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200 millions de dirhams investis par Geocycle Maroc depuis 2007

La valorisation des déchets est une mine d’or, mais reste peu exploitée au Maroc. A travers sa filiale Geocycle Maroc, LafargeHolcim Maroc compte bien se renforcer sur ce marché lucratif à coups d’investissements et d’introduction de procédés novateurs à impact positif sur l’environnement. Si le groupe traite actuellement 200.000 tonnes de déchets par an, il compte, d’ici 3 ans, doubler sa taille et élargir sa clientèle.

200 millions de dirhams investis par Geocycle Maroc depuis 2007
Geocycle Maroc compte doubler les quantités de déchets traités d’ici 2022 ou 2023, pour représenter pas moins de 400.000 tonnes annuellement. Ph. M. Hafidi

200 millions de dirhams. C’est ce qu’a investi Geocycle Maroc, filiale de LafargeHolcim Maroc, spécialisée dans le traitement et la valorisation des déchets, depuis sa création en 2007, nous confie Hind Baddag, directrice de Geocycle Maroc. 
L’entreprise intervient dans le traitement des déchets industriels banals, déchets industriels dangereux, déchets de la biomasse et de l’agriculture et depuis 2017, dans le traitement des déchets ménagers. «Nous sommes aujourd’hui le leader national du traitement des déchets industriels et ménagers. Nous avons démarré nos activités avec la première plateforme de traitement des déchets dangereux à El Gara, dont la capacité est de 40.000 tonnes annuelles, suivie par deux autres plateformes en 2015 à Tanger et à Bouskoura», précise Hind Baddag lors de la visite du site Oum Azza, dans la région de Rabat.
Cette plateforme est opérationnelle depuis 2017 et a nécessité un investissement de 61 millions de dirhams. Elle est spécialisée dans le traitement des déchets ménagers pour une capacité de réception de 90.000 tonnes par an. Ce site est «unique en son genre», assure Baddag, puisque «c’est la première fois au Maroc qu’un groupe s’est mis à côté d’une décharge pour traiter, d’une façon durable, des déchets ménagers en utilisant un système de broyage et de bio-séchage, afin de produire un combustible solide de récupération, une alternative au combustible fossile importé», détaille la directrice. La production de cette plateforme dessert la cimenterie de LafargeHolcim de Bouskoura. «Cette solution est intéressante du point de vue écologique, car elle permet de rallonger la durée de vie des décharges, de réduire le taux de lixiviat (liquide produit par les déchets), car le bio-séchage permet l’évaporation de beaucoup d’humidité et c’est une installation qui permet d’utiliser du combustible local au lieu d’importer un combustible fossile avec de la devise», nous a déclaré la directrice de Geocycle Maroc.
Le groupe compte dupliquer cette expérience dans d’autres décharges à travers le pays. Le management de la filiale de LafargeHolcim Maroc nous confie qu’il a répondu à plusieurs appels d’offres, notamment ceux relatifs aux décharges de Tanger et Tétouan. Pour la décharge de Médiouna à Casablanca, Geocycle aurait des cartes à jouer. En effet, les appels d'offres incluent de nouvelles clauses relatives à la valorisation des déchets, dont les taux ne devraient pas être inférieurs à 25% pour les décharges de Tanger et Tétouan et de 85% pour celle de Médiouna. Un point fort donc pour Geocycle Maroc et une mauvaise nouvelle pour les spécialistes de l’incinération, dont l’impact néfaste pour l’environnement n’est plus 
à démontrer. 

Des ambitions à coups d’investissements 
En attendant, Geocycle Maroc poursuit ses investissements dans les autres plateformes, le groupe détenant 5 sites de pré-traitement et 6 installations de co-processing. La plateforme de Tanger, spécialisée dans les déchets industriels banals, devra ainsi doubler sa capacité de traitement, actuellement de 10.000 tonnes par an, et ce, d’ici fin 2019. Coût de l’opération : 7 à 8 millions de dirhams, nous confie Baddag. Si le groupe passe à la vitesse supérieure, c’est que les industriels, notamment ceux de l’écosystème Renault sont de plus en plus friands pour la valorisation de leurs déchets. La plateforme d’Oum Azza devra également monter en charge. Si la capacité de traitement avoisine aujourd’hui les 60%, elle devra tourner à plein régime dans 6 mois, nous déclare la responsable de Geocycle Maroc.
Réglementation de plus en plus favorable, prise de conscience des industriels et gains compétitifs face à l’augmentation du coût des combustibles fossiles… Le marché du traitement et de la valorisation des déchets au Maroc a de beaux jours devant lui. Et Geocycle Maroc compte bien en profiter. Son chiffre d’affaires, réalisé avec plus de 150 clients industriels, ne cesse d’augmenter d’année en année, se félicite Baddag, sans nous révéler de chiffres. En revanche, le groupe affiche avec fierté ses ambitions : doubler les quantités de déchets traités d’ici 2022 ou 2023, soit pas moins de 400.000 tonnes annuellement. 
Un défi que le management de LafargeHolcim Maroc s’est dit prêt à relever, voire même dépasser. Toutefois, les autorités publiques devront serrer la vis en amendant notamment la loi n° 28-00 sur la gestion des déchets et leur élimination qui présenterait, selon des experts, plusieurs lacunes, et en améliorant la fiscalité du secteur. 

DNES à Tanger - Mohamed Amine Hafidi

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