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L’entrepreneuriat est un pilier fondamental du futur modèle de développement du Maroc. Une assertion partagée par les participants à la conférence-débat «Regards croisés sur les mesures d’accompagnement des TPE marocaines», organisée le 3 juillet à Al Hoceïma, par la Fondation Attijariwafa bank. Les intervenants à cette conférence sont en effet unanimes : pas de développement et de croissance inclusive et durable sans l’établissement d’un écosystème entrepreneurial fort et efficace. Un écosystème dont les retombées seront extrêmement bénéfiques, notamment pour résorber le chômage des jeunes.
Pour y parvenir, plusieurs paramètres entrent en jeu dont l’accompagnement, la formation et le conseil, a relevé Mohammed Haïtami, PDG de «Groupe Le Matin». «Certes, le financement est le nerf de la guerre, mais les entrepreneurs ont aujourd’hui, plus que jamais, besoin d’accompagnement, de coaching et de formation. Il faut s’intéresser à cette frange de la population au niveau académique et des efforts fournis par les secteurs public et privé et l’intégrer dans les politiques et stratégies sectorielles. Il faut également pallier le manque de communication et de sensibilisation autour des avantages liés au statut d’auto-entrepreneur entre autres», a lancé d’emblée Haïtami devant une assistance venue nombreuse pour rencontrer, notamment, les responsables du groupe bancaire marocain. Le PDG de «Groupe Le Matin» a appelé les entrepreneurs à être cette véritable force de proposition et d’innovation dans un monde qui ne cesse de se métamorphoser. «La digitalisation a changé tous les paramètres, des changements profonds s’opèrent aujourd’hui et les défis sont de plus en plus nombreux. Nos entrepreneurs doivent faire des sacrifices, se former régulièrement et voir en ces changements de véritables opportunités», a recommandé Haïtami. Selon lui, nos futurs femmes et hommes d’affaires doivent s’armer d’innovation et changer urgemment de paradigmes et de mindset. Un changement auquel seul le public ne peut contribuer, d’où l’apport indéniable du secteur privé. L’initiative Dar Al Moukawil d’Attijariwafa bank s’inscrit dans cet esprit et ne cesse de prendre de l’ampleur.
Le réseau de ces centres s’est, en effet, agrandi, la ville d’Al Hoceïma ayant accueilli le huitième, inauguré plus tôt dans la journée du 3 juillet. Une initiative que Houdaïfa Améziane, ex-président de l’Université Abdelmalek Essaâdi de Tétouan, n’a pas manqué d’applaudir au micro de «Matin TV». «Ce genre d’initiative est très salutaire et contribue à l’accompagnement des entrepreneurs dans la réussite de leurs projets. Imaginez si toutes les banques ou autres groupes privés en faisaient de même. Ce serait du pain bénit pour nos jeunes, en manque parfois d’informations et de monitoring. Il faut généraliser ce type d’actions aux niveaux local et national», nous a-t-il déclaré.
Le nouveau centre Dar Al Moukawil à Al Hoceïma se veut une structure complète dédiée à l’accompagnement des très petites entreprises. Concrètement, les jeunes entreprises ou les porteurs de projets de la région peuvent accéder gratuitement à des séances de formation quotidiennes, des mises en relation d’affaires avec des partenaires et des donneurs d’ordre potentiels, une mine d’informations utiles et du conseil sur-mesure prodigué par des conseillers spécialisés afin de réussir leurs projets, précise le groupe bancaire.
«Ce n’est plus un secret. Les TPE font face à de nombreuses contraintes. Au niveau d’Attijariwafa bank, nous leur proposons plusieurs solutions financières et non financières, parmi lesquelles Dar Al Moukawil. Ce concept novateur se veut une contribution modeste, parmi plusieurs autres initiatives publiques, pour le développement territorial et l’accompagnement des porteurs de projets», a déclaré Mohamed El Kettani, PDG du groupe Attijariwafa bank, lors de l’inauguration du centre d’Al Hoceïma, en présence du gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. El Kettani a, par ailleurs, tenu à rappeler que les centres Dar Al Moukawil ne sont pas réservés aux seuls clients du groupe, mais à tout porteur de projet, qu’il soit client ou non d’Attijariwafa bank. En marge de l’inauguration de cette structure d’accompagnement, plusieurs conventions ont été signées dans l’objectif de soutenir efficacement les TPE, en général, et les acteurs de la région, en particulier.
