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Algorithme : ce qu’il faut retenir

Algorithme : ce qu’il faut retenir
La Fondation Attijariwafa bank a organisé la 48e édition de son cycle de conférence sur le thème «Peut-on faire confiance à l'IA. Ph. Seddik

«Peut-on faire confiance à l’intelligence artificielle ?» Cette question a fait l’objet d’un débat dans le cadre de la 48e édition du cycle de conférences «Échanger pour mieux comprendre», organisée par la Fondation Attijariwafa bank le 16 avril à Casablanca.
Dans son mot de bienvenue, Mohamed El Kettani, président directeur-général du groupe Attijariwafa bank, a affirmé que «Quels que soient nos domaines de compétences et d’activités, nous sommes tous conscients de la nécessité de changer notre manière de travailler et d’appréhender les problèmes, car, avec la révolution numérique, plus rien ne sera comme avant». Pour relever ce challenge, a-t-il indiqué, la formation des compétences et la Recherche & Innovation constituent des enjeux majeurs pour le Maroc et tous les pays africains». Il a appelé, dans ce cadre, à unir les forces pour relever les multiples défis et permettre à cette jeunesse africaine de prendre le train de la révolution numérique. 
«C’est l’une des voies majeures à emprunter pour accélérer le rythme de développement de nos pays, rattraper notre retard technologique, résoudre le problème du chômage des jeunes, et entrer, de plain-pied et en toute sérénité, dans l’ère du numérique. 
C’est une chance historique que nous devons saisir», conclut M. El Kettani. 
Pour porter un éclairage sur le défi de l’intelligence artificielle, son impact et ses fondements, la Fondation Attijariwafa bank a invité Rachid Guerraoui, chercheur et spécialiste en algorithmique dans le monde et professeur à l’École Polytechnique fédérale de Lausanne et au Collège de France. «L’intelligence artificielle (IA) est un ensemble d’algorithmes qui permettent à des machines de résoudre des problèmes que seuls les humains pensaient résoudre. 
L’IA est donc un concept relatif et qui change au cours du temps», rappelle l’expert. 
Et d’ajouter que l’IA évolue constamment et présentera plusieurs opportunités, à commencer par la création de nouveaux emplois qui impliqueront de développer et de former les bonnes compétences. 
Toutefois, l’expert en IA a alerté sur la fragilité des algorithmes et la nécessité de ne pas leur faire totalement confiance. Ces algorithmes deviennent, certes, de plus en plus efficaces, mais comportent également des risques. 


Trois questions à Rachid Guerraoui, professeur à l’École Polytechnique fédérale de Lausanne et au Collège de France

«Pour réduire la probabilité d’erreurs dans les algorithmes, il faut les concevoir de manière très structurée et bien connaître les systèmes informatiques sous-jacents»

Peut-on faire confiance à l’Intelligence artificielle (IA) dans un contexte de changement en permanence ?
On ne peut faire confiance à des algorithmes à 100%. Il y a toujours un risque d’erreur. Mais on ne peut pas faire confiance aux humains non plus. Pour réduire la probabilité d’erreurs dans les algorithmes, il faut les concevoir de manière très structurée et bien connaître les systèmes informatiques sous-jacents.

L’intelligence artificielle est-elle une menace pour l’Homme ?
Question difficile. L’IA peut déceler des maladies de manière plus rapide que les meilleurs médecins et dans ce sens elle peut être un atout pour l’Homme. Le premier pompier qui est entré dans le bâtiment de Notre-Dame de Paris en feu est un robot. Mais il est clair qu’il y a des menaces, car les algorithmes peuvent faire des choses qui n’ont pas été prévues par leurs concepteurs et échapper au contrôle de l’Homme. Ils pourraient devenir des menaces.
Quelles sont vos recommandations pour mener un projet d’IA avec des résultats sans impacter l’Homme ?
Ma première recommandation est la formation. Il faut, d’une part, former des développeurs capables d’écrire des algorithmes en langages informatiques.
Il faut, d’autre part, former des ingénieurs capables de mettre des problèmes en algorithmes et de répondre aux besoins de l’économie en utilisant le numérique. 
Et finalement, et c’est, je pense, le plus important, il faut former des docteurs capables d’innover et de tirer l’économie vers les métiers du numérique. 
Pour revenir à votre question, il n’y a pas de recette miracle si ce n’est qu’il faut bien connaître l’informatique, c’est-à-dire les algorithmes et les réseaux de machines sur lesquels s’exécutent ces algorithmes.

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