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En vue de lutter contre le phénomène de la violence en milieu scolaire, la Direction provinciale de l’éducation et de la formation de Kénitra a récemment organisé, au Centre culturel de la ville, une rencontre thématique sur le thème «Ensemble pour une école de valeurs et d’ouverture». Cette rencontre a été l’occasion pour enrichir le débat au niveau local sur une question qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans le débat national.
Brahim Bencharki, directeur provincial du ministère de l’Éducation nationale, n’a pas manqué de rappeler que la violence au sein des établissements scolaires constitue actuellement l’une des préoccupations majeures de la société marocaine et de l’ensemble des acteurs et des départements concernés. Il a, en outre, estimé que «ce phénomène, étranger à nos valeurs, a pris des propensions énormes et a été amplifié par les réseaux sociaux».
Selon lui, les actes de violence enregistrés récemment dans les établissements d’enseignement restent des cas isolés et ne constituent pas une règle générale. «Quelles que soient les causes de ce phénomène déplorable, nous sommes tous appelés à doubler d’efforts et à resserrer les rangs pour le circonscrire. Nous ne doutons pas un instant de la nécessité, mais surtout de l’inéluctabilité d’une école marocaine sans violence», a-t-il souligné.
Le directeur provincial a, d’autre part, mis l’accent sur le rôle central des directeurs d’établissements scolaires dans l’élaboration de relations pédagogiques saines et solides basées sur le dialogue et l’écoute. Pour sa part, d’un point de vue sociologique, le Pr Jamal Fezza de l’Université Mohammed V de Rabat a abordé la question de la violence dans sa globalité. Selon lui, elle est le résultat d’une crise profonde de valeurs qui traverse toute la société marocaine et qui n’épargne pas l’école qui ne joue plus son rôle d’ascension sociale. «Nous vivons actuellement dans une période charnière à laquelle nous devons être préparés pour une meilleure gestion de la violence, un phénomène indissociable de l’activité humaine depuis l’aube du temps», a-t-il déclaré, estimant que la société marocaine souffre de ce qu’il appelle le déclin du lien social. De son côté, Nezha Alaoui, avocate et militante des droits de l’Homme, a rappelé que le phénomène de la violence prend sa source dans la cellule familiale et se propage pour atteindre plusieurs espaces publics : la rue, le transport public, les terrains de sport et les établissements scolaires. À cet effet, elle a tenu à préciser que la violence, dont sont victimes les enfants au sein de certaines familles, a des répercussions négatives sur leur comportement et leur rendement scolaire. Selon l’intervenante, les approches juridique et répressive sont insuffisantes pour mettre un terme à ce phénomène. En ce qui concerne la violence scolaire, elle a appelé à une approche globale associant familles, responsables pédagogiques, élèves et société civile.
La comédienne Soukaina Darabil a été la dernière intervenante lors de cette rencontre sur la violence en milieu scolaire. Elle a mis l’accent sur le rôle du théâtre scolaire et des autres formes d’expression artistique dans la consolidation des valeurs de solidarité, d’altruisme et du respect de l’autre. Elle a relevé l’importance de créer un climat de dialogue entre les enseignants et les élèves dans un esprit de respect mutuel.
