Les échanges commerciaux entre le Maroc et la France montent en cadence. C’est ce qui ressort d’un rapport publié par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l’Économie, sur le bilan des échanges bilatéraux. Le document montre, en effet, que ces échanges ont évolué en 2018 à un rythme plus soutenu qu’en 2017 et restent sur leur lancée en 2019. Ainsi, sur les 9 premiers mois de cette année, les importations en provenance de la France ont bondi de 11,5%, à 44,5 milliards de DH. Les exportations vers l’Hexagone se sont accrues de 2,4% pour atteindre 45 milliards de DH. Le solde commercial reste excédentaire (443 millions de DH), avec un taux de couverture des importations par les exportations de l’ordre de 101%. La hausse des importations s’explique, essentiellement, par la forte reprise des achats de blé (+111%), des voitures de tourisme (+79%) et des machines et appareils divers (+31%). Ces produits ont contribué respectivement de 34%, 22% et 10% à la croissance des importations globales.
La légère progression des exportations résulte, quant à elle, notamment, de la bonne performance des ventes des fils et câbles pour l’électricité (+15%), des tomates fraîches (+13%) et des pastèques et melons (+36%).
Pour 2018, les échanges commerciaux avec la France ont augmenté de 7,1% à 117,1 milliards, après une hausse de 6,6% en 2017. La croissance des importations (+9,1% à 57,3 milliards, après un repli de 3,7% en 2017) s’avère, toutefois, plus rapide que celle des exportations (+5,2% à 59,8 milliards, après une expansion de 18,1% en 2017). Ces dernières sont tirées par la forte progression des ventes des produits finis d’équipement industriel (+15%), alors que le rebond des importations est attribué à une croissance à deux chiffres des achats des produits finis d’équipement industriel (+11,7%) et des produits finis de consommation (+17,1%).
Le solde commercial bilatéral est ainsi excédentaire de 2,6 milliards et le taux de couverture s’est établi à 104% en 2018 contre 108% en 2017, son plus haut niveau depuis 2002.
Le poids de la France dans les échanges globaux s’est établi à 15,5% en 2018 contre 15,9% en 2017. L’Hexagone reste le deuxième partenaire commercial du Royaume, derrière l’Espagne (18,7% en 2018). La France est le deuxième client et deuxième fournisseur du Maroc, avec respectivement 21,7 et 11,9% en 2018.
En ce qui concerne les arrivées de touristes, elles se sont accrues de 7,8%, enregistrant un record de 3,8 millions (y compris les MRE), après un rebond de 7,7% en 2017. Toutefois, la part de la France dans le total des arrivées continue de baisser, passant à environ 31% en 2017-2018 contre 34% en 2013-2014 et 38% en 2008-2009. Concernant les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) de France, ils se sont établis à 23 milliards, en repli de 1,7% après +5,2% en 2017. Pour ce qui est de la coopération financière, le Maroc est le premier bénéficiaire des prêts du groupe AFD. Depuis 1992, le cumul des engagements du groupe avoisine les 6 milliards d’euros.
S’agissant des flux des investissements directs étrangers (IDE) en provenance de la France, ils se sont élevés à 8,1 milliards, en hausse de 4,9% après une chute de 30% en 2017. La part de la France dans les IDE reçus par le Maroc reste sur un trend baissier, s’établissant à environ 17% en 2018 contre 22,5% en 2017, 31% en 2016 et un pic de 58% en 2010. La France est devenue 2e investisseur au Maroc en 2018, devancée par l’Irlande (avec une part de 20%) et suivie par les Émirats arabes unis (8,2%), le Danemark (6,8%), l’Espagne (5,9%), le Luxembourg (5,2%), les États-Unis (5,2%) et la Grande-Bretagne (4,7%). Sur la période 2012-2018, la France est le premier investisseur au Maroc avec une part de 28% en moyenne sur la période 2012-2018.