La loi 103-13 relative à la violence faite aux femmes est le résultat d’un combat de plus de 30 ans pour faire prévaloir les droits des femmes, les protéger et tenter de mettre fin aux torts qu’elles subissent. C’est ainsi que l’invité de l’Info en Face, Yasmine Zaki, juriste stagiaire et membre de l'Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM), a présenté cette nouvelle loi qui entrera en vigueur jeudi prochain. Cependant, pour Mme Zaki, cette loi comporte encore plusieurs lacunes. «Beaucoup de points ont été réclamés par les mouvements féministes, mais n’ont pas été pris en considération lors de l’élaboration de cette loi», indique-t-elle. Et de remarquer que ces lacunes risqueraient d’en limiter l’impact direct sur le vécu des femmes.
L'autre point de discorde, selon Mme Zaki, est la définition que donne cette loi à l’acte de viol. «Le viol n’est pas considéré comme une atteinte à l’intégrité physique de la femme, mais comme une atteinte aux mœurs et à la pudeur», note-t-elle. Une nuance que la juriste qualifie d’anormale puisqu’elle passe sous silence le crime fait à la femme, physiquement et moralement, et en fait un acte qui porte atteinte à toute la société. «Le viol n’est pas une affaire de mœurs, ni de culture, ni de religion, c’est une atteinte à l’intégrité physique et morale de la femme», déplore Mme Zaki qui voit dans cette définition une atteinte à la liberté et la dignité de la femme.