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72% des mollusques étudiés contiennent au moins une microparticule

72% des mollusques étudiés contiennent au moins une microparticule
Quelque 5.000 milliards de morceaux de plastique pesant plus de 250.000 tonnes flottent à la surface, la matière finit par se dégrader en microparticules qui coulent au fond des mers. Ph. DR

Aucun écosystème marin n'est épargné par la pollution au plastique : des chercheurs ont découvert pour la première fois des microplastiques dans les entrailles de mini crustacés vivant à près de 11 km de profondeur. 
Les auteurs de cette étude publiée dans la revue Royal Society Open Science ont disséqué 90 spécimens d'amphipodes lysianassidés, sortes de minuscules crevettes, récoltées au fond de six des plus profondes fosses océaniques réparties autour de la Ceinture du Pacifique. Nylon, polyéthylène, PVC, soie synthétique... plus de 72% contenaient au moins une microparticule. Et la contamination concerne tous les sites, avec un minimum de 50% des spécimens collectés à près de 7.000 mètres de profondeur dans la fosse des Nouvelles-Hébrides ayant ingéré du plastique, à 100% chez ceux capturés à près de 11.000 mètres dans la fosse des Mariannes, la plus profonde connue.  «Une partie de moi s'attendait à trouver quelque chose, mais pas au point d'avoir 100% des individus du lieu le plus profond du monde ayant des fibres dans leurs entrailles. C'est énorme», explique à l'AFP Alan Jamieson, chercheur en écologie marine à l'Université britannique de Newcastle. Plus de 300 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année, dont une partie se retrouve dans l'océan. Si selon des estimations scientifiques, quelque 5.000 milliards de morceaux de plastique pesant plus de 250.000 tonnes flottent à la surface, la matière finit par se dégrader en microparticules qui coulent au fond des mers. 
De précédentes études avaient mis en évidence la présence de microplastiques dans des sédiments marins à près de 7.000 mètres près de la fosse des Kouriles, et dans des organismes vivant à 2.200 mètres de profondeur dans l'Atlantique Nord. Mais la plupart des études se focalisent sur la surface. Avec ces nouvelles données, «le point essentiel est qu'on trouve (les microplastiques) systématiquement dans des animaux tout autour du Pacifique à des profondeurs extraordinaires. C'est partout. Il est temps d'accepter que les microparticules de plastique soient partout» , déplore Alan Jamieson. Et une fois entrés dans la chaîne alimentaire, «il y a une forte probabilité» d'un «cycle perpétuel» de transfert de ces microplastiques d'un animal à son prédateur.  

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