plutôt le développement du contenu local. Le but étant d’instaurer la confiance chez les utilisateurs pour pouvoir réussir la transformation souhaitée au niveau des territoires. Dans ce sens, l’expert a indiqué que ces dernières années ont connu une évolution rapide de l’écosystème du digital, affirmant qu’«il est nécessaire d’ouvrir le champ des partenariats public-privé aux startups pour conduire le changement de paradigme dans les stratégies de transformation digitale».

Évoquant la question de l’amélioration du cadre de vie des citoyens, M. Fadli a rappelé la nécessité de s’inspirer des success-stories d’autres États afin de bien conduire cette transformation digitale. Toutefois, «il faut profiter du contexte marocain pour digitaliser le mode de vie des citoyens au lieu d’importer des modèles de l’étranger», a-t-il souligné. L’histoire et la richesse de la culture marocaine doivent être le socle pour pouvoir réussir cette démarche.
À titre d’exemple, M. Fadli a évoqué le modèle de la commune et des agents d’autorités. Selon lui, il faut prendre ces agents et les munir d’applications, en se basant sur des expériences utilisateurs réussies, que le citoyen peut utiliser. Ainsi, il est possible de conduire la transformation digitale tout en préservant la confiance sociétale. Cette dernière, comme l’affirment plusieurs études, peut entraîner le blocage de plusieurs initiatives, que ce soit le digital, le développement du e-commerce, etc.

De même, la question de la sécurité des données constitue un enjeu majeur pour réussir ce processus. Selon l’expert, il s’agit pour les différents acteurs de repenser la question des données, leur hébergement et leur sécurisation et de changer les mentalités en externalisant cette démarche vers des experts, et ce afin de pouvoir rester focalisés sur leur cœur de métier. «Il faut investir dans des Data Centers nationaux, avec des infrastructures et du savoir-faire marocain pour rendre le prix de la gestion de ces données encore plus abordable», a-t-il indiqué.
Pour ce faire, il faut encourager le développement des compétences dans le domaine des technologies. Pour M. Fadli, «ce qui est fascinant avec le numérique, c’est qu’il est déjà démocratisé. Aujourd’hui, avec un accès à Internet, n’importe qui peut apprendre les technologies qu’il veut». Ainsi, si on ouvre la voie aux startuppers, les innovations vont venir de ces gens-là. Donc, il faut imaginer un contexte où ces gens vont pouvoir interagir et avoir accès aux acteurs publics et privés. 
 

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