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La Tunisie vote pour ses premières municipales de l'après-révolution

La Tunisie vote pour ses premières municipales de l'après-révolution

Les bureaux de vote ont fermé leurs portes, dimanche soir, en Tunisie après les élections municipales, les premières dans le pays depuis la chute en 2011 du régime de Zine El Abidine Ben Ali. Lors de ce scrutin qui a valeur de test à une année de l'élection présidentielle et des législatives, quelque 5.369.892 Tunisiens inscrits sur les listes électorales doivent élire les 7.177 nouveaux conseillers municipaux qui auront la charge de gérer les 350 municipalités que comptera le pays au cours des cinq prochaines années.

Selon le calendrier électoral établi par l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), l'annonce des résultats aura lieu le 7 mai et les résultats définitifs seront proclamés après la fermeture des bureaux de vote et jusqu’au 9 mai prochain après l'examen des recours. Pour le vote des sécuritaires et militaires au nombre de 36.050, auxquels l’ISIE a réservé entre 350 centres et 359 bureaux de vote, il avait eu lieu le 29 avril dernier. Quelque 2.074 listes candidates, 860 listes indépendantes, 159 listes de coalition et 1.055 listes partisanes, sont en lice pour ces élections. Les femmes sont en tête de 33,3% des listes. Environ 1.700 observateurs ont été déployés sur l’ensemble des circonscriptions électorales pour contrôler le déroulement de la campagne électorale des municipales. De son côté, l'Union européenne a déployé une Mission d'observation électorale (MOE) composée de plus de 80 observateurs et de 7 analystes électoraux. Selon les observateurs, les élections municipales, dont la tenue a trop tardé (7 ans après la chute du régime de Ben Ali), interviennent dans un contexte particulier marqué par deux événements majeurs, en l’occurrence la désaffection générale qui a pesé sur les trois semaines de campagne électorale, d’une part, et l’adoption, d’autre part, par l’Assemblée des représentants du peuple du Code des collectivités locales régissant le pouvoir local et définissant les compétences qui seront accordées aux présidents et membres des conseils municipaux. Le Code des collectivités locales comportant près de 400 articles est considéré par plusieurs analystes et politologues comme «une deuxième Constitution qui donnera corps et âme au chapitre 7 de la Constitution du 27 janvier 2014 relatif au pouvoir local donnant aux collectivités locales (municipalités) et aux régions la possibilité de se prendre en charge, de gérer elles-mêmes leurs projets de développement et de responsabiliser les cadres locaux et les compétences locales qui n’auront plus à attendre les directives ou les ordre des autorités centrales pour décider du développement de leurs régions».

Sauf qu’entre la théorie et la pratique, il existe un grand fossé et malheureusement, la campagne électorale et les événements qui l’ont accompagnée entre les promesses extravagantes et farfelues et les pratiques de violence physique et d’intimidation morale commises par certaines parties ont montré que la jeune expérience démocratique tunisienne se trouve face à de sérieuses menaces, à l’occasion du premier exercice de consécration de la démocratie locale auquel les Tunisiens sont conviés ce dimanche, mettent en garde les mêmes sources. Ils soulignent qu’aujourd’hui que les dés sont jetés et que «certains n’ont pas résisté à la tentation du retour aux pratiques de la division et de la sédition avec leurs discours inacceptables et leurs actes condamnables», il est temps de voir les partis tunisiens reconnaître qu’ils ont fauté, d’appeler leurs adhérents à faire preuve de modération et de retenue et se mobiliser pour faire de cette journée de scrutin une fête de la démocratie locale et de la consécration de la volonté citoyenne.                         

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