Une veillée ramadanesque avec la Taïfa de Fès, dirigée par l'Mqaddem Haj Said Berrada

Cet événement, devenu une tradition annuelle organisée par l’Alhambra Events, ne manque pas d’attirer tous les férus de cette musique et ces chants soufis, rappelant les traditions ancestrales de notre civilisation. Ce sera, sans aucun doute, le cas de cette soirée mystique avec l’Mqaddem Haj Said Berrada et sa troupe, dont la magique prestation mène l’assistance dans un voyage musical imprégné du répertoire mystique de la Tarika (wird, dkhla, dikr, hizb, lhadra….) et ses techniques corporelles. Ces expressions artistiques soufies sont considérées comme étant un chemin d’éducation et d’enseignement spirituels, constituant le noyau de la tradition de l’Islam, voie d’amour et de paix dont le message d’universalité a franchi les frontières. Du fait que ce message est puisé dans les pures traditions ancestrales mystiques et authentiques du Maroc. Ce genre patrimonial reflète une facette des multiples expressions qui témoignent d’une riche civilisation millénaire ayant eu un apport considérable dans l’histoire de l’humanité. D’où la programmation chaque année de ce patrimoine, confirmant son grand succès auprès du public, qui apprécie ces rythmes et chants mystiques, ils le transportent à travers le temps et l’espace. Selon les organisateurs de l’événement, «la Tariqa Aissaouiya constitue l’une des principales traditions soufies du Maroc qui enseigne l’image de l’Islam, comme religion de spiritualité et de paix. Son digne héritier, Haj Said Berrada est issu d’une prestigieuse lignée familiale de Moquadem de Fès et jouit d’une renommée remarquable dans tout le Maroc ainsi qu’à l’échelle 
internationale».  En effet, Haj Said Berrada, en fin connaisseur de ce répertoire mystique, est toujours accueilli chaleureusement là où il se produit avec sa Taifa. Et ce, grâce à l’âme spirituelle qu’il porte en lui et qu'il sait transmettre aux spectateurs même les moins avertis. Mais, son savoir-faire et sa maitrise ne laissent personne insensible à sa veillée. Ses prestations offrent des moments rares qui procurent beaucoup d’énergie et de paix avec soi. «Le Dikr qu’il prononce nous rappelle qu’il y a autre chose que ce que nous vivons quotidiennement dans le stress. Il y a une sérénité et un bien-être qui imprègnent notre corps», témoigne un mélomane de ces soirées. Rappelons que la Tariqa Aissawiya, fondée à Meknès au XVIe siècle par Cheikh Sidi Lhadi Ben Aissa, a été développée au siècle suivant par les descendants de ce dernier pour s’installer dans les différentes régions du Royaume à travers des délégués (Moqaddem) et leurs groupes (Taïfa). Ces représentants avaient pour mission de reproduire l’atmosphère de la Zaouïa mère dans différents lieux par le biais de veillées (Lila) dédiées aux chants et aux rythmes mystiques de la Tariqa. Haj Said Berrada, héritier de cette tradition séculaire, est considéré comme un véritable maestro de la Tariqa Aissaouiya dans ses différentes expressions et techniques (chants, danses et rythmes). Ce qui lui a valu l’estime des nombreux publics d’ici et d’ailleurs.