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Des alliances productives dans 2 régions pilotes

Projet ambitieux chez l’Agence pour le développement agricole. Elle prévoit de tester le modèle des alliances productives dans l’agroalimentaire. La formule, introduite par la Banque mondiale en Amérique latine depuis les années 2000, implique trois acteurs principaux : un groupe de petits-moyens producteurs, un ou plusieurs acheteurs et le secteur public. Elle sera initiée dans deuxrégions : Fès-Meknès et Béni Mellal-Khénifra.

Des alliances productives dans 2 régions pilotes
L’approche de l’alliance productive promeut le partenariat entre une organisation de producteurs (coopérative ou GIE) et un ou des acheteurs, avec l’appui de l’Etat.

Des alliances productives dans l’agroalimentaire. La formule prendra-t-elle au Maroc ? En tout cas, le gouvernement envisage de la tester, à travers un projet pilote dans le secteur agroalimentaire. Le projet qui s’inscrit dans le cadre du programme de renforcement des chaines de valeurs agroalimentaires financé par la Banque mondiale (www.lematin.ma) viendra compléter les efforts engagés dans l’agrégation agricole. Une alliance productive implique trois acteurs principaux : un groupe de petits-moyens producteurs, un ou plusieurs acheteurs et le secteur public. Les producteurs organisés concluent un accord avec l’acheteur. Ils élaborent un plan d’affaires dont le secteur public est le partenaire pour la mise en œuvre. Ces activités sont financées par des subventions publiques fournies par le Programme, par une contribution des bénéficiaires et, dans certains cas, par le ou les acheteurs, et le secteur bancaire.

En clair, l’approche de l’alliance productive promeut le partenariat entre une organisation de producteurs (coopérative ou GIE) et un ou des acheteurs, avec l’appui de l’État. L’objectif pour les petits producteurs est d’accéder à des marchés plus rémunérateurs, à haute valeur ajoutée, plus fiables et capables d’absorber de plus grandes quantités de produits que les marchés traditionnels (souks, marchands ambulants, vente sur pied), et de contourner la perte de valeur liée aux multiples intermédiaires dans certaines filières. Les producteurs peuvent donc investir dans l’amélioration de leur production en quantité et qualité, puisqu’ils ont la garantie d’un marché bien identifié et sûr, s’ils mettent leur production à niveau pour répondre aux exigences de l’acheteur. L’objectif du partenariat pour les producteurs est de booster la valeur ajoutée retenue à leur niveau, donc d’augmenter leurs revenus, en ne vendant plus leur production sur pied ou en vrac, mais des produits conditionnés.
L’acheteur bénéficie pour sa part d’un approvisionnement en produits en quantités et qualités requises et à dates convenues. Il peut être transformateur, acteur de la moyenne et grande distribution ou exportateur.  Le concept a été introduit en Amérique latine au début des années 2000, en Colombie d’abord par la Banque mondiale (BM) et d’autres partenaires (La Banque interaméricaine de développement puis le FIDA), rappelle l’Agence pour le développement agricole (ADA) qui pilotera les tests au Maroc. En 2015, l’Institution de Breton Woods avait ainsi financé 3.500 alliances productives, à partir de 21 projets dans 10 pays d’Amérique latine pour un montant total d’un milliard de dollars.  Le projet pilote dans le Royaume concernera 6 alliances productives au profit des organisations professionnelles sélectionnées (coopératives ou GIE) dans des filières qui seront identifiées par l’ADA dans deux régions : 3 alliances à Fès-Meknès et autant à Béni Mellal-Khénifra. Chaque alliance pourra concerner une ou deux organisations professionnelles.  Et le financement ? L’assistance technique du projet sera prise en charge par l’ADA. Les Directions régionales de l’agriculture, quant à elles, prendront en charge les investissements nécessaires pour la mise à niveau des structures des organisations professionnelles ressorties par les plans d’affaires (renforcement de capacités, mise à niveau des équipements, certifications, etc.). 
Une évaluation des résultats des alliances productives en 2016 a montré des augmentations de la commercialisation de 20 à 60% pour les producteurs impliqués dans une alliance (selon les pays et les filières). En Colombie, une évaluation d’impact réalisée en 2015 a montré que les revenus des producteurs impliqués dans une alliance étaient de 30% supérieurs à ceux du groupe de contrôle (producteurs organisés, mais pas dans une alliance productive). Selon l’ADA, l’approche a donc démontré son efficacité à tel point que, après deux projets consécutifs avec la Banque mondiale, le gouvernement colombien a décidé de poursuivre le financement lui-même. De même, l’approche a été étendue par la BM et le FIDA à d’autres régions : Afrique subsaharienne et Asie. 

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