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La situation du basketball national se résume en un seul mot : chaos ! C’est ce qui se dégage du point de presse tenu vendredi dernier par le président de la commission provisoire nommée par le ministère de la Jeunesse et des sports en avril, pour superviser la restructuration de la Fédération Royale marocaine de basketball. Après avoir tenté de redresser la barre, en œuvrant à redéfinir un nouveau cadre réglementaire et statutaire (nouveau règlement intérieur, nouveau code disciplinaire, élaboration des statuts types…), le président de la commission provisoire a donc démissionné vendredi, découragé par le manque de volonté et d’«indépendance» des présidents des clubs et des ligues nationales.
Des discussions empreintes d’amateurisme et d’opportunisme avec les représentants des clubs et des ligues
«Le championnat excellence a connu la relégation de 5 équipes sur 12. On ne pouvait donc pas relancer un championnat avec 7 équipes… Les discussions avec les présidents de clubs étaient très compliquées, vu le manque d’indépendance. Les différends entre certaines personnes sont d’ordre personnel et n’ont rien à voir avec le sport, pas que dans la division excellence. À part l’AS FAR, le FUS et l’ASS, j’ai eu de grandes difficultés à communiquer avec ces gens», a expliqué Abdelmajid Boura, qui a assuré avoir tout essayé pour «fédérer et rassembler la famille du basketball national». Après avoir été dégoûté par certains agissements, il propose désormais une solution radicale : «nettoyer la famille du basketball marocaine au karcher. Extirper la vermine et repartir sur des bases plus solides. Si j’étais le principal concerné et que j’avais l’autorité nécessaire, je suspendrais les activités internationales du basket marocain !»
Le Maroc n’a pas de sélection nationale au jour d’aujourd’hui !
Abdelmajid Boura a également déclaré que le Maroc «ne dispose pas aujourd’hui de sélection nationale !» puisque les vétérans sont tous sur le départ et la relève n’existe tout bonnement pas. Selon le président démissionnaire, un seul joueur est maintenant sélectionnable et à un niveau de compétitivité satisfaisant : El Ouriachi, qui évolue au Canada. Cet avis a été exprimé par l’ancien sélectionneur national Saïd El Bouzidi, qui a décidé de superviser l’équipe tunisienne de l’Union monastirienne. Parce que la formation n’a pas rempli sa fonction, il faudra attendre longtemps avant de bénéficier d’une génération digne de la précédente. M. Boura a, en outre, déclaré que la reconstruction d’une sélection devrait coûter dans les 6 millions de dirhams. «Les dépenses relatives à la sélection sont les plus importantes. Elles nous ont coûté 80% du budget de la commission provisoire», a-t-il rappelé.
Le nombre de licenciés marocains en basket est risiblement bas !
Au moment de livrer les chiffres relatifs à la pratique, Abdelmajid Boura était tenté de commenter : «tout ça pour ça !» Avec un total de 157 clubs affiliés à la FRMBB, le nombre total de licenciés marocains est de 6.917. Un chiffre beaucoup trop bas par rapport aux voisins maghrébins (15.000 en Tunisie, 25.000 en Algérie), sans parler des Européens. Pire encore, 42% des licenciés sont des seniors, 21% des juniors et 22% des cadets. La relève n’est donc vraiment pas assurée et les jeunes semblent se désintéresser de plus en plus de cette discipline.
Après Boura, à qui le tour ?
Le successeur de Abdelmajid Boura, qu’il soit président d’une commission provisoire ou carrément président de la FRMBB, aura du pain sur la planche, et ce à tous les niveaux de la gestion. Le fait est que la Fédération agonise sur tous les plans (financier, structurel, championnats suspendus, visions divergentes des acteurs…). Le prochain gestionnaire devra donc suspendre l’activité internationale le temps de mettre de l’ordre et de rapprocher les visions. Abdelmajid Boura a clairement appelé à une intervention ministérielle et à l’assainissement de l’environnement du basket au Maroc. Cela requiert des décisions fermes, voire arbitraires, et des ultimatums. Tout cela fait que la reprise des championnats et des participations de la sélection nationale devront encore attendre longtemps. La confiance des partenaires étrangers, elle, est plus qu’écornée et nécessitera des efforts colossaux pour être rétablie.
