Il y a 40 ans, le naufrage de l'Amoco Cadiz provoquait une des pires marées noires

Le 16 mars 1978, le pétrolier l'Amoco Cadiz, récent, mais mal entretenu, transporte vers Rotterdam sa cargaison de brut chargée dans le golfe Persique, lorsqu'il subit une avarie de barre. Après de trop longues négociations avec un remorqueur allemand, puis plusieurs tentatives infructueuses de remorquage, l'Amoco Cadiz s'échoue à deux kilomètres seulement des côtes déchiquetées de Portsall en France.
Des centaines de kilomètres de côtes souillées, des oiseaux englués et agonisants : les images du drame sont restées dans toutes les mémoires. À bord du monstre de 334 mètres de long, 34 hommes et une femme. Ils seront tous sauvés, malgré le peu d'informations à disposition des autorités. «Les seules indications que l'on avait c'était “un pétrolier s'est échoué au large de Portsall, allez voir ce que vous pouvez faire”», raconte à l'AFP Michel Le Gall, 67 ans, ancien chef cargo à bord du Super Frelon de la Marine arrivé le premier sur les lieux. Au contact des écueils, le navire se disloque et ses cuves commencent à se vider : au petit matin, alors que l'odeur âcre du pétrole pénètre jusque dans les maisons à des kilomètres à la ronde, la vision est apocalyptique. Poussé par vents et courants, le magma visqueux souille quelque 360 kilomètres de littoral, sans compter les milliers de galettes de brut éparpillées bien au-delà. Entre 19.000 et 37.000 oiseaux meurent. Pendant trois mois, 35.000 militaires et des milliers de volontaires de tout le pays nettoient sans relâche rochers et plages souillées, évacuant des milliers de déchets parfois avec de simples pelles et seaux. Moins de 10% du pétrole seront récupérés.