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Le Matin Éco : Comment se sont organisées les banques et leurs salles de marché pour le passage à un régime de change plus flexible ?
Faïçal Leamari : Sur un plan purement opérationnel, le passage vers le nouveau régime de change s’est orchestré en douceur. Depuis plusieurs mois déjà, Bank Al-Maghrib a préparé l’ensemble des opérateurs à ce nouvel environnement puisque l’ensemble des jalons de la nouvelle réforme ont été discutés avec les banques commerciales. Depuis l’annonce effective du passage au nouveau régime de change vendredi soir, les équipes de la banque ont peaufiné les derniers réglages au niveau de nos systèmes d’informations, procédures internes et outils de pricing pour être prêts lundi matin.
Comment se sont comportées les banques et les salles de marché, particulièrement Attijariwafa bank, durant ce premier jour d’entrée en vigueur du nouveau régime de change ? Y avait-il un rush sur les devises ?
Pour ce premier jour d’entrée en vigueur du nouveau régime de change, l’atmosphère était sereine. En ce qui concerne les cotations et les volumes, la situation du lundi matin était similaire à celle de vendredi soir à la clôture. Nous avons reçu un nombre important d’appels provenant de nos clients Corporate souhaitant s’enquérir de la situation du marché à l’ouverture qui était stable au niveau des cotations. Nous n’avons pas observé de tensions au niveau de la demande de devises. La demande est donc normale et le marché suffisamment liquide afin de répondre à l'ensemble des besoins de la clientèle. La transition se fait sans inquiétude particulière de la part de nos clients.
Qu’est-ce que ce changement implique pour les banques et leurs clients ?
Cette première étape - consistant au maintien du panier (60% pour l'euro et 40% pour le dollar) avec élargissement des bandes à ±2,5% - permettra aux banques de renforcer leur rôle d’animateur du marché des changes local. L’objectif étant de développer un marché interbancaire liquide et dynamique.
Cette étape ne devrait pas être synonyme de hausse mécanique de la volatilité sur le marché de change MAD (Dirham, NDLR). Les banques vont continuer à assurer leur rôle de market-makers et la Banque centrale continuera à satisfaire les besoins du marché en devises à travers l’organisation de séances d’adjudication. Nous accompagnerons donc nos clients, à l'instar de ce que nous avons toujours fait jusqu'à présent, afin de leur permettre d'effectuer leurs opérations dans les meilleures conditions.
