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Benyounes Amirouche revisite les souvenirs et l’histoire de Meknès, Rabat, El Jadida et Al-Qods

L’Espace Expo de la Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l’éducation-formation accueille, jusqu’au 2 janvier, la collection d’œuvres «Espacement» de l’artiste Benyounes Amirouche.

Toujours dans sa quête de captation de fragments, Benyounes Amirouche traduit sa vision esthétique à travers des procédés qui aboutissent jusqu’à l’acte pictural qui remonte dans le temps et l’espace. Ainsi, l’artiste-plasticien Amirouche, professeur d’arts plastiques et critique d’art, assemble, combine et intègre des idées, des sensations, des images, des icônes et des motifs avec des citations pour donner naissance à des œuvres singulières. Pour cette exposition, il a dédié sa «pellicule de mémoire» (sharîtû addâkira) aux quatre villes de Meknès, Rabat, El Jadida et Al-Qods, à travers l’intitulé «Espacement» où il immortalise ses souvenirs et l’histoire de ces cités.

Selon l’écrivain et critique artistique Saïd Ahid, Amirouche prospecte les possibilités de l’appropriation artistique de l’architecture par la métamorphose de ses monuments en motifs voilés. «Car aviver le souffle de vie qui peuple la pierre immémoriale édificatrice des cités visitées est l’un des défis que se propose de relever Amirouche. Avec celui du respect de l’érosion physique de la pierre et symbolique de la mémoire, œuvre du temps qui fuit en coulant, accouchant de vides. Des vides, icônes jouxtant les bribes de monuments identifiant les lieux, qui témoignent d’une résistance, plastiquement raisonnée».

Saïd Ahid ajoute que la palette de Benyounes Amirouche, puisant, tant dans les primaires que les secondaires et leurs nuances, son contraste chromatique de quantité, ses motifs à référent architectural, uniques ou multipliés, parfois dissimulés, son graphisme épuré, ses lignes, de force et/ou de fuite et ses compositions réchampies de signes scripturaux dépassant le sens premier des associations de lettres, dotent ses œuvres d’une dimension qui transcende leur don au regard. Chez Amirouche, même si l’objet pictural traité et revisité est réel, la dénotation est proscrite et la connotation est mise à l’honneur. D’où la plausible perception de ces quatre villes hors des canons de l’art rétinien, et leur mutation en villes imaginaires, telles celles contées par Italo Calvino.

Soulignons que Benyounes Amirouche est aussi inspecteur pédagogique d’arts plastiques et appliqués, coordinateur régional spécialisé à l’Académie de Casablanca-Settat et professeur d’arts plastiques (1989-2009). Il enseigne l’histoire de l’art moderne à l’École normale supérieure de Meknès (Master spécialisé). Amirouche est également membre actif dans plusieurs associations culturelles et compte à son actif plusieurs expositions au Maroc et à l’étranger. n

 

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