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Les usagers du transport urbain souffrent le martyre

À la veille de la rentrée scolaire et universitaire, la question du Transport urbain revient avec acuité au-devant de la scène. C’est le sujet le plus débattu actuellement sur la place publique, puisqu’il s’agit d’un secteur dont dépend la mobilité de milliers d’habitants de Kénitra. Il constitue, en cette fin de période estivale, une source d’inquiétude des parents d’élèves étant donné que la majorité des élèves et des étudiants n’ont que les bus comme moyen de locomotion.

Les usagers du transport urbain souffrent  le martyre
Les usagers des autobus ne supportent plus d’être transportés dans des conditions qui ne respectent pas la dignité humaine.

On ne cessera jamais de répéter, et jusqu’à preuve du contraire, que le parc des autobus de la capitale du Gharb est dans un état de délabrement avancé. Il est même devenu une source de tension sociale. Les usagers des autobus, qui se comptent par milliers, ne cessent d’exprimer leur ras-le-bol, chaque fois que l’occasion se présente. Ils ne supportent plus d’être transportés dans des conditions qui ne respectent pas la dignité humaine. En vue d’informer l’opinion publique locale sur la réalité amère du transport urbain et sur les mesures qui vont être prises pour sortir de cette situation préjudiciable, la commune territoriale de Kénitra avait organisé, au mois de juin 2017, une conférence de presse en présence des représentants des médias et de la société civile, ainsi que des responsables de la société délégataire. À cette occasion plusieurs intervenants ont pris la parole pour dénoncer la gestion calamiteuse de ce secteur vital.
Les responsables de la commune territoriale reconnaissent la difficulté de la gestion du transport urbain. Cependant, ils imputent le mauvais état des bus, en premier lieu, à des actes d’incivilité et de délinquance. Un avis qui n’est pas partagé par plusieurs Kénitris. Ils estiment que la détérioration de ce secteur est le résultat de l’absence d’une stratégie en matière de transport urbain et que les actes de vandalisme ne sont qu’un symptôme ou l’arbre qui cache la forêt.
Il est à rappeler que le conseil de la commune de Kénitra a déjà annoncé, l’année dernière, qu’un plan de mobilité urbaine était en cours d’élaboration, en collaboration avec les services concernés du ministère de l’Intérieur et l’ensemble des départements concernés.

Il a été même révélé qu’il sera procédé au renouvellement du parc des autobus. Ces effets d’annonce n’ont pas eu de suite, regrettent plusieurs responsables de la société civile.
Il est à signaler que depuis près de deux ans, le secteur du transport urbain à Kénitra plonge dans une crise profonde. Une nouvelle stratégie de gestion de ce secteur s’impose, avec insistance. Les autorités locales et les services de police déploient de grands efforts pour apaiser la situation et essayer de gérer l’ingérable. Mais comme dit l’adage marocain «Une seule main ne peut pas applaudir». À souligner, à cet égard, que durant les heures de pointe, des centaines d’usagers, élèves en majorité, attendent impatiemment l’arrivée des bus. Quand l’un de ces véhicules vieillissants daigne s’arrêter, tout le monde s’agrippe aux portières dans l’espoir de trouver une place à l’intérieur, aussi minuscule soit-elle. La situation devient insoutenable par l'entassement des passagers à l’intérieur des bus, à tel point que parfois ces véhiculent roulent difficilement. Il suffit de se présenter à certains arrêts, lors des heures de grande affluence, pour s’en convaincre. On constate des portes ouvertes où sont accrochés, tant bien que mal, des écoliers, sous le regard stupéfait des témoins. Il n’est pas rare d’entendre, ici ou là, des voix qui s’élèvent, en appelant à l’amélioration des conditions de confort des usagers et au respect de leur dignité. En plus de l’état délabré des bus, des témoignages concordants font état de comportements inciviques et impolis de certains contrôleurs à l’égard des usagers. Certains parmi eux, racontent-ils, font usage de la force pour intimider les passagers, alors que d’autres profèrent des injures et prononcent des obscénités devant le regard médusé d’hommes et de femmes, n’ayant que le bus comme moyen de transport pour regagner leur lieu de travail. 
Il est à signaler que la société actuelle du transport urbain exploite de manière exclusive, depuis près de sept ans, l’ensemble des lignes d’une ville de près d’un demi-million d’habitants. À ces débuts, cette société s’est engagée à mettre en circulation plus de 160 autobus. Un engagement qui n’a pas été traduit dans les faits. Le nombre des véhicules ne cesse de se réduire comme peau de chagrin et plusieurs des engins qui circulent actuellement sont dans un état piteux et doivent être remplacés. Tout cela, en attendant la mise en place d’une nouvelle stratégie de transport urbain à la hauteur d’une cité en pleine expansion. 

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