Attijariwafa bank mobilise tout l'écosystème

Le forum des Très petites entreprises (TPE), organisé hier à Casablanca par Attijariwafa bank, aura été un moment fort pour cette importante frange d’entreprises marocaines. Sa force, il l’a puisée dans la richesse de son contenu qui est allé au-delà des débats : grande mobilisation aussi bien du secteur public que privé, conventions apportant de l’appui à ces structures qui représentent 95% environ du tissu économique du pays, nouvelles annonces de dispositifs d'appui, témoignages de petits entrepreneurs partis de rien, recommandations à consigner dans un livre blanc et remise des trophées du concours TPE «Ana Maâk». 
Ce forum a drainé plus de 600 acteurs de l’écosystème des TPE, avec des représentants des pouvoirs publics, dont le gouvernement (Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie et des finances ; Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique), des représentants des régions, de la Caisse centrale de garantie (CCG), de l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) et du secteur privé. Ce dernier était représenté notamment par la CGEM, en la personne du président Salaheddine Mezouar, des donneurs d’ordres, des acteurs associatifs et une centaine de TPE, selon les organisateurs. Ainsi, l’un des moments forts de cet événement, tenu sous le thème : «Quelles mesures concrètes pour renforcer et structurer le tissu des TPE au Maroc ?», est la signature d’une convention entre Attijariwafa bank (AWB) et Cosumar. Objectif : soutenir les 1.200 TPE qui travaillent avec le sucrier, via aussi bien l'accès au financement que la formation. Ces TPE, sises dans les cinq régions agricoles dans lesquelles opère le groupe Cosumar (Gharb, Loukkos, Moulouya, Tadla et Doukkala), assurent l’emploi à pas moins de 3.500 personnes, opérant notamment dans le transport, avec 1.400 camions, indique Mohammed Fikrat, président-directeur général de Cosumar. Une autre convention a été signée entre AWB et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), dont la finalité est d'apporter un appui aux TPE. 
S’agissant des annonces, le ministre de l’Économie et des finances a confirmé qu’une nouvelle offre de garantie est en cours de préparation pour le microcrédit dédié aux activités économiques génératrices de revenus. Ce qui permettra, note le ministre, d’augmenter les prêts consentis par les associations de microcrédit aux TPE, avec l’amélioration des conditions de financement. De plus, une ligne de financement par le microcrédit sera mise en place pour octroyer aux TPE des crédits communs à des conditions avantageuses. De plus, il sera procédé dans les semaines à venir au lancement de la stratégie nationale d'inclusion financière, indique Mohamed Benchaâboun. L'argentier du Royaume a également rappelé l’élaboration en cours du Small Business Act, qui vise à mettre en place un cadre stratégique pour développer les PME. D’autres projets sont en cours et ne manqueront pas de profiter aux TPE, selon Moulay Hafid Elalamy. Ce dernier cite notamment la charte de l’investissement, la résolution du problème des délais de paiement et la poursuite du remboursement de la TVA aux entreprises et l’adoption d’une approche régionale dans le soutien à l’entrepreneuriat. Tout cela semble, toutefois, laisser Salaheddine Mezouar sur sa faim. Le patron des patrons dit, en effet, vouloir plus d’efficacité, plus de cohérence, de coordination et de synergie pour des mesures plus concrètes. Le président de la CGEM s’est attardé notamment sur le Small Business Act, espérant un aboutissement de ce projet dans les plus brefs délais, voire avant même les Assises nationales sur la fiscalité prévues pour mai prochain. L’événement a été clôturé par une série de recommandations qui seront consignées dans un livre blanc. Objectif : recenser toutes les mesures qui pourront améliorer le quotidien des TPE, note le PFG du groupe Attijariwafa bank, Mohamed El Kettani. Pour ce faire, indique-t-il, une commission multipartite sera constituée pour la rédaction de ce document et sa remise aux pouvoirs publics. Elle sera aussi chargée du suivi de la mise en œuvre de ces mesures. L'objectif étant d'assurer les conditions de réussite de l’entrepreneuriat pour en faire un outil de lutte contre le chômage, notamment des jeunes, conclut-il.