Une première convention a été paraphée avec Bank Al-Maghrib pour renforcer les dispositifs de la banque dans le cadre de l’inclusion financière. Deux autres conventions ont été scellées respectivement avec la Chambre de commerce, d’industrie et de services d’Al Hoceïma et une association régionale en vue d’accompagner ses adhérents dans leur développement.
Dar Al Moukawil en chiffres
• 8 centres Dar Al Moukawil à Aït Melloul, Tanger, El Jadida, Marrakech, Fès, Rabat, Meknès et Al Hoceïma.
• Plus de 1.700 formations dispensées au profit de 20.000 TPE gratuitement.
• 7.500 entretiens de conseil et d’accompagnement.
• 9 journées marchés et 25 sessions B2B organisées.
• 250 entreprises créées grâce au programme «Hub de l’entrepreneuriat».
• 400 séminaires externes de sensibilisation organisés.
• 120 partenariats scellés avec les acteurs locaux.
• 3.000 inscriptions au statut d’auto-entrepreneur.
• 670.000 visites de la plateforme daralmoukawil.com.
• Les cours en ligne et les vidéos didactiques visionnés 650.000 fois.
Questions à Issam Maghnouj, responsable du marché de la TPE chez Attijariwafa bank
«Nous allons ouvrir deux centres Dar Al Moukawil à Casablanca en 2019»
Vous venez d’inaugurer un centre Dar Al Moukawil à Al Hoceïma. Concrètement, qu’est-ce qu’il offre aux porteurs de projets ?
Il s’agit d’un moment important pour nous et pour la ville d’Al Hoceïma qui regorge d’énormes potentialités économiques. C’est quoi Dar Al Moukawil ? C’est une promesse réelle sur le terrain. Nous disons à tous les porteurs de projets et à toutes les TPE : lorsque vous voyez l’enseigne Dar Al Moukawil, entrez et on vous prendra par la main. Comment ? On leur prodigue de l’information, du conseil dans toutes les phases de création d’une TPE et surtout de la formation. Nous organisons chaque jour une à deux séances de formation sur plusieurs thématiques, d’une manière très didactique et par des équipes locales. De plus, nous leur offrons une mise en relation pour faire du business ou en leur permettant de soumissionner à des marchés auprès de grands donneurs d’ordre.
Peut-on dire que le groupe a industrialisé son approche pour accompagner les TPE ?
Le groupe partage une histoire commune et profonde, plus que centenaire, avec les TPE, puisque nous avons accompagné pendant des générations entières des TPE qui sont devenues parfois de grands groupes. Nous avons une relation intime avec ce tissu économique. Dès l’année 2010, nous avons mis en place un nouveau dispositif plus adapté à ces structures. Il s’agit d’abord d’une offre taillée sur les besoins des TPE, en plus d’un dispositif de proximité basé sur les centres TPE, qui sont au nombre de 120 actuellement. Par ailleurs, nous avons adopté une politique volontariste de financement de la TPE. Notre système de financement est basé sur un scoring puissant qui nous permet de maximiser l’accès des TPE au crédit. Nous avons donc complètement industrialisé l’approche et cela nous permet, depuis de nombreuses années, de nous engager sur l’enveloppe que nous octroyons aux TPE. Au titre de l’année 2019, ce ne sont pas moins de 9 milliards de dirhams qui seront octroyés en financement aux TPE à travers 45.000 crédits distribués, soit un milliard de plus par rapport à 2018.
Notre accompagnement en faveur des TPE se concrétise également par le concept de Dar Al Moukawil. Nous avons lancé en 2016 la plateforme daralmoukawil.com, un an plus tard, nous avons initié le dispositif physique Dar Al Moukawil. Nous avons ouvert notre premier centre à Aït Melloul et le bilan aujourd’hui est plus que satisfaisant.
Après l’ouverture du centre d’Al Hoceïma, quelles sont les prochaines villes qui bénéficieront de ce dispositif ?
Cette année, nous comptons ouvrir deux centres Dar Al Moukawil à Casablanca et nous sommes en train d’étudier d’autres villes. Notre ambition, comme l’a rappelé notre président,
Mohamed El Kettani, c’est de généraliser ce concept à toutes les villes du pays.
