Des universitaires du Maroc et de l'Espagne décortiquent l'histoire commune des deux pays

«Le Maroc et l'Espagne d'hier et d'aujourd'hui : une histoire partagée, une mémoire commune», est le thème d'un séminaire organisé les 20 et 21 juin à Grenade (Sud) durant lequel des experts universitaires des deux pays plongent dans le passé des relations bilatérales pour en relever les moments forts et proposer des pistes à même de contribuer à la consolidation de cette relation de voisinage. La rencontre est organisée conjointement par l'Université de Grenade et l'Université Hassan Ier de Settat, avec le concours de la Fondation euro-arabe des hautes études.
Rafael Ortega Rodirgo, vice-secrétaire de ladite Fondation, a souligné, dans une déclaration à la MAP, que ces journées d'étude s'inscrivent dans le cadre du programme de coopération liant les établissements universitaires marocains et espagnols ayant pour finalité la dynamisation des relations académiques et scientifiques entre les deux rives.
«Il s'agit d'un forum pour échanger les idées et se pencher sur notre histoire commune», ajoute M. Ortega. À travers ces journées, poursuit-il, «nous voulons mettre l'accent sur une réalité historique de grande importance, celle de la profondeur des relations entre l'Espagne et le Maroc. Une réalité qui a su résister aux aléas politiques qu'ont affrontés ces deux pays».
Tout en relevant les bonnes relations qu'entretiennent les deux sociétés civiles, marocaine et espagnole, M. Ortega estime que les liens politiques sont en mouvement et pourraient être rehaussés davantage. «C'est l'une des ambitions de ces rencontres, car en approfondissant notre connaissance mutuelle, nous serons en mesure d'apporter de la qualité à nos relations et d'aller de l'avant», estime M. Ortega. Pour sa part, Ahmed Nejmeddine, président de l'Université Hassan Ier de Settat, a rappelé, dans son intervention à cette occasion, les divers programmes de coopération menés entre cette université marocaine et sa consœur espagnole. Selon le professeur marocain, cette richesse des échanges est la traduction des exceptionnelles relations historiques unissant les deux Royaumes. «Cette conférence s'est définie comme objectif le renforcement du dialogue constructif et renouvelé, et ce pour la construction d'une identité commune entre les deux rives, unies par la géographie, l'histoire et une aspiration à un futur meilleur», a mis en exergue le Pr Nejmeddine. Et de souligner que «les débats devront servir à mieux comprendre ce passé partagé dans son ensemble». «Pour comprendre les mécanismes de cette relation, il est primordial d'analyser les étapes de rupture et de continuité, afin de brosser une meilleure vision globale de cette relation», a relevé M. Nejmeddine durant son allocution. De son côté, Hassan Laaguir, chargé de projet à la Fondation euro-arabe des hautes études et promoteur de ces journées, estime que le but de ces rencontres est de chercher les points communs dans le passé pour œuvrer en faveur d'une consolidation de ces relations inscrites dans le temps. «Cette rétrospective devrait favoriser l'épanouissement des relations politiques, commerciales et culturelles entre le Maroc et son voisin espagnol», conclut-il dans une déclaration à la MAP.
Tout au long de cette rencontre, les intervenants ont passé au peigne fin l'impact de l'Histoire dans les relations maroco-espagnoles, tout en s'arrêtant sur les aspects économiques et commerciaux ainsi que les liens culturels qui unissent les deux pays. Huit universités du Maroc et de l'Espagne ont pris part à ces journées d'étude, à savoir l'Université Hassan Ier de Settat, l'Université Mohammed V de Rabat, l'Université Hassan II de Casablanca et celle de Mohammed Ben Abdellah de Fès. Du côté espagnol, outre l'établissement organisateur, le séminaire accueille des professeurs de l'Université d'Estrémadure, de l'Université autonome de Madrid et celle d'Alicante.