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La talentueuse chanteuse Dalila Meksoub a conquis le public le 2 novembre à l’occasion d’un concert organisé à Essaouira au cours de la dernière journée des 16es Andalousies Atlantiques. La scène archicomble de Dar Souiri était, l’espace d’un après-midi, le théâtre d’une sublime rencontre entre le public et Dalila qui a présenté un concert de découverte de l’Andalousie des lumières. Accompagnée de sa mandoline, la jeune musicienne a présenté de douces notes de Tarab Gharnati. L’artiste oujdie, chaleureusement applaudie par l’assistance, a la musique dans la peau. Passionnée depuis son jeune âge, elle chante régulièrement sur scène. Dalila aime également transmettre sa passion à la nouvelle génération. Elle enseigne le chant gharnati à Casablanca.
Dalila fait partie de plusieurs associations oeuvrant pour la préservation de la musique andalouse, notamment l’association «Al Andaloussia», l’association «Al Moussila» et l’association «Tarab» de musique gharnatie. L’artiste a acquis au cours de son parcours différentes techniques vocales qui lui permettent de séduire un large public. Elle a aussi approfondi ses études musicales. Dalila Meksoub a beaucoup appris grâce à son mari feu le grand maître Mouhssine Zemmouri.
Le dernier jour des Andalousies Atlantiques 2019 a été également marqué par un magnifique concert de Asmaa Lazrek accompagnée par l’orchestre Al Assala de Meknès dirigé par Maître Rachid Lahkim. Ce spectacle, dédié au malhoun judéo-marocain a été suivi d’un concert de clôture historique. L’icône du patrimoine judéo-arabe chanté, Mohammed Ben Omar Ziani, s’est produit sur la même scène avec Raymonde Al Bidaouia. Ben Omar Ziani est connu pour ses refrains «Ana ouana choufou halti» et «Alla yatik bisbar». Cet interprète polyvalent navigue entre différents genres, notamment le «chgouri» et le judéo-maghrébin. Il a travaillé avec les grands noms de ce riche répertoire. Il reprend avec grâce et jubilation les morceaux de Zohra Elfassia (laâroussa), salim Halali (Mahanni zine, dourbiha ya chibani), Samy Elmaghribi (Katanek mahloul), Albert Souissa (Ya Rabbi lahnin), Phelix Elmaghribi (Al Attar)...
Grâce au festival les Andalousies Atlantiques, d’anciennes notes de musique, des sons de partage et du vivre ensemble ont résonné dans l’ensemble de la ville d’Essaouira. Une fois de plus, cette ville unique a réuni juifs et musulmans pour chanter, jouer de la musique et fêter leurs mémoires mêlées et leur histoire
partagée.
Hommage à feu Ghita El Oufir
Les 16es Andalousies Atlantiques ont rendu le 1er novembre un hommage posthume à Ghita El Oufir. Décédée en 2009 à l’âge de 77 ans, elle fut la pianiste étoile légendaire de la musique andalouse «El Ala» au Maroc, au Maghreb et bien au-delà Ghita El Oufir fut la première pianiste marocaine et membre de l’orchestre national de musique andalouse de 1958 à 1992. Grâce à Moulay Ahmed Loukili, elle intègre l’orchestre national de musique andalouse aux premières années de l’indépendance pour ne plus le quitter jusqu’à sa retraite. À la mort de son père, Ghita El Oufir retrousse ses manches et se lance dans le monde du travail afin subvenir aux besoins de sa famille. Ghita El Oufir était une femme émancipée qui n’a jamais renoncé à sa féminité. Pendant une quarantaine d’années, elle a accompagné les ensembles des chefs Abdelkrim Rais, Mohamed Ben Larbi Tamsamani et Moulay Ahmed Loukili. À son actif, pas moins de 267 enregistrements radiophoniques et plus de cent cinquante programmes télévisés.
